De plus en plus de bourses commémorent les victimes du vol 752
En janvier dernier, deux ans après la tragédie, les universités ont dû annuler leurs activités de commémoration des victimes en raison de la pandémie.
Des gouvernements et des universités de partout au pays ont créé à ce jour plus de 250 bourses d’études en l’honneur de ceux qui ont péri à bord du vol 752 d’Ukrainian International Airlines, abattu par un missile sol-air après avoir décollé de Téhéran il y a un peu plus de deux ans.
Parmi les victimes se trouvaient 55 citoyens canadiens et 30 résidents permanents, dont au moins 60 étaient des étudiants, anciens étudiants ou membres du personnel d’une université canadienne.
En janvier dernier, le gouvernement fédéral a annoncé un nouveau programme qui devrait permettre de verser 176 bourses d’une valeur moyenne de 25 000 dollars, soit une pour chaque personne dont la vie a pris fin à bord du vol. Le premier appel de candidatures de ce programme ouvert aux étudiants étrangers et canadiens sera lancé lors de l’année universitaire 2023-2024.
« Nous continuerons à soutenir les familles des victimes et, grâce au programme de bourses d’études et aux activités de commémoration, nous continuerons de nous souvenir de leur héritage et de leur rendre hommage », a déclaré par voie de communiqué Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères.
Hommages virtuels
Même si une recrudescence des cas de COVID-19 a contraint les universités à annuler les activités commémoratives qui devaient se dérouler en personne le 8 janvier à l’occasion du deuxième anniversaire de la tragédie, les amis, familles et collègues des défunts se sont réunis en petits groupes pour des vigiles virtuelles.
À l’Université de l’Alberta, le drapeau a été mis en berne, et les étudiants ainsi que le personnel ont été invités à observer un moment de silence en hommage aux victimes. « Ici, tous ressentent encore la perte de ces 10 personnes remarquables », rappelle dans un communiqué Bill Flanagan, recteur de l’établissement, en faisant référence aux étudiants et aux membres du personnel qui ont perdu la vie lors de l’attaque. « Nous avons perdu des collègues, des amis, des professeurs, des mentors, des pairs et des camarades de classe. »
Le programme fédéral de bourses d’études fait écho à plusieurs autres initiatives lancées un peu partout au pays pour perpétuer l’héritage des victimes du vol 752 dans le milieu universitaire.
En Ontario, où 11 universités ont perdu des étudiants ou des professeurs, le gouvernement provincial a renouvelé un fonds créé en 2021 permettant le financement de 57 bourses d’une valeur de 10 000 dollars.
Lire aussi : Un an après la tragédie du vol 752, la douleur persiste
À l’Université de Toronto, le Fonds de bourses d’études en l’honneur des étudiants iraniens, auquel plus de 440 généreux donateurs ont contribué près de 150 000 dollars, a permis de financer quatre bourses d’études commémoratives ainsi que la toute première bourse d’études Razgar Rahimi, Farideh Gholami and Jiwan Rahimi, qui porte le nom d’une jeune famille qui a péri dans la tragédie. Selon son porte-parole, l’Université s’est engagée à tripler les premiers 250 000 dollars à être reçus en dons, et à doubler chaque dollar suivant.
L’Université de Guelph a décerné cette année deux bourses d’études supérieures d’une valeur de 5 000 dollars en l’honneur de deux de ses étudiants qui se trouvaient à bord du vol : Ghanimat Azhdari, alors doctorante au Département de géographie, environnement et géomatique, et Milad Ghasemi Ariani, doctorant au Département de marketing et de science de la consommation.
Des professeurs de la Faculté des sciences de l’environnement de l’Université de Waterloo ont créé la bourse d’études supérieures commémorative Mari Foroutan qui sera offerte à un étudiant au doctorat. Par ses travaux, Mme Foroutan visait à améliorer l’approvisionnement en eau dans le monde. Selon l’Université, la bourse « préservera sa mémoire et aidera ceux qui suivront ses traces dans les années à venir ».
