Ingénieure d’expérience, Kathy Baig a su se démarquer par son expertise en gestion de projets et son engagement envers l’innovation technologique. « Ce qui a vraiment fait une différence dans mon parcours, c’est le MBA que j’ai fait après mon baccalauréat en génie », confie-t-elle. Après avoir évolué en tant qu’ingénieure dans des entreprises de renom, elle a ensuite occupé des postes de leadership et dirigé des initiatives stratégiques dans le secteur des transports. Tout au long de son parcours, elle est restée investie dans l’amélioration continue de la profession d’ingénieur au Québec et au Canada.
L’École de technologie supérieure (ÉTS) de Montréal célèbre cette année son 50ème anniversaire. Fondée le 6 mars 1974 en tant que projet pilote pour cinq ans, à la demande du gouvernement du Québec, l’ÉTS avait pour mission de former un nouveau modèle d’ingénieur, caractérisé par une approche plus pratique. Rapidement, elle a su s’imposer dans l’écosystème universitaire québécois, et cinq ans après sa création, le projet pilote a été levé. Aujourd’hui, l’institution s’impose comme un pilier essentiel de l’essor de l’ingénierie dans la Belle Province.
Cette année, l’ÉTS est entrée dans une nouvelle ère sous la direction de Kathy Baig. Forte de son expérience en ingénierie et en leadership, Mme Baig est déterminée à renforcer la position de l’école non seulement au Québec, mais également à l’échelle nationale. Dans cet entretien, nous examinons en profondeur la vision de Mme Baig pour l’avenir de l’ÉTS, ainsi que les initiatives qu’elle souhaite mettre en place pour soutenir le développement économique et industriel du Québec et du Canada, tout en renforçant la notoriété de l’institution sur la scène mondiale.
Affaires Universitaires : Vous êtes à la direction de l’ÉTS depuis deux mois. Quelles sont vos premières impressions ?
Kathy Baig : Ma première impression en arrivant à l’ÉTS, c’est que, même en connaissant déjà l’organisation, ce n’est pas évident de venir de l’extérieur. Ce qui m’a frappée, c’est la solidité de l’équipe en place. C’est une équipe qui a beaucoup d’expérience, et l’autre chose qui m’a marquée, c’est leur motivation. Ils ont une étincelle dans les yeux, ils sont très engagés dans les projets. Ensuite, j’ai réalisé à quel point c’est une université dynamique. Quand on observe une université de l’extérieur, en tant que citoyen, on pense à un lieu où l’on vient étudier, obtenir un diplôme, faire de la recherche. Mais à l’intérieur de l’ÉTS, c’est une véritable fourmilière, avec une multitude de projets en cours.
J’espère qu’un jour on ne soulignera plus systématiquement les premières femmes dans des positions de leadership comme celle-ci.
AU : Quelles sont, selon vous, les principales opportunités et défis auxquels vous devrez faire face ?
Mme Baig : Premièrement, il y a énormément de projets en cours, et réussir à les mener à bien avec les ressources humaines et financières dont nous disposons nécessitera beaucoup d’agilité et d’optimisation. Ce sera un premier défi.
Ensuite, le financement de ces projets est un autre enjeu majeur. Bien que l’ÉTS reçoive une partie de ses ressources financières du gouvernement, nos ambitions sont grandes et notre équipe est compétente et ambitieuse. Pour atteindre tous nos objectifs, l’apport du secteur privé sera essentiel. Dans des universités plus anciennes, le soutien des entreprises fait presque partie de l’ADN de l’organisation, avec des diplômés et des partenaires bien établis. Or, l’ÉTS est une jeune université, nous célébrons nos 50 ans. Il sera donc crucial de bâtir et solidifier une culture philanthropique pour aller chercher les fonds supplémentaires nécessaires à la réalisation de tous nos projets.
