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Budgets provinciaux 2024-2025 : Ontario et Québec

Ces dernières années, les deux provinces ont été critiquées par des groupes universitaires pour leur sous-financement du secteur.

par HANNAH LIDDLE | 09 AVRIL 24

À l’aube du nouvel exercice financier, les provinces et territoires ont dévoilé leurs budgets 2024-2025. Affaires universitaires a examiné ces documents pour identifier les montants alloués à l’enseignement supérieur. Voici un résumé de ce que l’Ontario et le Québec réservent au milieu universitaire. Trois autres synthèses ont été préparées pour les provinces de l’Atlantique, les Prairies ainsi que les provinces de l’Ouest et le Yukon.

Québec

Le 12 mars, la Coalition avenir Québec (CAQ) a présenté son sixième budget annuel pour la province. Elle prévoit consacrer 11 milliards de dollars à l’enseignement supérieur en 2024-2025, soit une augmentation de 3,5 % par rapport à l’année précédente. Le gouvernement a annoncé 420,5 millions de dollars sur cinq ans pour favoriser la réussite des étudiant.e.s universitaires, soutenir l’offre de formation dans des domaines prioritaires et la transformation numérique et accroître le nombre de logements étudiants et entretenir le parc immobilier, dont 370 millions de dollars proviennent de réallocations budgétaires du financement des établissements universitaires. Le Plan québécois des infrastructures 2024-2034 réserve plus de 8,5 milliards de dollars pour les réseaux de l’enseignement supérieur, ce qui leur permettra de « poursuivre la réfection des infrastructures collégiales et universitaires ainsi que la mise en œuvre des mesures liées à la diplomation ciblées dans le cadre de l’Opération main-d’œuvre ».

Pour 2024-2025, le gouvernement prévoit d’allouer :

  • 25 millions de dollars pour améliorer la diplomation et la rétention des étudiant.e.s universitaires;
  • 8 millions de dollars ciblés pour soutenir l’offre de formation dans des domaines prioritaires et la transformation numérique;
  • 1,5 million de dollars pour accroître le nombre de logements étudiants et entretenir le parc immobilier.

La CAQ dévoilera une nouvelle politique de financement universitaire au printemps 2024, censée répondre aux « évolutions du contexte québécois depuis 2018 ». Cette nouvelle orientation budgétaire évaluera la contribution des universités au marché du travail, le rayonnement du français et l’apport économique de la recherche et de l’innovation.

Réactions

Après le dépôt du budget provincial, le Bureau de coopération interuniversitaire (BCI) a publié un communiqué soulignant l’absence de réinvestissement dans le réseau universitaire et la hausse modeste des dépenses universitaires de seulement 1,6 % par rapport à l’année précédente. Le BCI estime qu’un réinvestissement récurrent d’un milliard de dollars serait nécessaire à moyen terme pour que le gouvernement atteigne ses cibles prioritaires pour l’enseignement supérieur.


À lire aussi : Tarification des droits de scolarité au Québec : l’arbre qui cache la forêt


Ontario

Le gouvernement progressiste-conservateur de l’Ontario a publié son budget le 26 mars, allouant 12,2 milliards de dollars au secteur postsecondaire en 2024-2025, soit une hausse de 100 millions de dollars par rapport à l’année précédente. Bien que le budget comprenne également l’enveloppe de 1,3 milliard de dollars annoncée sur trois ans, il n’introduit aucun nouveau financement pour les universités. De plus, la province prolonge le gel des droits de scolarité en vigueur depuis 2019 pour les étudiant.e.s canadien.ne.s pour trois années supplémentaires.

Le gouvernement crée un Fonds pour la viabilité financière du secteur postsecondaire qui bénéficiera de 903 millions de dollars sur trois ans à partir de 2024-2025. Cet investissement servira à augmenter les subventions d’exploitation, dont une enveloppe de 203 millions de dollars en soutien ciblé pour les établissements postsecondaires (collèges et universités) financés par les fonds publics dont les besoins financiers sont plus importants.

De plus, 15 millions de dollars seront réservés sur la même période pour mettre en œuvre un fonds pour les mesures d’économies et la responsabilisation, qui financera des « examens effectués par des tiers, qui recenseront les mesures que les établissements peuvent prendre pour réduire les coûts à long terme ». Ces examens porteront spécifiquement sur les problèmes structurels ainsi que sur les politiques opérationnelles, l’objectif étant « d’améliorer la viabilité et l’expérience étudiante ».

Un mois avant l’annonce du budget, la province a introduit un projet de loi intitulé Loi de 2024 pour renforcer la responsabilisation et les mesures de soutien aux étudiants, autorisant la ministre des Collèges et Universités, Jill Dunlop, à exiger des universités qu’elles fournissent des informations sur les frais accessoires et autres frais d’études. S’il est adopté, les collèges et les universités devront se doter de politiques relatives aux mesures de soutien et aux services en matière de santé mentale ainsi que de politiques visant à « lutter contre le racisme et la haine, notamment l’antisémitisme et l’islamophobie ».

Le budget prévoit également les dépenses suivantes :

  • 130 millions de dollars pour la modernisation des infrastructures des collèges et universités;
  • 128 millions de dollars sur trois ans, dès 2024-2025, pour augmenter les inscriptions d’infirmiers et d’infirmières autorisé.e.s et d’infirmiers et d’infirmières auxiliaires autorisé.e.s dans les collèges et universités;
  • 47,4 millions de dollars pour moderniser l’infrastructure vieillissante de deux systèmes de calcul de recherche avancée (ARC), autrement connus sous le nom de superordinateurs, à l’Université de Toronto et à l’Université de Waterloo;
  • 10 millions de dollars en 2024-2025 pour les petits collèges et universités ainsi que pour les établissements du Nord et des régions rurales;
  • 9 millions de dollars en fonds de démarrage pour soutenir la création d’une nouvelle école de médecine à l’Université York dédiée à la médecine familiale.


Réactions

Le financement de 1,3 milliard de dollars annoncé précédemment représente moins de la moitié de ce qui avait été recommandé en novembre par un groupe d’experts nommé par le gouvernement, ce qui a conduit l’Union des associations des professeur.e.s des universités de l’Ontario (OCUFA) à attribuer au budget une note d’échec. Dans un communiqué, le présidente de l’OCUFA, Nigmendra Narain, a également critiqué le financement de 15 millions de dollars pour les évaluations par des tiers, accusant le gouvernement de « faire des cadeaux » aux cabinets de conseil privés pour examiner des données déjà fournies au gouvernement par les universités, qu’il a noté être « très efficaces dans leurs opérations ».

Président et directeur général du Conseil des universités de l’Ontario (COU), Steve Orsini souligne qu’après plus d’une décennie de baisse des subventions provinciales, couplée à une hausse des exigences à l’égard des établissements, à une réduction de 10 % des droits de scolarité et à l’instauration d’un gel de ces droits pour huit ans, et ce, sans oublier un plafond fédéral sur les étudiant.e.s provenant de l’étranger, « les universités de l’Ontario sont désormais à bout de souffle ». Il ajoute que les universités « n’auront d’autre choix » que de réduire les programmes, les services et le soutien aux étudiant.e.s. Le communiqué du COU souligne qu’au moins 12 universités prévoient des déficits en 2024-2025, comparativement à huit l’année précédente, pour un total combiné de 293 millions de dollars.

 

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