Le nombre d’étudiants étrangers au Canada devrait augmenter
De nombreux établissements affirment que, selon des données préliminaires, les conséquences de la pandémie sur les inscriptions s’atténuent.
Des indices montrent que les universités canadiennes accueilleront davantage d’étudiants étrangers cet automne, alors que beaucoup ne s’étaient pas inscrits à l’année universitaire 2020-2021 en raison de la pandémie. S’il est encore trop tôt pour connaître l’ampleur de cette reprise, les établissements postsecondaires font état d’un regain d’intérêt pour l’étranger.
La nouvelle est encourageante. En effet, dans un contexte de stagnation du financement public, les universités canadiennes comptent de plus en plus sur les frais de scolarité nettement supérieurs que paient les étudiants étrangers. Statistique Canada estime qu’en 2017-2018, les étudiants étrangers ont payé près de 40 % de la totalité des frais de scolarité, ce qui a procuré aux universités des revenus de près de quatre milliards de dollars.
À l’Université de la Saskatchewan, la hausse du nombre de demandes dans les programmes de premier cycle présentées par des étudiants étrangers était d’environ 40 % au début de juillet par rapport à la même période l’an dernier, indique Alison Pickrell, vice-rectrice adjointe à la gestion stratégique des inscriptions. De plus, les offres d’admission confirmées ont augmenté du deux tiers. L’établissement espère maintenant « accueillir d’ici la fin de l’année universitaire davantage d’étudiants étrangers, nouveaux ou de retour, qu’avant la pandémie », affirme Mme Pickrell.
À l’Université York, le nombre d’étudiants étrangers inscrits aux cours cet été a connu une « augmentation modeste » par rapport à l’année dernière, passant de 5 224 à 6 831, selon Yanni Dagonas, porte-parole adjoint de l’établissement. Cet automne, l’Université du Québec à Montréal prévoit d’accueillir 4 % d’étudiants étrangers dans les programmes courants (ce qui exclut les étudiants participant à un programme d’échange) par rapport à l’année précédente, indique la rectrice, Magda Fusaro.
Malcolm Butler, vice-recteur à l’enseignement et à la recherche à l’Université Saint Mary’s de Halifax, indique que la baisse de la proportion d’étudiants étrangers par rapport à la normale de 30 à 32 % pourrait bientôt tirer à sa fin. « Il est trop tôt pour se prononcer sur les chiffres précis. Ce n’est pas pour rien que nous consignons le nombre d’inscriptions à l’automne. C’est à ce moment que les étudiants sont réellement avec nous. Il y a toutefois de l’intérêt, dit-il. Nous voyons clairement une hausse du nombre d’étudiants étrangers cette année par rapport à l’année dernière de même que des signes positifs d’une forte relance. »
Les données d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada servent aussi d’indicateurs. Entre janvier et avril de cette année, le ministère a reçu quelque 100 000 demandes de permis d’études, dont la majeure partie était pour des étudiants de niveau postsecondaire. Pour la même période en 2020 et 2019, ce nombre était plutôt de 66 000 et 96 000, respectivement.
« C’est encourageant », déclare Larissa Bezo, présidente du Bureau canadien de l’éducation internationale, une organisation à but non lucratif située à Ottawa. « Certains étudiants qui devaient commencer leurs études l’année dernière ont peut-être choisi de les reporter d’un an, et envisagent maintenant de les reprendre. Les annonces comme celle faite récemment par le gouvernement fédéral concernant l’ouverture de la frontière aux voyageurs entièrement vaccinés envoient des messages très importants. »
À la fin de juin, Ottawa a déclaré que les Canadiens qui rentrent au pays n’auraient pas à se mettre en quarantaine pendant deux semaines s’ils ont reçu toutes les doses requises d’un vaccin approuvé par Santé Canada, soit ceux de Pfizer, de Johnson & Johnson, de Moderna ou d’AstraZeneca. La mesure a été étendue aux étudiants étrangers titulaires d’un permis d’études valide.
Les universités ont également pris d’autres mesures pour faciliter l’arrivée des étudiants étrangers. L’Université McGill offre aux étudiants un service d’accueil à l’aéroport. À l’Université Saint Mary’s, M. Butler indique qu’un espace suffisant est prévu pour que les étudiants qui vivront dans les résidences puissent y passer leur quarantaine. Un nombre croissant d’établissements d’enseignement rendent également la vaccination obligatoire pour les personnes vivant en résidence et se sont même engagés à aider au besoin les étudiants à se faire vacciner.
Bipin Kumar, commissaire des étudiantes et étudiants internationaux à la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, estime toutefois que davantage pourrait être fait. En raison des restrictions liées à la COVID-19 ailleurs dans le monde, beaucoup d’étudiants qui arrivent au Canada peuvent s’être heurtés à des retards importants dans l’obtention de leur visa. Par ailleurs, l’accès à des vaccins approuvés n’est pas toujours possible, en particulier dans les deux principaux pays d’origine des étudiants étrangers, soit la Chine et l’Inde. M. Kumar ajoute que des questions demeurent sans réponse concernant la couverture d’assurance maladie des étudiants pendant et après leur séjour.
« Que se passe-t-il s’ils voyagent sans avoir été vaccinés et tombent malades une fois au pays? s’inquiète M. Kumar. La plupart des universités demandent aux étudiants d’arriver au moins 14 jours avant le début des cours pour se mettre en quarantaine. Si les étudiants se plient à cette demande, mais que leur assurance n’entre en vigueur qu’après le début du programme, il y a un problème. »
Postes vedettes
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
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