Enfin, bien que l’école ait connu une belle croissance et un meilleur positionnement ces dernières années, je pense qu’elle n’est pas encore reconnue à sa juste valeur, surtout au regard de ses talents. Un autre défi pour les prochaines années sera de mieux positionner l’ÉTS dans le contexte québécois, canadien et international.
AU : Vous êtes la première femme à diriger l’ÉTS. Que représente cette nomination pour vous, sur les plans personnel et professionnel ?
Mme Baig : C’est assurément un bel accomplissement, et je ne m’en cache pas. D’un autre côté, j’espère qu’un jour on ne soulignera plus systématiquement les premières femmes dans des positions de leadership comme celle-ci. Nous avons besoin de modèles, et moi-même, en tant que mère d’une fille, j’espère qu’à son époque, tous les plafonds de verre auront été brisés, et qu’il sera devenu naturel d’avoir des femmes dans des postes de leadership. Aujourd’hui, j’en suis fière, et je pense qu’il est important d’en parler et de montrer l’exemple, mais je souhaite sincèrement que dans quelques années, ce ne soit plus un sujet aussi important qu’il l’est aujourd’hui.
AU : Vous parlez de la place des femmes dans l’ingénierie. Avez-vous rencontré des défis particuliers en tant que femme dans ce milieu encore très masculin ?
Mme Baig : Oui, j’ai effectivement rencontré plusieurs défis. Cela dit, je pense que ce sont des femmes comme moi, et beaucoup d’autres, qui doivent ouvrir ces portes et changer les mentalités, pour que les prochaines générations rencontrent moins d’obstacles. Quand j’étais à l’Ordre des ingénieurs du Québec, nous avons mené une étude sur les défis auxquels les femmes ingénieures sont confrontées dans leur parcours professionnel. Ce qui m’a rassurée, c’est que les femmes qui sont dans la profession depuis 30 ou 40 ans ont témoigné d’une amélioration par rapport au début de leur carrière. Toutefois, il reste encore des progrès à faire pour parvenir à une véritable équité entre les hommes et les femmes.
AU : Quelle est votre approche en matière de leadership et de gestion d’équipe ?
Mme Baig : Je suis une personne qui accorde beaucoup d’importance à l’écoute. Surtout en tant que nouvelle dirigeante, j’ai besoin d’écouter les gens pour bien comprendre les enjeux. Ensuite, j’aime que les décisions soient prises de manière consensuelle, après une discussion approfondie. Pour moi, un projet réussi est un projet où, à l’arrivée, toute l’équipe est encore soudée. Si, en atteignant nos objectifs, nous avons perdu une partie de l’équipe en route, ce n’est pas un succès.
Mon style de leadership repose sur la collaboration, l’écoute, et le travail d’équipe, mais aussi sur le courage de prendre des décisions difficiles lorsque c’est nécessaire. Je suis très orientée vers les résultats. Pour moi, il est essentiel que, même si nous réfléchissons, consultons, et discutons, à un moment donné, les décisions doivent être prises et nous devons avancer pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés.
Dans le futur, tous les ingénieurs devront maîtriser l’intelligence artificielle et les technologies de l’information pour les intégrer dans leurs projets.
AU : Quel rôle l’ÉTS joue-t-elle dans le développement économique et industriel du Québec?
Mme Baig : L’ÉTS a un rôle très important à jouer dans le développement économique et technologique du Québec, qui est au cœur de notre mission. Par exemple, nous travaillons à adapter nos programmes pour répondre aux besoins émergents de l’industrie, comme avec le génie de l’environnement dans le domaine de la construction, ou encore un programme en aérospatiale qui démarrera en 2025, en réponse aux besoins du secteur. Nous cherchons constamment à arrimer nos programmes académiques et de recherche avec les besoins du marché.
