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À mon avis

Le programme Fulbright célèbre 25 ans de coopération américano-canadienne

par BRUCE A. HEYMAN | 06 OCT 15

Abraham Lincoln a déclaré que le meilleur moyen pour chacun de prédire son avenir, c’est de le façonner. Que ce soit aux États-Unis ou au Canada, je rencontre chaque jour des gens qui partagent cet état d’esprit. Individuellement et collectivement, Canadiens et Américains estiment en leur pouvoir ainsi que de leur devoir d’améliorer les choses. En tant que citoyens privilégiés des États-Unis ou du Canada, nous pouvons et devons façonner notre propre avenir.

Dayton, en Ohio, ma ville natale, était également celle de Wilbur et Orville Wright. Les frères Wright ont changé notre monde. Ils ont eu une idée et ont su la concrétiser, à force de temps, d’études, d’essais et d’erreurs. Leur avion ne représente qu’une part de leur héritage. Le « moment de Kitty Hawk » en est indissociable. Il s’agit d’un instant où ce qui était apparemment impossible est devenu réalité. Imaginez-vous au milieu des dunes de la ville de Kitty Hawk, en Caroline du Nord, en train d’assister au tout premier vol motorisé de l’Histoire. Aujourd’hui, nous avons plus que jamais besoin de moments de Kitty Hawk.

Il y a près de 70 ans, le sénateur américain J. William Fulbright a vécu un tel moment. Il était convaincu que l’avenir du monde ne devrait pas être uniquement tributaire de la puissance militaire et de l’influence économique. Il a mis en application la théorie dite du pouvoir de convaincre bien avant qu’elle ne soit formulée par Joseph Nye, professeur de Harvard. J. William Fulbright était convaincu que des idées pouvaient changer le monde, que la persuasion était préférable à la coercition, et que les échanges éducatifs internationaux pouvaient ouvrir la voie à un meilleur avenir.

Le sénateur Fulbright a persuadé le Congrès américain d’adopter la loi à l’origine du programme Fulbright, le plus prestigieux des programmes américains d’éducation internationale et un outil essentiel de la diplomatie américaine. Depuis 1947, plus de 325 000 professeurs, chercheurs et étudiants ont eu la fierté de devenir des boursiers Fulbright.

Cette année marque le 25e anniversaire de Fulbright Canada. Cette organisation binationale non gouvernementale et à but non lucratif, fondée sur un traité, est gérée par la Fondation pour les échanges éducatifs entre le Canada et les États-Unis. Le conseil d’administration de la Fondation se compose de fonctionnaires, d’universitaires, de dirigeants d’entreprises et de chefs de file de la société civile, canadiens et américains. Les gouvernements du Canada et des États-Unis assurent le financement de base de la Fondation. Les dons du secteur privé permettent pour leur part d’améliorer les programmes existants et de créer de nouveaux programmes dynamiques.

À l’échelle mondiale, nombre de programmes Fulbright s’en tiennent à une démarche traditionnelle. Ils mettent l’accent sur la recherche universitaire et la poursuite des études. Fulbright Canada se montre plus audacieux en décernant des bourses axées sur les enjeux sociaux et environnementaux. Le jubilé d’argent de Fulbright Canada se place d’ailleurs sous le thème « Repousser les limites du savoir humain ».

Conçu au départ dans une optique bilatérale, le programme Fulbright s’emploie désormais à réagir à une nouvelle réalité qui impose de trouver des solutions intégrées aux problèmes qui dépassent les frontières. Des chercheurs américains et canadiens jouent, par exemple, un rôle de premier plan dans le cadre de l’Initiative arctique Fulbright. Cette initiative regroupe 17 spécialistes issus des huit nations membres du Conseil de l’Arctique, chargés de relever les défis liés au Pôle Nord : énergie, eau, santé, infrastructure. En août, sept de ces chercheurs boursiers – cinq Américains et deux Canadiens – ont participé à la Conference on Global Leadership in the Arctic: Cooperation, Innovation, Engagement and Resilience (GLACIER) placée sous l’égide du secrétaire d’État américain, John Kerry.

Que ce soit à l’échelle bilatérale, régionale ou internationale, les possibilités abondent pour les étudiants et les chercheurs canadiens. Il existe divers programmes d’échange destinés aux professeurs, aux chercheurs universitaires et aux étudiants aux cycles supérieurs. Les étudiants en science, en technologies, en génie et en mathématiques (STGM) ont accès à des bourses spéciales qui répondent à leurs besoins. Professeurs d’anglais langue seconde, professionnels en milieu de carrière, spécialistes de l’environnement, défenseurs des droits civiques et bien sûr chercheurs explorateurs de l’Arctique contribuent tous à leur manière au programme Fulbright.

Au cours des dernières années, avec le généreux soutien des American Killam Trusts, Fulbright Canada a mis sur pied un programme de bourses d’études pour les étudiants au premier cycle. Les bourses d’études Killam sont décernées pour une année ou un semestre. Elles permettent aux jeunes étudiants remarquables qui en bénéficient de créer des réseaux et des partenariats productifs. Fulbright Canada salue ces jeunes étudiants qui comptent parmi les plus doués de la nouvelle génération même s’il est impossible d’imaginer aujourd’hui ce qu’ils seront amenés à accomplir.

En 25 ans, 1 347 chercheurs et étudiants canadiens et américains d’exception ont bénéficié de bourses Fulbright, et 318 étudiants au premier cycle, de bourses Killam. Le fait de vivre, d’étudier et de travailler à l’étranger a transformé leur vie. Leur réussite rend hommage à l’héritage du sénateur Fulbright. Leurs moments de Kitty Hawk, et ceux de leurs successeurs, auront des répercussions sur notre avenir commun et témoigneront des réalisations remarquables qu’a permis d’accomplir le programme Fulbright au Canada.

Les universités canadiennes de calibre mondial, et leurs homologues américaines, contribuent de manière essentielle à façonner notre avenir. L’éducation est le moteur de la coopération scientifique entre le Canada et les États-Unis, de leur relation commerciale (la plus importante de tous les temps) ainsi que de leur interaction culturelle et politique multidimensionnelle. Les échanges éducatifs entre nos deux pays, comme en témoigne le programme Fulbright, continueront à produire des intellectuels, des innovateurs et des leaders qui contribueront à préserver et à accroître notre exceptionnelle relation bilatérale.

Bruce A. Heyman est ambassadeur des États-Unis au Canada. À ce titre, il est membre du conseil d’administration de Fulbright Canada.

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