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Bien que les bibliothécaires universitaires soutiennent des entreprises en démarrage et des entrepreneurs sur les campus depuis bien avant la bulle technologique, le titre de bibliothécaire en entrepreneuriat est relativement nouveau. Lorsque j’ai accepté cette fonction à la bibliothèque du campus St George de l’Université de Toronto, on m’a donné une grande latitude pour la définir. J’ai commencé par me tourner vers le réseau grandissant d’accélérateurs rattachés au campus et chapeautés par son bureau d’entrepreneuriat.

Dans ma démarche, je m’appuie sur mon expérience de bibliothécaire en affaires et d’ancienne journaliste en marketing. Quel que soit leur domaine d’expertise ou leur technologie, les entreprises en démarrage ont surtout besoin que la bibliothèque leur fournisse des études de marché et j’ai pour tâche de les aider à en trouver. Cette aide prend la forme de soutien à l’élaboration de cours sur la création d’entreprises, de ressources libres de droits et d’ateliers portant sur divers sujets comme l’orientation sur le campus, l’évaluation des marchés et les principaux outils et stratégies de recherche.

J’ai aussi le plaisir de travailler avec des bibliothécaires qui s’investissent auprès du milieu de l’entrepreneuriat, dont Christina Kim, bibliothécaire à l’Université de Toronto et chef de l’équipe de veille du marché au District de la découverte MaRS de Toronto. Mme Kim et son équipe de spécialistes de l’information et d’analystes de l’industrie offrent des services de recherche et d’information, publient des articles et des rapports, donnent des séances de sensibilisation et de formation, organisent des activités et participent à des projets numériques qui appuient les entreprises en démarrage. Les collections et les méthodes de MaRS et de la bibliothèque de l’Université de Toronto sont différentes, mais complémentaires. La bibliothèque universitaire soutient les chercheurs dans le cadre de leurs cours, tandis que MaRS offre des services de recherche aux jeunes entreprises de la province, ainsi qu’à certains centres de réseautage en médias numériques à l’échelle du pays.

D’autres bibliothécaires en entrepreneuriat des universités et des collèges canadiens n’ont pas tardé à se manifester. Rachel Figueiredo était bibliothécaire en génie à l’Université de Waterloo avant que l’entrepreneuriat n’ait été ajouté à ses responsabilités. Mme Figueiredo, qui s’occupe désormais du nombre croissant d’accélérateurs d’entreprises, de programmes d’entrepreneuriat et de groupes d’étudiants désireux de se lancer en affaires à l’Université de Waterloo, a eu pour premier défi de déterminer comment faire connaître les services de la bibliothèque à un groupe aussi vaste. Heureusement, les entrepreneurs de l’Université de Waterloo se sont révélés attentifs et disposés à accepter de l’aide, quelle qu’en soit la source.

Après notre premier entretien téléphonique, il est apparu évident que Mme Figueiredo et moi-même avions beaucoup de responsabilités, de questions et de défis semblables relativement aux services à offrir à ce milieu – et que nous n’étions pas les seules. Au cours des mois qui ont suivi, un groupe de bibliothécaires provenant de tout le pays s’est formé naturellement, au moyen de réseaux informels et lors de conférences. Tout le monde se posait les mêmes questions sur les droits d’utilisation (qui a accès aux bases de données et dans quel but?), la sensibilisation (comment joindre ce groupe interdisciplinaire d’utilisateurs à l’emploi du temps incroyablement chargé?) et le perfectionnement professionnel (comment mieux connaître les activités de ses collègues?). Plutôt que de tenir une série de conversations distinctes, nous avons décidé de nous réunir.

La première téléconférence nationale des bibliothécaires en entrepreneuriat a eu lieu en mars 2016, et le groupe compte maintenant une dizaine de membres issus de divers collèges et universités du Canada. Bien entendu, nous ne sommes pas tous officiellement des bibliothécaires en entrepreneuriat et nos antécédents varient. Nous échangeons de l’information au sujet des ressources accessibles en ligne et des séances de formation fructueuses, posons des questions au groupe et collaborons à la réalisation de petits projets, comme une liste nationale de concours de présentation d’idées d’affaires pour les étudiants de niveau postsecondaire. Lorsqu’on exerce un métier parfois difficile et solitaire, il est toujours inspirant de pouvoir rencontrer d’autres personnes tout aussi engagées.

On a entre autres proposé une conférence virtuelle qui permettait d’examiner en profondeur certains projets que nous avons mis au point, et c’est ainsi qu’est né le symposium des bibliothèques universitaires pour le soutien des entrepreneurs. (Note de la rédaction : le symposium devait se tenir le 2 mars, soit après la date de tombée d’Affaires universitaires.) Cette toute première réunion, gratuite, qui se déroulait en ligne, proposait deux conférenciers, des causeries éclair et une discussion virtuelle portant sur divers sujets comme la sensibilisation, l’élaboration de programmes, la formation, les collections et la recherche originale. En organisant cette conférence, nous visons la mise sur pied d’un forum de perfectionnement professionnel à l’intention d’un groupe grandissant de bibliothécaires universitaires aux tâches et antécédents variés qui offrent un soutien à l’entrepreneuriat. Ce symposium promet d’être une source d’inspiration pour le milieu.

 Une première version de cet article a été publiée dans le magazine Open Shelf de l’Association des bibliothèques de l’Ontario (en anglais seulement).

Carey Toane est bibliothécaire en entrepreneuriat au Centre des sciences de l’information Gerstein de l’Université de Toronto.

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