De plus, nous devons également soutenir ce développement par la recherche. Nous collaborons avec des partenaires industriels pour répondre à des besoins spécifiques, comme la résilience des infrastructures face aux changements climatiques. C’est pour cette raison que nous avons créé l’Institut AdapT relatif aux changements climatiques. Et bien sûr, en tant qu’université appliquée, nos étudiants doivent effectuer trois stages obligatoires, ce qui aide immédiatement les industries à combler leurs besoins en main-d’œuvre, tout en préparant nos diplômés à être opérationnels dès leur arrivée sur le marché du travail.
AU : Comment voyez-vous l’ÉTS évoluer au cours des cinq prochaines années ?
Mme Baig : Je vois l’ÉTS comme une institution qui doit poursuivre ses efforts en matière de diplomation, avec des objectifs clairs de doubler le nombre de diplômés pour répondre aux besoins du Québec. Cela signifie qu’il faudra ajouter les ressources nécessaires en termes de professeurs et de personnel administratif pour soutenir cette croissance. L’université est déjà très reconnue pour sa recherche, mais nous devons encore renforcer notre position, tant au niveau canadien qu’international.
Je vois également l’ÉTS développer plusieurs instituts, comme l’Institut AdapT , ainsi que deux autres en préparation, l’un en technologies de la santé technologique et l’autre en quantique. Ces instituts devront être développés pour répondre aux grands défis sociétaux actuels. Il y aura aussi beaucoup de travail à faire dans le domaine de l’entrepreneuriat, avec des initiatives comme le Centech, notre incubateur de start-ups, qui soutient déjà une centaine d’entreprises par an. Nous allons continuer à développer cet écosystème pour en faire un véritable pôle de réussite pour le Québec.
Enfin, il y aura du travail à faire sur la notoriété de l’ÉTS, comme je l’ai mentionné, ainsi qu’une continuité dans ce qui fonctionne bien, comme nos clubs étudiants. Nous avons plus de 70 clubs étudiants, impliquant plus de 1 000 jeunes, et c’est une belle manière de se former au-delà de l’académique et du technique. Je vois donc énormément de travail et de potentiel pour les cinq prochaines années à l’ÉTS.
Pour moi, un projet réussi est un projet où, à l’arrivée, toute l’équipe est encore soudée.
AU : Comment comptez-vous gérer cette croissance tout en maintenant l’excellence académique pour laquelle l’ÉTS est
reconnue ?
Mme Baig : Avec mon arrivée, nous sommes en train de revoir notre plan stratégique pour prioriser les éléments les plus importants au développement de l’ÉTS. Cela implique de s’assurer que nous avons les ressources financières, humaines, et technologiques nécessaires, et d’aligner tout le monde sur nos objectifs. Cette mise à jour du plan stratégique nous permettra d’identifier les risques associés à chaque projet et de nous assurer que d’ici cinq ans, nous aurons atteint tous nos objectifs.
AU : Quelles sont vos stratégies pour attirer davantage d’étudiants vers l’ÉTS et la profession d’ingénieur, en réponse à la pénurie de main-d’œuvre que vous venez d’évoquer ?
Mme Baig : La pénurie de main-d’œuvre est un enjeu majeur, et notre gouvernement a identifié que le domaine de l’ingénierie sera particulièrement touché. Notre objectif est de doubler la diplomation d’ici 2031. Pour cela, nous avons deux stratégies principales : d’une part, nous faisons beaucoup de recrutement local pour inciter les jeunes à choisir la profession d’ingénieur et à venir à l’ÉTS ; d’autre part, nous nous concentrons également sur le recrutement international. Les étudiants internationaux sont un atout précieux pour le Québec, car beaucoup choisissent de rester après leurs études.
AU : Quelles sont, selon vous, les tendances émergentes dans le domaine de l’ingénierie qui façonneront le futur proche ?
