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Un nouveau programme national de bourses en commémoration des 14 femmes tuées il y a 25 ans

par NATALIE SAMSON | 03 DÉC 14

Le 6 décembre 2014 marquera le 25e anniversaire de la fusillade à l’École Polytechnique de Montréal, où 14 femmes ont perdu la vie et 14 autres personnes ont été blessées. Chaque année depuis la tragédie, les parents et amis des défuntes se rassemblent sur le site pour y laisser des roses blanches et lancer un appel au nom des victimes de violence contre les femmes. Cette année, en plus des événements commémoratifs habituels, l’École Polytechnique, une école de génie affiliée à l’Université de Montréal, marquera cet anniversaire avec deux nouvelles initiatives visant à appuyer le travail des femmes en génie et en sciences.

La bourse de l’Ordre de la rose blanche Polytechnique Montréal et la collecte de fonds de la Semaine de la rose blanche sont des façons pour l’établissement de faire quelque chose de positif malgré la tragédie, explique Michèle Thibodeau-DeGuire, présidente du conseil d’administration de l’École Polytechnique.

À compter de cette année, l’École Polytechnique remettra annuellement une bourse de 30 000 $ à une femme ayant obtenu un diplôme de génie au Canada pour poursuivre des études aux cycles supérieurs en génie dans l’établissement national ou international de son choix. Chaque établissement universitaire offrant des programmes en génie au premier cycle au Canada est invité à soumettre le dossier d’une candidate. Les candidates seront évaluées selon leurs engagements sociaux, leurs réalisations techniques et leur relevé de notes.

Mme Thibodeau-DeGuire précise que l’École Polytechnique a pris la décision inhabituelle de financer un programme de bourses d’études ouvert non seulement pour rendre hommage aux victimes, dont 12 étaient des étudiantes en génie, mais aussi pour faire un cadeau à la collectivité qui a été ébranlée par l’attaque.

« Lorsque cet événement s’est produit, il y a 25 ans, tout le monde a été touché, explique Mme Thibodeau-DeGuire, qui était directrice des relations publiques de l’École à l’époque. On ne peut pas changer ce qui s’est produit, mais on peut afficher une attitude déterminée et faire des gestes qui donnent du sens à la tragédie. »

La gagnante sera sélectionnée par un comité présidé par Mme Thibodeau-DeGuire, la première femme à obtenir un diplôme en génie civil de l’École Polytechnique en 1963. Les autres membres du comité sont Suzanne Fortier, principale et vice-chancelière de l’Université McGill, Patrik Doucet, doyen de la Faculté de génie de l’Université de Sherbrooke, Kimberly A. Woodhouse, doyenne de la faculté de génie et de sciences appliquées de l’Université Queen’s, Cristina Amon, doyenne de la faculté de génie et de sciences appliquées de l’Université de Toronto, Elizabeth Cannon, rectrice et vice-chancelière de l’Université de Calgary, Pearl Sullivan, doyenne de la faculté de génie de l’Université de Waterloo et Joshua Leon, doyen de la faculté de génie de l’Université Dalhousie.

L’ingénieure Nathalie Provost, qui a été blessée lors de la fusillade de 1989, a obtenu le titre honorifique de marraine de l’Ordre de la rose blanche, et agira à titre d’ambassadrice pour le programme de bourses d’études. « Je suis très touchée par le fait que l’Ordre de la rose blanche soit une bourse créée en hommage à mes consœurs à qui on a fauché le droit d’exercer le beau métier d’ingénieure, témoigne Mme Provost. En plus d’honorer leur mémoire, la bourse est une main tendue à la relève et permettra à une jeune femme de franchir une étape supplémentaire dans la réalisation de son rêve de devenir ingénieure. »

Bien que la bourse vise à faire avancer la carrière d’une femme en génie, la Semaine de la rose blanche invite les femmes à s’intéresser au domaine en plus grand nombre. La campagne qui se déroulera toute la semaine contribue à la collecte de fonds de l’École qui a lieu toute l’année pour Folie Technique, le camp scientifique pour enfants de l’établissement.

Au cours de la campagne, le public est invité à acheter des roses blanches virtuelles. Tous les fonds seront versés au camp, qui s’adresse surtout aux filles, aux minorités ethniques et aux jeunes de milieux défavorisés. Selon le site Web de la collecte de fonds, l’achat d’une rose à 10 $ permet de payer le transport d’une jeune fille à une activité du camp et l’achat de 25 roses à 150 $ permet à une fille de participer au camp de jour scientifique pendant toute une semaine.

De son côté, l’Université de Montréal a marqué l’anniversaire en décernant un doctorat honorifique, sur recommandation de l’École Polytechnique, à Hélène Brisebois, présidente de SDK et associés qui pratique le génie depuis 27 ans. Il s’agit de la deuxième fois qu’une femme reçoit cet honneur de l’Université de Montréal. L’Université présentera aussi En souvenir d’elles, un concert commémoratif de l’Orchestre de l’Université de Montréal, sous la direction du chef Jean-François Rivest.

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