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Parole aux leaders

Désencombrons nos vies et nos établissements

Il est temps de repenser notre conception de l’université et de se demander comment l’éducation peut demeurer pertinente à une époque de transition rapide.

par SHEILA COTE-MEEK | 01 MAR 19

J’aimerais proposer une autre façon d’aborder les défis auxquels le milieu universitaire est actuellement confronté en m’appuyant sur deux expériences récentes. La première concerne une présentation que j’ai faite sur la compréhension des paradigmes et des points de vue variés. J’y ai expliqué comment les récits et les messages emploient souvent des métaphores et des symboles pour transmettre des leçons universelles ou des paroles de sagesse. Essentiellement, il s’agit d’être ouvert aux autres façons de concevoir le monde et les défis à relever, qui sont souvent déterminées par des paradigmes et une vision du monde qui nous sont propres.

La deuxième expérience porte sur l’importance de désencombrer notre espace physique pour faire le vide sur les plans mental et émotionnel. Par exemple, la méthode « KonMari », mise au point par Marie Kondo, invite les gens à réexaminer leur espace et leurs effets personnels en vidant leurs placards pour évaluer la valeur de chacune de leurs possessions.

Bien que je ne sois pas totalement convaincue que cette méthode s’applique à tout, je comprends que la société nous pousse à accumuler des biens. La pratique du désencombrement a aussi pour but de réduire notre empreinte et de nous concentrer sur l’essentiel.

Alors, qu’est-ce qui relie ces deux expériences très différentes l’une de l’autre? Et quel est leur rapport avec le milieu universitaire actuel? Pour répondre à ces questions, je vais me pencher sur quatre éléments.

Premièrement, nous vivons dans un monde qui évolue rapidement. Il peut parfois s’avérer difficile d’être au fait des dernières nouvelles, des mesures gouvernementales touchant l’éducation postsecondaire, des tendances démographiques et des besoins et des aspirations changeantes des étudiants, sans compter les avancées technologiques qui révolutionnent notre façon de communiquer.

En tant qu’administratrice occupée et professeure active, je reconnais que l’éducation doit demeurer pertinente dans un contexte de transition rapide. Toutefois, les universités ne peuvent pas facilement s’adapter à ces changements, car elles sont ancrées dans la tradition. Par conséquent, nous sommes parfois tellement occupés à suivre le rythme d’un milieu en constante évolution que nous ratons des occasions de transformation, ce qui m’amène au point suivant.

Créer de nouvelles occasions

Il y a une part de vérité dans l’idée selon laquelle mettre de l’ordre dans notre espace physique peut générer des possibilités et stimuler l’innovation et la créativité. Nous pouvons nous inspirer de certains éléments de cette démarche pour les appliquer à la notion de recadrement (plutôt que de compression) des établissements.

Par exemple, l’incidence du consumérisme sur les établissements postsecondaires est telle que de nouveaux cours, programmes et bâtiments voient sans cesse le jour, alors que les programmes et les cours redondants ou désuets subsistent. Peut-être est-il temps de repenser l’avenir des universités pour que chacune d’elles se concentre sur ses forces. Selon moi, la différenciation est essentielle pour plusieurs raisons : elle permet aux établissements de se restructurer ou de se recadrer, de recentrer leurs priorités et d’innover en se distinguant.

Pour maximiser sa portée, un établissement doit être capable de mettre l’accent sur ses forces. Par exemple, nous pouvons y parvenir en nous concentrant sur l’essentiel, en faisant de notre mieux et en renforçant l’identité propre à notre établissement. Nous devons accepter de ne pas plaire à tout le monde, même si j’imagine qu’une université polyvalente pourrait avoir cette ambition. Cela dit, les grandes universités polyvalentes s’efforcent également de se distinguer.

Se recentrer sur l’essentiel

Enfin, j’applique aussi la notion d’encombrement à ma vie professionnelle et à mon espace de travail. Ayant récemment emménagé dans un nouveau bureau, j’en ai profité pour faire de l’ordre dans mes affaires. Je me suis ainsi sentie plus légère, plus concentrée et plus énergique. À bien des égards, le désencombrement sert à voir l’avenir plus clairement. J’ai aussi songé à appliquer cette notion dans le cadre de mon travail. Par exemple, la plupart des administrateurs sont inondés de réunions, d’appels et de demandes variées au quotidien. Pour bien gérer leur temps et accorder la priorité aux aspects essentiels de leur travail, ils devraient se concentrer sur leurs objectifs principaux.

Cette méthode ne fonctionne peut-être pas pour tout le monde. Néanmoins, l’idée de réorganiser ses affaires, d’abandonner des idées dépassées ou simplement de se débarrasser de certaines choses demeure une façon valable de percevoir notre travail et de relever les défis qui s’y rattachent.

À PROPOS SHEILA COTE-MEEK
Sheila Cote-Meek
Sheila Cote-Meek est vice-rectrice, Équité, personnes et culture à l’Université York.
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