Une vaccination psychologique pour favoriser le mieux-être étudiant
Un programme novateur offre aux personnes étudiantes des outils concrets pour renforcer leur résilience et préserver leur santé mentale.
« Sur le coup, ce n’est rien de spectaculaire, mais lorsque les épreuves de la vie vont frapper, on aura en quelque sorte les outils pour mieux répondre psychologiquement, pour maintenir un mieux-être et une meilleure qualité de vie », tel est l’objectif présenté dans le module d’introduction du Programme personnalisé de mieux-être (PPMÊ). Développé en 2022, ce programme est le fruit d’une collaboration entre Rachel Thibeault, ergothérapeute avec une formation doctorale et postdoctorale en psychologie, Marc Rouleau, ergothérapeute et directeur du Bureau d’aide à la population étudiante de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal (UdeM) et Annie Rochette, professeure titulaire à l’École de réadaptation de l’UdeM.
Le PPMÊ répond à l’importance de développer des compétences en mieux-être auprès des personnes étudiantes dans les programmes de formation professionnelle en santé qui font face à des problèmes de santé mentale et qui ont de mauvaises habitudes de vie. Il vise à outiller les personnes étudiantes pour qu’elles puissent intégrer différentes stratégies et approches favorisant leur résilience et par le fait même, leur mieux-être. Cet accompagnement soutient non seulement la réussite académique, mais permet à la relève professionnelle de la santé de développer des compétences qu’elle pourra utiliser dans le cadre de sa pratique professionnelle.
Le PPMÊ consiste en neuf modules en ligne. Les contenus probants des modules sont liés à neuf dimensions du mieux-être soit émotionnelle, physique, professionnelle, sociale, spirituelle, environnementale, intellectuelle, perspective et des activités. Le tout est articulé autour d’une structure amenant les personnes étudiantes à amorcer des changements de comportements pouvant favoriser le développement de leur résilience. Le programme laisse à la population participante la possibilité de choisir la dimension sur laquelle elle souhaite se pencher, ce qui diffère grandement des cours plus traditionnels souvent observés dans les différents curriculums où le sujet est déterminé à l’avance. Cette formule favorise l’ouverture de la personne face au contenu, car elle choisit le sujet sur lequel elle se penchera au courant des prochains mois.
La première étape du PPMÊ consiste à inviter la personne participante à prendre connaissance d’un module d’introduction où le concept de résilience, le protocole de bienveillance et de micro-résolution sont présentés. Ensuite, la personne évalue son mieux-être par le biais d’un questionnaire d’autoévaluation. L’autoévaluation est composée de questions en lien avec les neuf dimensions du mieux-être abordées dans le programme. Une fois ce questionnaire complété, la personne prend connaissance des dimensions pour lesquelles elle a eu les plus faibles résultats et choisit celle qu’elle aimerait améliorer au cours des prochains mois. Une fois la dimension choisie, elle se rend à la sous-section de la dimension sélectionnée et prend connaissance du module. Vous trouverez ci-dessous un bref descriptif des contenus associés à chaque dimension.
- Mieux-être émotionnel : Identifier les mécanismes fondamentaux de l’émotion pour mieux les comprendre, offrir des stratégies de régulation émotionnelle et explorer comment exprimer les émotions de manière constructive.
- Dimension physique : Aider à faire des choix pour éviter les habitudes néfastes et adopter des comportements qui soutiennent la santé physique et la sécurité.
- Dimension environnementale : Identifier des stratégies qui permettent de composer avec l’écoanxiété puis définir un lien au vivant qui optimise la diversité des espèces qui accroît la résilience personnelle.
- Dimension intellectuelle : Comprendre les mécanismes sous-jacents de l’attention et identifier des stratégies qui permettent d’optimiser la performance et le mieux-être intellectuels.
- Dimension de perspectives : Identifier comment les perspectives et les opinions façonnent le mieux-être et identifier des stratégies pour moduler les perspectives de façon plus saine.