L’Université de la Colombie-Britannique a créé un fonds d’une valeur de plus de 100 000 dollars pour offrir des bourses d’études à la mémoire de quatre de ses membres qui ont péri dans l’attaque. Jusqu’à présent, sept étudiants ont reçu de telles bourses.
L’Université de Victoria et son association des étudiants iraniens ont créé une bourse commémorative pour les étudiants de premier cycle en l’honneur de Roja Omidbahsh, qui en était à sa première année d’études en gestion lors de la tragédie.
L’Université de l’Alberta a recueilli plus de 729 000 dollars pour le fonds commémoratif Mojgan Daneshmand, Pedram Mousavi and Victims of the Flight PS752, qui porte le nom d’un couple de professeurs de génie qui a perdu la vie avec ses deux filles dans l’attentat. Les sommes amassées seront redistribuées sous la forme de bourses, dont une au nom du couple.
« Réaliser mes rêves universitaires »
« Cette bourse revêt pour moi une grande importance », affirme l’un des premiers récipiendaires de ces bourses, Sadegh Aghapour Aktij, doctorant à l’Université de l’Alberta. Originaire d’Iran, il s’est établi à Edmonton en 2019 pour y poursuivre ses études. C’est là qu’il a rencontré Mme Daneshmand et M. Mousavi. Il a dit avoir été frappé par leur gentillesse et l’attention dont ils faisaient preuve envers tous les étudiants, même ceux qui, comme lui, ne travaillaient pas directement avec eux.
Les professeurs, étudiants et anciens étudiants sur ce vol « œuvraient à la création d’un monde meilleur pour tous, ajoute-t-il. Je vais reprendre le flambeau et tirer parti de cette bourse pour réaliser mes rêves universitaires ».
Ce printemps, l’Université de l’Alberta prévoit également aménager dans la place Rutherford un espace commémoratif qui comprendra un arbre, un banc et une plaque.
La conjointe de Javad Soleimani, Elnaz Nabiyi, une étudiante de cycle supérieur de l’Université de l’Alberta, rentrait au Canada par le vol 752 après avoir rendu visite à sa famille en Iran. Dans l’année qui a suivi sa mort, M. Soleimani a canalisé son chagrin dans la production du documentaire Dear Elnaz, qui a été présenté en avant-première au Festival international canadien du documentaire Hot Docs. Étudiant à la maîtrise en administration des affaires à l’Université de l’Alberta, il y a également créé une bourse d’études au nom de sa femme.
« Cette deuxième année a été très difficile pour moi, encore plus que la première, confie-t-il. La vie n’a plus le même sens. » M. Soleimani est d’avis que les Canadiens doivent continuer à réclamer justice pour les victimes. Les familles souhaitent connaître la vérité et veulent que quelqu’un assume la responsabilité de l’affaire. Elles attendent les réparations qui s’imposent.
Cette tragédie a également mis en lumière les profondes relations entre le Canada et l’Iran en matière de recherche, qui se sont détériorées ces dernières années en raison de tensions internationales et de la situation politique et économique dans ce pays du Moyen-Orient. Les bourses d’études aident les étudiants dévoués qui souhaitent étudier au Canada, a déclaré Mohamad Tavakoli, professeur d’histoire et directeur inaugural de l’Institut Elahé Omidyar Mir-Djalali d’études iraniennes de l’Université de Toronto. « Il faut les aider et leur ouvrir des portes, car ce sont des personnes talentueuses et très compétentes. »
Postes vedettes
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
Laisser un commentaire
Affaires universitaires fait la modération de tous les commentaires en appliquant les principes suivants. Lorsqu’ils sont approuvés, les commentaires sont généralement publiés dans un délai d’un jour ouvrable. Les commentaires particulièrement instructifs pourraient être publiés également dans une édition papier ou ailleurs.