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Un son cristallin

Une nouvelle technologie mise au point à l’Université de Sherbrooke dote la téléphonie cellulaire d’une qualité sonore équivalente à celle de la radio

par MARK CARDWELL | 09 FEV 09

L’augmentation exponentielle du marché du téléphone cellulaire, qui est passé de 50 000 à cinq milliards d’utilisateurs en 20 ans, n’est pas la seule chose qui étonne Roch Lefebvre; il est enthousiasmé par le fait que la technologie mise au point par le petit groupe de chercheurs qu’il dirige à l’Université de Sherbrooke soit intégrée à plus de 90 pour cent de ces petits appareils.

« C’est incroyable », s’exclame le professeur de génie et expert des communications numériques, en parlant de l’ACELP (Algebraic Code ­Excited Linear Prediction), une technologie de numérisation de la parole utilisée partout dans le monde qui a été mise au point par le Groupe de recherche sur la parole et l’audio de l’Université de Sherbrooke. La technologie ACELP est la norme d’excellence internationale depuis 1995 pour les applications qui touchent la parole et l’audio (autrement dit la qualité du son) à la fois sur bande étroite ou réseaux numériques sans fil et sur Internet. « Un chercheur ne peut demander mieux. »

Mais il y a mieux. Cette année, lorsque la prochaine génération de téléphones cellulaires multimédia à large bande fera son entrée sur le marché, l’équipe de chercheurs de l’Université de Sherbrooke sera encore une fois témoin de la contribution de ses travaux à une révolution attendue mondialement dans le domaine des télécommunications. Comme pour la technologie ACELP, leur technologie de compression de la parole pour applications à large bande (AMR-WB) est devenue une norme internationale. Mise au point en 2001, cette technologie, qui est sur le point d’obtenir une licence pour être utilisée dans une nouvelle génération d’appareils sans fil, offrira un son d’une qualité jamais égalée.

« Le changement sera substantiel, explique Roch Lefebvre à Affaires universitaires. Il sera comparable au passage du noir et blanc à la couleur dans les téléviseurs; la qualité sonore des téléphones sera désormais équivalente à celle de la radio. »

Cette découverte est le fruit de nombreuses années de recherche en mathématique et sur l’ouïe et la parole, effectuée par un petit groupe de scientifiques de l’Université de Sherbrooke bien déterminés à révolutionner les technologies de compression de la parole.

La compression audio – utilisée dans la téléphonie cellulaire, les ordinateurs portables et les lecteurs MP3 – consiste à décomposer, à transmettre, puis à recomposer des morceaux d’information. « Le principe est assez simple, poursuit M. Lefebvre. C’est un peu comme plier une tente, la transporter, puis la remonter ailleurs. Tout est dans la façon de le faire. »

C’est la découverte, par le groupe, d’une solution pour produire un effet « masquant » – utilisée lorsque les sons de haute fréquence étouffent ceux de basses fréquences – qui a mené à la mise au point de la technologie AMR-WB. Celle-ci sera intégrée aux téléphones cellulaires de la prochaine génération, qui devraient être lancés au troisième trimestre de 2009 par des fournisseurs de services européen, y compris le géant britannique du multimédia, Orange.

M. Lefebvre s’attend à ce que le nouvel appareil prenne le marché d’assaut – et que les revenus viennent s’ajouter aux 100 millions de dollars que la technologie ACELP aurait déjà générés en redevances pour l’Université. Il s’agit, selon M. Lefebvre, du deuxième revenu de recherche en importance pour une université après celui que la boisson Gatorade a généré pour l’Université de la Floride.

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