Elizabeth Wells a un bureau bien rangé, arrive toujours à l’heure et ne passe jamais de nuit blanche à travailler. Elle mène une brillante carrière, a remporté des prix en enseignement et a été doyenne d’une faculté des arts. Malgré tout cela, elle réussit à dormir neuf heures par nuit. Est-elle l’universitaire parfaite? Non, répond-elle, mais elle est organisée.
Après avoir pris un congé administratif il y a près de deux ans, Mme Wells a décidé de communiquer sa passion pour l’organisation dans un livre qui, espère-t-elle, aidera ses collègues à diminuer le stress engendré par leur mode de vie souvent chaotique. The Organized Academic: How to Transform Your Academic Life recèle de techniques que les membres de la communauté universitaire pourront appliquer tous les jours pour enrichir leur vie personnelle et professionnelle. Voici trois des conseils qu’elle propose aux universitaires pour reprendre le contrôle de leur vie.
1. Écrivez un énoncé de mission
« Pourquoi suis-je ici? Pourquoi est-ce que je fais ce travail difficile? » Voilà deux questions que se posent parfois les professeur.e.s d’université, surtout lors des journées particulièrement éprouvantes. Selon l’autrice, répondre à ces questions par un énoncé de mission peut être la première étape d’une carrière plus organisée, fructueuse et gratifiante. Elle propose de prendre le temps de réfléchir à ses valeurs fondamentales et aux objectifs que l’on veut atteindre, puis de résumer le tout en quelques phrases simples.
« C’est le genre de réflexion à laquelle peu d’universitaires se livrent – on nous offre un poste, on sait ce qu’il faut faire, mais quelle est notre mission intellectuelle, au juste? À votre fête de retraite, que voulez-vous qu’on dise à votre sujet? » Servez-vous de votre énoncé pour évaluer l’ordre de priorité de vos activités et mesurer l’énergie que vous investissez dans chacune d’entre elles. « Concentrez-vous sur ce qui est essentiel pour vous et sur ce qui vous anime. »
Autre avantage majeur d’avoir un énoncé de mission : il peut vous motiver dans des moments de découragement. Mme Wells a, pour sa part, un énoncé pour chacun des trois axes de sa carrière – la recherche, l’enseignement et le service –, mais elle explique qu’un énoncé global fait amplement l’affaire.
2. Adoptez les longs plans de cours
Quel est le principal conseil que Mme Wells donnerait aux universitaires qui veulent libérer du temps? « Rédiger un plan de cours de 20 pages. » Vous avez bien lu. Selon l’ancienne doyenne, un long plan de cours qui présente chaque élément du cours vous fera gagner beaucoup de temps et vous évitera bien des frustrations pendant la session.
« Oui, c’est beaucoup d’heures à consacrer à un document, mais si vous n’expliquez pas de manière détaillée aux étudiant.e.s ce que vous allez faire dès le départ, pensez-vous avoir le temps de le faire sur une base quotidienne par la suite? », questionne-t-elle. Preuve de l’efficacité de cette technique : dans certains de ses cours, personne ne lui demande de clarifier le contenu et les travaux à faire.
3. Travaillez en blocs de 25 minutes
Parmi les trucs de Mme Wells, il y en a un que vous connaissez peut-être déjà : la technique Pomodoro. Conçue par l’Italien Francesco Cirillo alors qu’il était encore étudiant à la fin des années 1980, cette méthode de gestion du temps se base sur l’utilisation d’un minuteur afin de diviser le travail en blocs de 25 minutes, entrecoupées de pauses de 5 minutes. Chaque bloc est un pomodoro. Après le quatrième pomodoro, prenez une pause de 20 à 30 minutes, puis commencez un autre cycle. (Si votre tâche est interrompue avant que vous n’ayez complété trois pomodori, reprenez depuis le début.)
L’autrice affirme que des universitaires du monde entier ont adopté la méthode. « Notre travail est très intense et nous devons avoir une concentration à toute épreuve. » Elle-même a découvert que la technique lui permet de commencer chaque cycle avec la même énergie que lorsqu’elle a entrepris sa tâche.
The Organized Academic: How to Transform Your Academic Life sera publié en novembre chez Rowman & Littlefield.