La fin de l’ORES est-elle justifiée ?
L’Observatoire sur la réussite en enseignement supérieur s’apprête à mettre fin à ses activités, faute de financement.

Faute de financement, l’Observatoire sur la réussite en enseignement supérieur (ORES) cessera ses activités à compter du 1er avril. Plaidant que cette initiative joue un rôle essentiel dans la mobilisation des connaissances en réussite éducative, des organismes ont manifesté leur indignation auprès du ministère de l’Enseignement supérieur (MES) qui a décidé de pas renouveler son entente de services.
«L’Union étudiante du Québec est outrée face à cette nouvelle coupure du gouvernement qui montre un mépris total pour l’avenir de nos étudiants et étudiantes et pour l’amélioration de notre système éducatif », a réagi l’organisme sur les réseaux sociaux à l’annonce de la non-reconduction du soutien financier, en début d’année.
Né en 2023, l’ORES constituait le prolongement du Consortium d’animation sur la persévérance et la réussite en enseignement supérieur après deux décennies d’activités. Avec un budget de 2,8 millions de dollars (2021-2024), cet observatoire embauchait dix personnes à temps plein qui avaient pour mission de partager savoirs et informations sur l’accessibilité, la persévérance et la réussite des populations étudiantes collégiales et universitaires. Véritable vitrine de ces enjeux, l’ORES s’appliquait à devenir la référence auprès des équipes des collèges et universités du Québec.
Sa directrice, Julie Gagné, a reçu de nombreux témoignages de déception, mais aussi de reconnaissance, depuis l’annonce de la cessation d’activités. « On espérait que l’observatoire serait créé pour le long terme, on travaillait aussi en ce sens pour offrir ce service, déplore-t-elle. C’est un projet qui avait fait ses preuves par sa pertinence, son sérieux, sa rigueur. » Parmi les initiatives marquantes des deux dernières années, Mme Gagné se félicite du succès d’un dossier sur les enjeux en équité, diversité et inclusion (EDI) avec des pistes d’action concrètes pour la réussite étudiante, ainsi que la création d’un répertoire regroupant des pratiques inspirantes aussi variées que des discussions publiques dans des cafés, des épiceries solidaires étudiantes, ou des programmes intensifs de francisation.
Une réorganisation ?
La fin inattendue de l’observatoire a imposé certains ajustements. La publication d’un dossier thématique sur l’évaluation des apprentissages prévue pour 2026 a dû être précipitée, et son contenu raccourci. Plusieurs collaborations ont été annulées, notamment avec le Carrefour de la réussite au collégial, ou encore avec l’Observatoire des inégalités, ainsi qu’avec l’Acfas où l’ORES aurait dû animer un colloque pour discuter d’un dossier thématique concernant la formation continue qui a été publié l’automne dernier. Grâce à un financement spécifique, un seul projet sera toutefois maintenu avec l’Université du Québec : les Rencontres internationales de la réussite étudiante, prévues début juin.
Maigre consolation pour la directrice de l’ORES, toujours dans l’incompréhension de cette décision ministérielle motivée par « peu de raisons, sinon budgétaires », selon elle. Parmi les tentatives de sauver l’observatoire, la proposition d’un budget revu à la baisse n’a pas convaincu le MES. Interrogé sur les raisons de sa décision, le ministère a répondu qu’il était déjà prévu que l’entente prenne fin en mars 2024 et qu’une prolongation avait été accordée « afin de lui permettre de terminer les livrables attendus pour 2024-2025. »
« Dans le contexte où d’autres instances s’intéressent au thème de la réussite dans les réseaux, notamment certaines chaires de recherche et le Carrefour de la réussite porté par la Fédération des cégeps, il ne nous apparaissait pas optimal de prolonger le financement de l’ORES », a indiqué le cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur Pascale Déry.
Mme Gagné n’espère désormais qu’une chose : que les ressources en ligne de l’ORES continuent d’être accessibles…comme une ultime réussite pour l’observatoire lui-même.
Postes vedettes
- Vice-rectrice ou vice-recteur à la formation et à la rechercheUniversité du Québec à Rimouski
- Doyenne ou doyen - Faculté de génieUniversité de Sherbrooke
- Éducation - Professeure adjointe ou professeur adjoint (didactique de l’activité physique et sportive, santé et bien-être - poste francophone)Université d'Ottawa
- Doyenne ou doyen, Faculté d’éducationUniversité de Sherbrooke
- Éducation - Professeure adjointe ou professeur adjoint (autochtone, programme anglophone)Université d'Ottawa
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