Les effets de la proche aidance sur les études aux cycles supérieurs

Qu’est-ce qu’une université ou un milieu de travail adapté aux personnes proches aidantes signifie pour vous?

12 juillet 2024

On croit souvent que les personnes qui poursuivent des études aux cycles supérieurs font preuve d’une détermination sans borne envers leurs études qui n’a d’égal que les longues heures qu’elles y consacrent. Toutefois, celles qui se retrouvent dans une relation d’aide auprès d’une personne proche doivent composer avec des situations imprévues et des complications d’ordres émotionnel et logistique qui les forcent à jongler avec diverses priorités et à prendre constamment des décisions en fonction des retombées de leurs actions à la fois sur leurs études et sur leur proche.

Comme presque tout le monde a certaines responsabilités en matière de soins, il peut être difficile de déterminer les critères précis qui font d’une personne une proche aidante. Est-ce qu’elle écoute ses cours sur Zoom tout en aidant un être cher à fixer un rendez-vous? A-t-elle déjà dû sécher des cours pour répondre à une demande qui ne pouvait attendre? Les personnes proches aidantes doivent systématiquement placer les besoins de leurs proches avant leurs engagements professionnels. Bien que les questions ci-dessous s’appliquent à toutes les formes d’aide, le présent article portera précisément sur l’aide apportée aux adultes aux prises avec un problème de santé, qu’il soit lié au vieillissement ou pas.

La relation d’aide s’installe parfois de façon graduelle. Les responsabilités s’accumulent au fil du temps, au rythme de la détérioration de la santé de la personne qui reçoit les soins ou de l’évolution de la situation. Qu’une personne devienne proche aidante par amour et compassion pour autrui ou pour des raisons culturelles, familiales ou liées au partage des rôles traditionnels, il va sans dire que ces responsabilités et attentes additionnelles peuvent ajouter au stress des étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs.

L’art de concilier responsabilités en matière de soins et études aux cycles supérieurs

Le type de soutien dont les personnes proches aidantes ont besoin pour s’occuper d’autrui dépend de leur situation particulière. Voici quelques stratégies à envisager pour mieux composer avec la dualité des rôles assumés par les étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs également proches aidants, et la recherche de l’équilibre entre ceux-ci.

    1. Soyez à l’écoute de vos émotions. Prendre soin d’une autre personne entraîne des coûts financiers, émotionnels ou sociaux, et parfois les trois. Dans les moments difficiles, il peut être tentant de réprimer ses émotions et ses pensées pour se concentrer sur l’interminable liste de choses et de tâches à accomplir. Toutefois, il peut s’avérer bénéfique de laisser consciemment libre cours à ses émotions et de relâcher la pression. Il est normal de ressentir des émotions contradictoires de ressentiment, de culpabilité, de colère, de tristesse, d’inquiétude, d’espoir, de joie, de soulagement et d’amour. Pouvez-vous reconnaître vos émotions? Savez-vous pourquoi vous vous sentez ainsi? La réponse à ces questions peut vous aiguiller vers le type de soutien dont vous avez besoin.
    2. Recherchez des services de soutien destinés spécifiquement aux personnes proches aidantes. Certains établissements postsecondaires disposent de centres de ressources destinés aux personnes proches aidantes, comme le Centre d’aide à la famille de l’Université de Toronto. Par ailleurs, l’Organisme de soutien aux aidants naturels de l’Ontario offre un éventail d’ateliers gratuits pour aider les personnes proches aidantes à faire preuve d’autocompassion et à être à l’écoute de leurs besoins.La défense de ses propres intérêts est également une forme de soutien. Pouvez-vous demander à la chercheuse principale ou au chercheur principal de votre projet de recherche d’ajuster votre horaire de laboratoire pour vous offrir davantage de souplesse? Est-il possible de consacrer davantage de temps à vos tâches d’aide à certains moments de vos études? Pouvez-vous demander de repousser l’échéance d’un travail?
    3. Sachez que vous pouvez dire « pas maintenant ». Les étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs peuvent ressentir la pression de devoir accepter toutes les occasions qui leur sont présentées de peur qu’elles ne leur filent entre les mains. Il importe toutefois de s’interroger sur les répercussions de chaque nouvel engagement sur les responsabilités en matière de soins. Est-il possible de participer à des expériences utiles en recherche qui n’exigent pas un engagement de temps difficile à respecter?

Repérer des milieux de travail qui soutiennent les personnes proches aidantes

Comme la proche aidance peut se poursuivre après la fin des études aux cycles supérieurs, il peut être nécessaire de réfléchir à ce dont vous aurez besoin pour vous épanouir au travail compte tenu de vos responsabilités en matière de soins. Le fait de connaître les mesures de soutien et d’accommodement offertes aux personnes proches aidantes qui travaillent dans le milieu universitaire ou dans le secteur privé peut avoir une grande incidence sur le chemin emprunté après les études.

Voici quelques façons de faciliter votre transition sur le marché du travail :

Qu’est-ce qu’une université ou un milieu de travail adapté aux personnes proches aidantes signifie pour vous, et comment les employeurs potentiels répondent-ils à vos besoins à cet égard? Si les employées et employés se doivent de connaître leurs besoins, il incombe aux employeurs de favoriser un environnement de travail adapté aux familles et aux personnes proches aidantes.

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