Un nouveau sondage canadien consacré au bien-être sur les campus

Les auteurs du sondage espèrent changer notre manière d’aborder la santé et le bien-être des étudiants dans les établissements postsecondaires canadiens.

27 avril 2020
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Plus de deux millions de jeunes adultes fréquentent les établissements postsecondaires canadiens. Cette période de leur vie peut être synonyme d’enthousiasme, d’indépendance et de maturité, mais elle peut aussi présenter des risques considérables pour leur santé : notamment des problèmes de santé mentale, une diminution de l’activité physique, une augmentation de la consommation de drogue et d’alcool accrue, une mauvaise alimentation et une augmentation du stress.

À une époque sans précédent de pandémie de COVID-19, la santé mentale sur les campus canadiens est plus importante que jamais. La promotion de la santé devrait être une priorité dans les établissements postsecondaires, comme c’est le cas dans les établissements préscolaires, primaires et secondaires. Des établissements, des programmes et des membres du personnel se consacrent actuellement au soutien des étudiants, et de plus en plus ces services sont offerts en ligne. Autrement dit, nous sommes en mesure d’intervenir.

Avant de concevoir des interventions ou de les évaluer, il faut mettre en place un mécanisme d’évaluation de la santé et du bien-être des étudiants. Comme on dit, ce qui ne peut être évalué ne peut être amélioré. Recueillir des données peut servir à guider les décisions des établissements sur leurs programmes et politiques, pour en évaluer ensuite régulièrement la pertinence.

En l’absence d’un système canadien coordonné de collecte de données de santé, certains collèges et universités ont adhéré au service d’évaluation de la santé au collège (NCHA) de l’Association américaine pour la santé dans les universités. Cet outil comporte toutefois plusieurs limites importantes liées, entre autres, à son usage dans le contexte canadien ainsi qu’à la durée et à la validité des mesures. C’est pourquoi nous avons conçu un système canadien souple d’évaluation de la santé et du bien-être : Bien-être sur les campus canadiens (BECC).

Des mesures fiables et validées

Grâce au financement de la Fondation Rossy et au soutien administratif de l’Université de la Colombie-Britannique, nous avons demandé à des intervenants de campus canadiens d’élaborer un cadre consensuel concernant les priorités en matière d’évaluation de la santé et du bien-être, puis créé un groupe d’experts chargé de déterminer les meilleurs moyens d’évaluer ces priorités. Le sondage BECC présente des mesures fiables et validées de la santé mentale ainsi que des risques multiples et des facteurs de protection à cet égard : sentiment d’appartenance à l’établissement, aptitudes sociales et émotionnelles, résultats scolaires, sécurité, sommeil, sport, sécurité alimentaire, toxicomanie, etc.

Il ne faut que 20 minutes aux étudiants pour répondre au sondage, auquel les établissements peuvent ajouter des modules selon leurs besoins. Le sondage a été peaufiné après avoir été testé. Un rapport technique décrivant les conclusions des tests est accessible sur le site de BECC, tout comme le sondage lui-même (y compris la version française). Nous avons parallèlement commencé à élaborer l’infrastructure de surveillance qui sera hébergée à l’Université de la Colombie-Britannique en collaboration avec l’unité de recherche et d’évaluation de l’expérience étudiante du bureau du vice-recteur aux affaires étudiantes de l’établissement. Le sondage BECC se distingue entre autres par un mécanisme amélioré de formulation de commentaires, qui permet aux établissements d’accéder rapidement à des représentations visuelles de leurs données et références normatives, ainsi que de personnaliser leurs analyses.

Un financement du ministère de l’Enseignement supérieur, des Compétences et de la Formation de la Colombie-Britannique a permis de réaliser le sondage BECC dans la majorité des établissements postsecondaires publics de la province qui pourront comparer leurs résultats – non pas nominativement, mais par catégorie grâce à différents filtres : situation géographique, type d’établissement et autres variables démographiques touchant les participants au sondage (programme, année, identité de genre). Transcender les frontières institutionnelles au nom du bien-être des étudiants permet aux établissements de cerner les programmes, les politiques et les pratiques qui contribuent réellement à l’amélioration du bien-être sur les campus, ainsi que de disposer de données probantes pour instaurer, s’ils le souhaitent, des pratiques semblables.

La Charte de l’Okanagan

Le sondage BECC s’inscrit dans la mise en œuvre de la Charte de l’Okanagan. Adoptée en 2015, cette charte internationale destinée aux universités et aux collèges qui veillent à promouvoir la santé les invite à tenir compte de la santé dans leurs activités quotidiennes, leurs pratiques et leurs mandats d’enseignement, ainsi qu’à mettre en place des mesures de promotion de la santé et de collaboration. Accorder la priorité à la santé des étudiants par l’instauration de politiques et de programmes fondés sur des données probantes contribuera à placer leur bien-être au cœur du mandat universitaire. Les décisions fondées sur des données probantes doivent reposer sur des données pertinentes. Un mécanisme canadien d’évaluation de la santé et du bien-être des étudiants de niveau postsecondaire est plus important que jamais pour évaluer l’impact de la COVID-19 et ses répercussions probables à long terme sur la santé mentale. Ces données nous seront essentielles pour agir dans l’intérêt de nos étudiants.

Pour en savoir plus sur le sondage BECC et sur la manière dont votre établissement postsecondaire peut y participer, communiquez avec nous ou abonnez-vous à notre liste de diffusion en écrivant à su****@cc*******.ca. Les établissements aspirant à prendre part à cette initiative pendant l’année universitaire 2020-2021 sont invités à manifester leur intérêt dès maintenant.

Guy Faulkner est professeur et titulaire de la Chaire en santé publique appliquée des Instituts de recherche en santé du Canada et de l’Agence de la santé publique du Canada à l’École de kinésiologie de l’Université de la Colombie-Britannique.

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