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Universitaire à vie

Maintenir le lien ou non? Une « retraitée » toujours très active livre son approche

Même si les universitaires à la retraite peuvent continuer de s’intéresser aux activités savantes, il ne faut pas oublier que le fait de se retirer de la vie active confère une liberté de choix.

par MARY VALENTICH | 24 FEV 23

Chaque personne est unique et possède ses propres champs d’intérêt, désirs et compétences. Au moment de quitter son poste d’universitaire à temps plein, une multitude d’options s’offrent à nous. L’accomplissement prend une forme différente d’une personne à l’autre : il y a de ces personnes qui veulent continuer leurs activités savantes, et d’autres qui s’enchantent à l’idée de relever de nouveaux défis. Sans doute espérons-nous tous et toutes un peu plus de repos! Autour de moi, bon nombre de mes collègues choisissent de donner de leur temps auprès de groupes à l’université et dans la collectivité.

Mais si l’on souhaite maintenir le lien avec les étudiant.e.s, les ex-collègues et la communauté de recherche dans son domaine d’expertise, comment peut-on atteindre ses objectifs?

Dans un article publié dans le Globe and Mail, Joyce Effinger écrit : « La retraite, c’est la liberté de choisir son emploi du temps. » J’ajouterais qu’il est plus facile de vivre ainsi lorsqu’on a les ressources nécessaires (argent, temps, entourage amical et familial). Tout le monde n’a pas la même liberté de choix pour suivre ses objectifs. Pour donner un exemple, si je veux assister à une conférence où présenter une communication, rencontrer des collègues et conserver ma notoriété dans mon domaine, je devrai sans doute payer la totalité des frais d’inscription, de déplacement et de subsistance. Si ma participation m’aide à atteindre mon objectif de rester en lien avec des personnes importantes, l’investissement en vaut la peine. Et en prime, je gagne aussi en visibilité.

En bref, je crois que l’on doit faire ce qui nous semble nécessaire pour rester visible : envoyer des textes au courrier du lectorat, écrire dans les journaux et d’autres publications, accepter les invitations des médias, assister à des conférences, poser des questions, etc.

Pourquoi? Parce que l’on démontre ainsi qu’on a toujours la passion, une vision, quelque chose à offrir aux autres. Les gens vont vers les personnes qui semblent raisonnables et qui portent un projet ou un mouvement. Mes ami.e.s en travail social cherchent à mettre sur pied une nouvelle association en Alberta qui protégera les droits des personnes marginalisées et militera pour l’élimination de la pauvreté. Ces « retraité.e.s » n’ont jamais eu une vie aussi occupée. D’ailleurs, je n’aime pas beaucoup ce terme, qui porte l’idée – erronée – d’un désengagement et d’une perte de matière grise.

Au milieu des années 1960, la théorie du désengagement était en vogue : on croyait que les personnes âgées devenaient inexorablement moins actives. Pourtant, en préparant mon mémoire de maîtrise en travail social, quand j’ai demandé à 15 adultes de plus de 65 ans quels étaient leurs niveaux d’activité antérieurs et actuels, les seules personnes chez qui les niveaux d’activité sociale et autres avaient diminué présentaient des troubles de santé qui limitaient leur mobilité. Toutes ces personnes souhaitaient maintenir leurs niveaux d’avant, mais leur santé physique dictait ce qu’elles pouvaient faire.

Pour ce qui est des universitaires demeurant en activité dans leur domaine aussi longtemps que souhaité, j’estime qu’il n’est pas nécessaire de pousser ces personnes à maintenir leur participation. C’est vrai que les choses ont été plus difficiles en temps de pandémie, quand il y avait des restrictions de déplacement et que les fermetures d’universités empêchaient de voir ses ex-collègues. Il est plus facile de rester en lien avec les étudiant.e.s et les collègues quand il y a un bureau désigné pour les ex-employé.e.s. Malgré tout, mon message reste le même : concentrez-vous sur ce qui compte pour vous et amusez-vous!

Mary Valentich est professeure émérite à la Faculté de travail social de l’Université de Calgary.


La fédération à but non lucratif des Associations des retraités des universités et collèges du Canada/College and University Retirees Associations of Canada (ARUCC/ CURAC) rassemblent des associations de retraité.e.s de collèges et d’universités de partout au Canada. La fédération est dirigée par un conseil d’administration bénévole. Pour en savoir plus, par exemple connaître les associations de retraité.e.s membres, visitez le www.curac.ca ou écrivez à [email protected]. La chronique Universitaire à vie est la responsabilité des professeur.e.s émérites Carole-Lynne Le Navenec et Fred Fletcher.

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