Imposer la vaccination à la rentrée automnale : une question qui préoccupe les universités
La plupart des universités disent qu’elles suivront les directives de santé publique et encouragent fortement leurs employés et étudiants à se faire inoculer.
Les universités continuent d’envisager divers scénarios pour le trimestre d’automne, et bon nombre se demandent si elles doivent, ou peuvent, imposer la vaccination contre la COVID-19 à tous ceux qui se présenteront sur leur campus.
En avril, l’association des professeurs de l’Université de la Saskatchewan a demandé de rendre les vaccins obligatoires pour toute personne qui mettra le pied sur les campus de l’établissement à compter du 1er septembre.
« Nous n’avons pas le droit d’entrer sur les campus, sauf sous autorisation spéciale, depuis 14 mois. Il semble prématuré d’autoriser l’accès sans mettre en place une mesure de la sorte », dit Allison Muri, professeure d’anglais et présidente de l’association.
Elle ajoute que l’Université a bien géré la crise jusqu’à présent, mais qu’« inviter toutes ces personnes sur les campus sans exiger de vaccin pourrait être lourd de conséquences ».
L’Université voit les choses autrement.
« Pour le moment, les autorités de santé publique de partout au Canada n’ont pas décidé de rendre le vaccin obligatoire. L’Université de la Saskatchewan n’envisage donc pas de l’imposer sur ses campus en septembre 2021 pour ses étudiants, professeurs, employés et autres visiteurs », indique Darcy Marciniuk, président de l’équipe responsable de la gestion de la pandémie et de la reprise des activités de l’Université de la Saskatchewan.
Il ajoute que l’établissement recommande fortement à tous ceux qui le peuvent de se faire vacciner.
« Nous comptons très peu d’incidents de transmission sur nos campus depuis le début de la pandémie », précise-t-il.
Ce différend dans la plus grande université de la Saskatchewan n’est qu’un exemple des dynamiques qu’on retrouve actuellement dans les autres universités canadiennes, qui tentent de contenir la propagation de la maladie tout en retrouvant un semblant de normalité – un concept malmené par la pandémie.
Le retour à la vie normale pourrait demander du temps.
À trois heures de voiture vers le sud sur l’autoroute 11, l’Université de Regina a aussi déclaré qu’elle n’imposerait pas la vaccination. Elle dit encourager grandement ses employés et étudiants à se faire immuniser tout en planifiant la réouverture graduelle de ses campus cet automne, avec une combinaison de cours en ligne et en personne.
Un porte-parole de l’Université de Toronto indique que, comme tous les autres établissements postsecondaires en Ontario, l’Université réfléchit encore à ce qu’elle fera concernant la vaccination.
« Nous suivons de près les exigences en matière de santé et sécurité des autorités provinciales afin de prendre notre décision », souligne le porte-parole.
Pour sa part, l’Université McGill a déclaré « ne pas envisager pour le moment d’exiger une preuve de vaccination à l’automne ».
Une approche moins coercitive
L’Université de Lethbridge a quant à elle opté pour une solution moins contraignante. Afin d’encourager la vaccination, elle offre la chance à neuf étudiants vaccinés de gagner l’annulation de leurs droits de scolarité. Elle fait également tirer des bons-cadeaux échangeables à la librairie du campus – dans le cadre de son concours nommé It’s Worth A Shot! Elle envisage également d’organiser un concours semblable pour ses professeurs et employés.
« La vaccination du plus grand nombre est ce qui nous permettra de juguler la pandémie et de reprendre toutes nos activités. Il y a certainement des gens qui sont inquiets de revenir sur les campus parce qu’ils se demandent si le taux de vaccination sera assez élevé », explique Mike Mahon, recteur et vice-chancelier de l’Université de Lethbridge.
« Nous savons que les étudiants bouillent d’impatience de revenir sur les campus », ajoute-t-il, en faisant référence à leur désir de reprendre les cours en personne et de vivre davantage d’expériences sociales.
Le retour des étudiants sur les campus permettra aussi de pallier l’augmentation des troubles de santé mentale, selon lui.
L’accès à la vaccination
Certains étudiants demeurent néanmoins inquiets que les établissements n’en fassent pas assez. Marie Dolcetti-Koros, trésorière de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, indique que les établissements doivent suivre les directives de la santé publique et se montrer proactifs et transparents afin de protéger les étudiants, les professeurs et les membres du personnel. « Il faut aussi se préparer à l’éventualité de poursuivre les cours en ligne », dit-elle.
L’étudiante de l’Université du King’s College ajoute que la Fédération veut que chaque étudiant qui fréquente un campus ait accès à la vaccination s’il le souhaite et que les politiques sur la présence en classe demeurent souples pour accommoder les étudiants, y compris ceux qui viennent de l’étranger.
« Personne ne doit être oublié », précise-t-elle.
Postes vedettes
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
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