L’intégration sociale par l’entrepreneuriat

Le programme entrePrism de HEC Montréal permet aux entrepreneurs issus de l’immigration et des communautés culturelles de s’intégrer socialement et économiquement.

21 novembre 2019
Anthony Omenya et Andre Mwana, cofondateurs

Depuis 2015, HEC Montréal gère le programme entrePrism, un incubateur dont l’objectif principal est d’utiliser l’entrepreneuriat comme outil d’intégration sociale et économique. Jusqu’à maintenant, il a appuyé 69 entreprises et plus de 125 entrepreneurs, dont 59 pour cent sont des femmes. Une nouvelle cohorte de 25 entreprises a débuté le programme à la mi-novembre.

Le projet entrePrism s’adresse aux entrepreneurs issus de l’immigration et des communautés culturelles, mais sans s’y limiter. D’ailleurs, il est fréquent que des projets soient portés par des équipes composées de néo-Québécois et de Québécois de longue date. « Jusqu’à maintenant, 78 pour cent des entreprises comptaient des fondateurs issus de l’immigration, des communautés culturelles ou des équipes mixtes incluant des Québécois de longue date », précise Pierre Provost, directeur des opérations d’entrePrism.

Anthony Omenya et Andre Mwana, cofondateurs de MOKO, ont fait partie de la cohorte 2017-2018 d’entrePrism. Photo de l’Institut d’entrepreneuriat à HEC Montréal.

Parcours intense

Au total, le programme offre une soixantaine d’ateliers et de conférences. « Il s’adresse à des entrepreneurs très investis dans leur projet et disponibles pour y travailler au moins 25 heures par semaine », souligne M. Provost. Le parcours des participants est scindé en trois phases. La première vise surtout à resserrer et valider le projet via des rencontres individuelles, pour préciser la structure du projet et le modèle d’affaires.

Pendant la deuxième phase, les participants assistent à des ateliers et des conférences visant à développer leurs connaissances et leurs habiletés sur des thèmes comme la validation du marché, la mise en marché, le marketing numérique ou encore la vente.

Enfin, les entrepreneurs ont droit à une période de formation en finance et en comptabilité, rendue possible notamment grâce à des partenariats avec un cabinet d’avocats et une firme de comptables. Pendant cette période, ils rencontrent aussi des bailleurs de fonds susceptibles de s’intéresser à ces jeunes pousses, comme Montréal inc. ou PME MTL.

Déjà des succès« Certains de nos participants comme Cousmos, C3pH et OMQ sont maintenant en activités et connaissent de beaux succès », se réjouit M. Provost.

Le projet permet par ailleurs d’atteindre des objectifs de formation d’étudiants de HEC Montréal, Polytechnique et l’Université de Montréal. En effet, les entrepreneurs ont droit aux services de deux stagiaires, choisis en fonction des besoins de l’entreprise. Un stagiaire de niveau baccalauréat vient appuyer l’entreprise pendant 200 heures, alors qu’un étudiant à la maîtrise peut y consacrer son projet supervisé et lui accorder 400 heures. Un troisième peut se greffer à l’aventure pour aider les entreprises à travailler l’impact social de leur projet.

Une fois ce parcours terminé, les entrepreneurs présentent leur entreprise lors du « Demo Day » annuel où trois gagnants reçoivent un prix en argent. EntrePrism pratique aussi le microcrédit, prêtant des sommes maximales de 5 000 dollars par entrepreneurs et 10 000 dollars par entreprise.

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