Mme Baig : Lorsque j’ai commencé mes études, la perception que j’avais de l’ingénierie était que c’était un domaine moins complexe qu’aujourd’hui. Les projets actuels sont de plus en plus multidisciplinaires, et nous travaillons avec un éventail de disciplines qui ne se limitent plus uniquement à l’ingénierie. On collabore désormais avec des chimistes, des biochimistes, des médecins, et bien d’autres encore. Cela exige que les ingénieurs soient formés à travailler dans ces environnements complexes et variés. C’est une tendance majeure que je vois se développer.
Un autre aspect est tout ce qui touche à la technologie, notamment l’intelligence artificielle. Dans le futur, tous les ingénieurs devront maîtriser l’intelligence artificielle et les technologies de l’information pour les intégrer dans leurs projets. Les changements climatiques constituent également un enjeu crucial. Je pense que cette question devrait être intégrée de manière transversale dans toutes les formations en ingénierie.
Une quatrième tendance que je note concerne les compétences dites soft skills. Avant, on formait des professionnels très forts techniquement, mais avec la complexité croissante des projets et leur dimension internationale, les ingénieurs doivent désormais développer des compétences en communication, en collaboration, en négociation, en leadership, et même en psychologie. Ces compétences sont devenues indispensables pour être performant dans notre domaine.
AU : L’intelligence artificielle est un sujet omniprésent aujourd’hui. Quels sont, selon vous, les principaux enjeux que les ingénieurs devront affronter dans ce domaine ?
Mme Baig : Le premier enjeu est de vraiment comprendre l’intelligence artificielle, notamment les nombreuses questions éthiques qu’elle soulève. Jusqu’où peut-on aller avec l’intelligence artificielle tout en respectant certaines limites ? C’est une question complexe à laquelle il n’y a pas encore toutes les réponses aujourd’hui. Il y a de nombreuses tables de travail, des réflexions, et des mémoires publiés pour définir les balises de son utilisation. L’intelligence artificielle reste en partie mystérieuse, même si des outils comme ChatGPT sont maintenant accessibles. La grande question est de savoir comment intégrer cette technologie dans notre pratique quotidienne, sans nuire à la protection du public, tout en conservant le rôle essentiel de l’ingénieur comme concepteur.
Je me souviens, lorsque je travaillais dans une firme de génie, nous envisagions d’utiliser l’intelligence artificielle pour automatiser certaines conceptions récurrentes. L’idée était de fournir des données existantes à l’intelligence artificielle et de la laisser produire une nouvelle conception que nous validerions ensuite. Ce type d’application soulève des questions sur la manière dont on utilise l’IA tout en respectant les aspects éthiques. Je n’ai pas encore toutes les réponses, mais c’est un domaine qui nécessite beaucoup de réflexion, tant dans les milieux universitaires qu’industriels, pour préparer nos jeunes ingénieurs à la pratique de demain.
AU : Serait-il exagéré de parler de révolution dans l’éducation en ingénierie aujourd’hui, ou assiste-t-on simplement à une évolution ?
Mme Baig : Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une révolution. Je vais vous expliquer pourquoi. Nous travaillons déjà avec des logiciels automatisés pour la conception. Par exemple, lors de mes études, nous réalisions des simulations manuellement sur papier, avant d’utiliser des logiciels qui les faisaient pour nous. C’était déjà une forme d’automatisation. Aujourd’hui, nous allons simplement à l’étape suivante. Certaines professions, comme celles des avocats ou des comptables, pourraient voir une révolution plus marquée, car elles utilisaient moins la technologie auparavant. Mais en ingénierie, nous étions déjà dans une dynamique d’intégration technologique.
AU : Quelle est, selon vous, la place de l’ingénierie au Québec par rapport aux autres provinces canadiennes et à l’international ?