- Dimension sociale: Identifier les bases d’une saine communication et connaître les éléments fondamentaux des relations interpersonnelles harmonieuses et gratifiantes.
- Dimension professionnelle : Identifier un épanouissement personnel à partir du travail ou des activités académiques, contribuer aux connaissances et aux compétences tout en maintenant un équilibre travail-vie personnelle, et contribuer à un climat de travail bienveillant.
- Dimension des activités : Identifier les principales activités porteuses de sens
- Dimension spirituelle : Identifier ce qui donne généralement un sens à la vie et explorer des stratégies pour faire émerger.
Une fois le visionnement du module du PPMÊ complété, la personne est encouragée à intégrer dans son quotidien une micro-résolution en lien avec les concepts abordés, qui doit être facile, être une action explicite et mesurable, offrir une gratification immédiate, être personnelle et avoir une tournure positive. Après quelques mois, la personne apprenante est ensuite appelée à entamer un processus de réflexion sur sa démarche via quelques questions pour reconnaître les facilitateurs et les obstacles liés à l’intégration de sa micro-résolution.
Le PPMÊ a fait l’objet d’une étude pour s’assurer qu’il répond adéquatement aux besoins de la population étudiante grâce à une subvention de l’Observatoire sur la santé mentale étudiante en enseignement supérieur (OSMÉES). Après le visionnement de chaque module, les personnes étudiantes étaient invitées à remplir le questionnaire « Méthode d’évaluation de l’information » qui vise à évaluer l’impact perçu du programme selon quatre concepts : la pertinence, l’impact cognitif, l’intention d’utiliser l’information et les bénéfices perçus. Aussi, trois groupes de discussion auprès des neuf personnes étudiantes ont été organisés pour mieux comprendre leur perception sur le contenu, le format et l’impact perçu du PPMÊ. Cette première phase d’évaluation a permis d’analyser 447 questionnaires complétés entre janvier et avril 2024. Les résultats indiquent que les informations du PPMÊ sont considérées pertinentes et permettent d’acquérir de nouvelles connaissances. Parmi les bénéfices les plus courants, l’amélioration du bien-être (72,7 %), le fait de se sentir moins inquiet (29,8 %) et la prévention ou de l’aggravation d’un problème (28,9 %) ont été identifiés. Les résultats des groupes de discussion ont permis d’identifier des facteurs qui influencent leur perception de l’impact du PPMÊ et des suggestions pour l’améliorer.
Le PPMÊ est maintenant disponible en accès ouvert à toutes personnes intéressées : https://medecine.umontreal.ca/ressources/programme-personnalise-mieux-etre/. Le contenu s’applique à une population plus large, et constitue un soutien à l’ensemble de la communauté facultaire incluant le personnel et le corps professoral. Les résultats préliminaires demeurent très positifs et soutiennent la progression vers une vaccination psychologique porteuse de mieux-être.
Pour aller plus loin :
Pour d’autres ressources permettant de soutenir la santé mentale étudiante, visitez la https://stationsme.ca/
Cet article s’inscrit dans le cadre d’une série d’articles mensuels sur la santé mentale étudiante en enseignement supérieur portée par l’Observatoire sur la santé mentale étudiante en enseignement supérieur (OSMÉES) et l’Initiative sur la santé mentale étudiante en enseignement supérieur (ISMÉ).
Postes vedettes
- Sociologie - Professeure adjointe ou professeur adjoint (féminismes, genres et sexualités dans les mondes noirs, africains et caribéens)Université de Montréal
- Aménagement - Professeure adjointe / agrégée ou professeur adjoint / agrégé (design d’intérieur)Université de Montréal
- Criminologie - Professeure ou professeur (intervention auprès des familles et des proches de personnes criminalisées)Université Laval
- Architecture - Professeure adjointe ou professeur adjoint (humanités environnementales et design)Université McGill
- Études culturelles - Professeure ou professeurInstitut national de la recherche scientifique (INRS)
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