Un réseau par et pour les femmes doctorantes
Pour contrer l’isolement des étudiantes aux cycles supérieurs, des doctorantes fondent le Réseau international des femmes doctorantes et docteures.
« Au cœur de la pandémie, je préparais mon examen de synthèse. Il n’existait plus aucun espace pour poser des questions, et partager ses états d’âme », raconte Lydie Belporo, candidate au doctorat en criminologie à l’Université de Montréal. L’idée de mettre sur pied le Réseau international des femmes doctorantes et docteures (RIFDOC) lui est donc venue à l’esprit.
Avec Amandine Hamon, doctorante en communication à l’Université de Montréal (qui s’est depuis éloignée du projet par manque de temps), elle décide de créer en novembre 2020 une plateforme virtuelle pour aider les femmes doctorantes à sortir de leur isolement pandémique. S’est ensuite jointe au noyau dur Isabelle Roberge-Maltais, doctorante à HEC Montréal, que Mme Belporo avait rencontrée lors de l’exigeant processus de la bourse de la fondation Fondation Pierre Elliott Trudeau. « C’est un processus très stressant, et on s’était entraidé », glisse Mme Roberge-Maltais.
Surmonter les barrières
Le RIFDOC s’adresse spécifiquement aux femmes qui poursuivent ou viennent de terminer un doctorat. Les femmes et les hommes sont confrontés à des enjeux différents, font remarquer les fondatrices. « La particularité d’être une femme en science ou au doctorant, c’est que les enjeux professionnels et professionnels se chevauchent. Notre réalité personnelle devient une barrière », explique Mme Roberge-Maltais. Une étudiante au doctorat qui prend un congé de maternité, par exemple, devra rattraper son retard, et voit sa capacité de publier des articles être affectée, ce qui aura un impact durable sur son avancement. Les femmes souffrent aussi plus souvent du syndrome de l’imposteur.
« Nous avons commencé par créer un groupe Facebook privé, et ça s’est envolé », poursuit Mme Belporo. Après la page Facebook, un site Web a été conçu pour offrir plus de visibilité et de structure au réseau. Une subvention de l’organisme Rising Youth a permis au RIFDOC de construire ce site et de se constituer en organisme à but non lucratif.
En plus d’offrir du soutien en ligne, le RIFDOC organise des ateliers sous diverses thématiques. Le réseau veut donner de la visibilité à ses membres, via un annuaire sur son site Web, et aimerait de plus mettre en place un système de mentorat, pour que les étudiantes aient des modèles à qui s’identifier. Les intervenantes invitées aux activités sont d’ailleurs des femmes qui se démarquent autant dans des carrières universitaires qu’ailleurs, pour insuffler de l’espoir aux membres et enrichir leurs perspectives.
Faciliter les collaborations
Avec le RIFDOC, les deux étudiantes souhaitent faciliter les collaborations, autant entre universités qu’entre disciplines. « C’est souvent les mêmes qui collaborent », remarque Mme Belporo.
Un peu plus d’un an plus tard, le réseau compte environ 250 membres de partout dans le monde. « On a vraiment une belle diversité tant sur le plan des universités d’appartenance, des programmes que de la localisation géographique, avec des membres de l’Europe, de l’Afrique du Nord, du Canada… », explique Mme Roberge-Maltais. Lors de leur adhésion, les membres sont en effet encouragées à inviter d’autres femmes à se joindre au réseau.
Autre aspect important : la langue de communication. Dans un milieu où plusieurs lectures et publications sont en anglais, les doctorantes souhaitent offrir un espace francophone. « Être francophone ajoute une couche de complexité », souligne Mme Roberge-Maltais. Des outils en français sont également mis à la disposition des membres, un aspect particulièrement intéressant pour les étudiantes du Sud, qui n’ont pas toujours accès à du matériel dans cette langue.
Après les activités virtuelles, les fondatrices tiendront des événements en présence pour ainsi multiplier les espaces de rencontre. Celles-ci ont de grands projets pour le réseau : « On a des rêves fous! Pourquoi pas des Écoles d’été, qui se baladeraient d’un pays à l’autre… », confie Mme Belporo. En attendant, le RIFDOC participera à l’École d’été doctorale et postdoctorale de l’Université de Montréal, une école d’été exclusivement féminine organisée en collaboration avec la Faculté des études supérieures de l’établissement montréalais, qui se déroulera du 14 au 16 juin prochains.
Postes vedettes
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
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