Mme Baig : J’ai eu l’opportunité de travailler pour Ingénieurs Canada pendant près de huit ans, ce qui m’a permis de bien connaître les réalités de l’ingénierie à travers le pays. Les enjeux liés à la profession sont assez similaires d’une province à l’autre, en particulier en ce qui concerne la pratique professionnelle, le rôle des technologues, et le titre d’ingénieur. Là où je vois des différences, c’est dans la spécialisation des industries locales. Par exemple, en Alberta, les sables bitumineux dominent, tandis qu’au Québec, la filière batterie et tout ce qui touche à Hydro-Québec sont en plein essor. Ces particularités régionales influencent directement le bassin d’ingénieurs et leurs expertises.
En termes d’encadrement de la profession, je pense que le Québec est en avance par rapport au reste du Canada. Ici, les ordres professionnels sont régis par une loi-cadre sous le contrôle du gouvernement, ce qui n’est pas le cas ailleurs au Canada. Nos ordres effectuent plus d’enquêtes et d’inspections professionnelles, ce qui constitue une différence significative en termes de protection du public.
AU : Qu’en est-il des collaborations internationales ? Comment contribuent-elles au développement et à l’excellence de l’ÉTS ?
Mme Baig : Je pense que ces relations internationales sont mutuellement bénéfiques. Avec la pandémie, les barrières se sont encore plus décloisonnées grâce à la généralisation du virtuel. Partager nos expertises avec des partenaires internationaux permet de relever les grands défis mondiaux, qui sont de plus en plus complexes. Cela contribue non seulement à notre développement, mais aussi à celui de nos partenaires. De plus, ces collaborations permettent de mieux faire connaître l’expertise de l’ÉTS à l’échelle mondiale. Par exemple, notre récente entrée dans Horizon Europe nous ouvre un monde de possibilités pour promouvoir nos réalisations et positionner encore mieux l’ÉTS à l’international.
AU : Beaucoup d’ingénieurs aiment leur métier, mais peu osent s’aventurer vers des rôles de leadership. Quels conseils donneriez-vous à ces jeunes ingénieurs qui aspirent à des postes comme le
vôtre ?
Mme Baig : C’est une excellente question, et je pense qu’on ne me la pose pas assez souvent. Mon conseil principal serait de se former en gestion. Nous avons parlé plus tôt de l’importance des compétences en communication et en négociation, mais il est aussi crucial de se former en gestion des ressources humaines, en stratégie, et en gouvernance. Ce qui a vraiment fait une différence dans mon parcours, c’est le MBA que j’ai fait après mon baccalauréat en génie. C’était un programme de deux ans à temps partiel, que j’ai suivi en soirée, tout en ayant deux jeunes enfants à la maison et un emploi à temps plein. Cela m’a donné des outils inestimables pour me développer en tant que gestionnaire. Donc, mon conseil serait de compléter votre formation technique par une formation en gestion.
AU : En regardant vers l’avenir, quels sont vos principaux objectifs, tant personnels que professionnels, pour votre mandat à l’ÉTS ?
Mme Baig : Mon objectif principal pour ce mandat est de continuer sur la lancée de croissance que l’ÉTS a connue ces dernières années. Je souhaite soutenir l’équipe pour maintenir cette propulsion et même l’amplifier. Avec mon parcours, qui inclut une forte expérience dans l’industrie et une connaissance approfondie de la gouvernance et de la gestion, je pense pouvoir apporter une valeur ajoutée à l’ÉTS. Mon souhait est de mettre ces compétences au service de l’ÉTS, de ses partenaires, et de sa communauté pour continuer à faire grandir l’institution.
AU : Quelle marque espérez-vous laisser à l’ÉTS et dans le milieu de l’ingénierie en général ?
Mme Baig : J’aimerais que l’on puisse dire, dans quelques années, que l’ÉTS a atteint un nouveau niveau sous ma direction, que ce soit en matière de recherche, de formation, ou de développement de nos instituts et de la philanthropie. Nous allons bientôt mettre à jour notre plan stratégique, ce qui nous permettra de fixer des objectifs clairs. Mon souhait est qu’à la fin de mon mandat, nous puissions dire que nous avons atteint nos cibles et que l’ÉTS a continué de s’élever.