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Conseils carrière

Place à la didactique et la pédagogie aux cycles supérieurs

Le programme TaPPS favorise la collaboration intradépartementale et le leadership des étudiants aux cycles supérieurs.

par ELISE SAMMONS, MEAGAN AUER & DAX D’ORAZIO | 29 AVRIL 22

Bien que les compétences en enseignement soient très utiles aux doctorants – qu’ils souhaitent poursuivre une carrière universitaire ou non –, la didactique et la pédagogie sont rarement enseignées dans les programmes de doctorat.

Dans le présent texte, nous livrons quelques réflexions sur notre expérience en tant que membres du groupe Teaching and Pedagogy in Political Science (TaPPS), soit un groupe de travail collaboratif qui nous a permis, pendant nos études aux cycles supérieurs au Département de sciences politiques de l’Université de l’Alberta, d’acquérir des compétences didactiques propres à notre discipline. Codirigé par des étudiants et des professeurs, ce groupe crée des outils et met en œuvre des initiatives conçues pour répondre aux besoins émergents en matière de didactique des sciences politiques. Devant le succès de celui-ci, nous avions envie de témoigner de notre expérience pour encourager les départements et les étudiants aux cycles supérieurs à réfléchir aux éventuels avantages d’une initiative semblable.

Comment ça fonctionne?

TaPPS regroupe des professeurs, des instructeurs et des étudiants aux cycles supérieurs qui se réunissent périodiquement pour organiser différentes activités de perfectionnement. Le groupe est ouvert à tous les membres du Département, sans exception. Il puise sa force dans la collaboration de tous les acteurs départementaux et dans le soutien indéfectible de l’association étudiante et de la direction du Département.

Le groupe n’a pas de structure hiérarchique rigide. Chaque année, quelques doctorants se chargent de convoquer et d’animer les rencontres. Les membres choisissent les initiatives qu’ils souhaitent poursuivre en priorité, en s’inspirant du dialogue constant entre les étudiants et les professeurs du Département et des résultats préliminaires d’un sondage mené auprès d’eux.

Le groupe organise régulièrement des activités thématiques favorisant le dialogue étudiants-professeurs et la mise en commun d’expériences pédagogiques. Par ailleurs, le groupe TaPPS a mis sur pied un programme de mentorat : des étudiants aux cycles supérieurs conseillent des étudiants de premier cycle qui effectuent des recherches en vue de la rédaction de leur travail de fin de baccalauréat. C’est une bonne occasion pour les étudiants aux cycles supérieurs de développer leur compétence en matière de mentorat.

Le groupe propose également un programme de visites en classe permettant aux étudiants et aux professeurs d’assister aux cours d’un collègue. Les visiteurs peuvent ensuite réfléchir à différents styles d’enseignement et adopter une approche plus intentionnelle dans leurs propres cours. En tissant des liens entre les membres du Département, ce programme donne aux étudiants la chance d’observer un cours qu’ils seront peut-être appelés à donner un jour. Il favorise en outre la naissance de nouvelles relations personnelles et professionnelles fondées sur une passion commune pour l’enseignement.

Le groupe a aussi créé un répertoire de ressources dans lequel les membres du Département peuvent verser des plans de cours et des exemples de travaux ou d’activités d’apprentissage. Trouver des outils didactiques, c’est facile, mais rien ne vaut les ressources conçues par notre Département pour les cours que nous donnons. De façon plus générale, TaPPS amène les gens à mettre en commun leurs idées et leurs ressources didactiques dans un climat d’enthousiasme contagieux.

Si les programmes d’enseignement que propose l’université offrent aux étudiants une chance en or de se perfectionner, ils sont par nature plutôt généraux. Après tout, les sciences, les technologies, le génie et les mathématiques ne s’enseignent pas de la même manière que les sciences humaines et sociales. Chaque discipline a son approche didactique. Ces dernières années, nous avons découvert que les initiatives départementales peuvent compléter les programmes généraux des universités en offrant aux étudiants et aux professeurs des formations propres à leur domaine. Nous avons aussi appris que l’approche idéale repose sur des activités de perfectionnement et de mentorat collaboratives, centrées sur l’étudiant.

Au fond, le travail du groupe contribue à former de meilleurs enseignants parmi les étudiants aux cycles supérieurs, sans compter qu’il profite à tout le Département en créant un milieu d’enseignement et d’apprentissage résolument collaboratif. Dans un contexte budgétaire où les départements sont très préoccupés par le recrutement et la rétention, former et mentorer de bons professeurs pour les cours de premier cycle s’inscrit parfaitement dans une planification stratégique à long terme.

Elise Sammons et Meagan Auer sont doctorantes en sciences politiques à l’Université de l’Alberta. Dax D’Orazio est boursier postdoctoral au Département de sciences politiques de l’Université Queen’s et chercheur associé au Centre d’études constitutionnelles de l’Université de l’Alberta.

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