Le fait de demeurer en contact avec leur employeur ne figure pas nécessairement au sommet de la liste des priorités des membres du corps professoral qui partent à la retraire. Certain.e.s trouvent un emploi à temps partiel ou à temps plein plus ou moins lié à leur carrière antérieure, alors que d’autres adoptent un mode de vie où les loisirs sont au premier plan, notamment en passant du temps en famille et avec les petits-enfants ou en s’adonnant à une panoplie d’activités comme des discussions dans des cafés, des divertissements en tout genre, des matchs de sport ou du bénévolat. Plus rarement, les professeur.e.s retraité.e.s consacrent une bonne partie de leur temps à des loisirs exigeant des compétences et connaissances précises comme l’art, la musique, certains types de chasse et de pêche, des passe-temps comme l’artisanat, la collection d’objets divers, la lecture, le ski ou le jardinage, ou encore à effectuer du bénévolat dans leur domaine de prédilection, comme à titre de membres d’un conseil d’administration, d’entraîneurs et d’entraîneuses pour une équipe sportive pour enfants, de responsables de l’entretien de sentiers de randonnée ou de préposé.e.s à la préparation de repas pour une popote roulante.
Certain.e.s retraité.e.s souhaitent toutefois meubler leur temps libre en participant à des activités universitaires ou collégiales qui les intéressent encore. Mais comment demeurer au fait de ces occasions? Les personnes intéressées peuvent s’inscrire aux listes de diffusion des départements et facultés universitaires pour connaître les activités à venir, y compris les conférences thématiques, les événements artistiques ou sportifs, les rencontres sociales et les ateliers. Dans les grandes villes, il est fréquent que d’autres établissements d’enseignement supérieur comptant des départements et facultés identiques ou semblables élaborent leurs propres listes de diffusion auxquelles il peut être intéressant de s’inscrire.
Les personnes retraitées qui s’ennuient de l’enseignement peuvent rédiger un bref curriculum vitæ faisant état de leurs domaines d’expertise afin de trouver des occasions d’enseignement. Il suffit de l’envoyer aux universités et collèges du coin qui offrent des cours dans ces domaines, et de préciser dans la lettre de présentation qu’elles se passionnent pour l’enseignement, en prenant soin d’ajouter une liste des cours enseignés.
De manière informelle, il peut être utile pour ces personnes de dresser la liste des collègues avec qui elles souhaitent rester en contact au cours des années à venir. En enseignement supérieur, le travail de professeur.e à temps plein est tel que les relations sociales avec la plupart des collègues peuvent en souffrir. En vérité, la préparation des cours, les horaires de cours et d’examens, les travaux de comités et les rencontres avec les étudiant.e.s contribuent à limiter ces relations à des échanges superficiels dans des corridors, ascenseurs ou autres. Or, la retraite présente des occasions d’approfondir ces relations; les rencontres dans des bars, cafés ou restaurants étant les plus communes.
En bref, les personnes nouvellement à la retraite doivent trouver le mode de vie optimal en matière de loisirs, c’est-à-dire celui qui leur convient le mieux et qui représente la meilleure utilisation de leur temps libre. Il s’agit évidemment d’un point de vue personnel et le tout suppose que la personne connaisse au moins certaines des multiples possibilités de loisirs qui existent. Ainsi, les gens estiment avoir trouvé le mode de vie qui leur convient lorsque leur bien-être s’en trouve amélioré et que leur combinaison d’activités formelles, informelles et axées sur des projets présente, à leur avis, les meilleurs avantages.
Robert A. Stebbins est professeur émérite au Département de sociologie à l’Université de Calgary et spécialiste autoproclamé des loisirs. Il est également membre de la Société royale du Canada.