Protocoles sanitaires : les assouplissements poussent les universités à ajuster le tir
Partout au pays, les administrateurs prennent en compte divers facteurs afin de déterminer quelles mesures maintenir et pendant combien de temps.
L’Ontario a levé toutes les mesures sanitaires le 27 avril, y compris le port du masque et les limites de capacité. À l’inverse, en Nouvelle-Écosse, la vaccination et le port du masque sont toujours obligatoires dans certains endroits. Même si les plans de déconfinement provinciaux suivent des rythmes différents, l’heure est à l’assouplissement, ce qui oblige les universités à revoir leurs plans.
La plupart des établissements, dont l’Université York, ont décidé de poursuivre sur la lancée de la session de l’hiver en maintenant les règles pour le port du masque et la preuve de vaccination. De son côté, l’Université Laval, comme d’autres universités du pays, a adopté une ligne de conduite basée sur les consignes gouvernementales et les taux d’infection dans sa région.
« Ici, au Manitoba, il y a toujours autant de cas; on constate même une légère hausse des hospitalisations. Je crois que c’est utile et approprié de maintenir le port du masque », indique Mark Torchia, chef du Comité directeur pour la reprise post-COVID-19 de l’Université du Manitoba. Si les autorités provinciales ont levé la majorité des restrictions à la mi-mars, l’Université a décidé de respecter indéfiniment la distanciation physique et le port du masque. Comme l’explique M. Torchia, l’établissement estime qu’il est de son devoir de protéger la santé des 40 000 personnes qui circulent sur le campus et autour de celui-ci : « Nous maintenons les mesures qui nous semblent appropriées en fonction de l’évolution de la pandémie. C’était une décision difficile que nous réévaluons en continu. »
Obstacles
M. Torchia et le Comité directeur se sont intéressés à ce qui se faisait dans d’autres universités de taille similaire, notamment les membres du regroupement U15. L’Université de l’Alberta, par exemple, a adopté une stratégie très différente en supprimant l’exigence de vaccination à la fin février et en suspendant le port du masque en mars. Des décisions qui reflètent les recommandations provinciales. Andrew Sharman, vice-président des installations et des opérations, explique d’ailleurs que celles-ci les ont largement influencées.
« Une fois les restrictions levées au provincial, il devient très compliqué de maintenir certaines mesures et de les faire respecter, la mise en application était ça le principal problème », précise-t-il. Il a aussi pris l’exemple des entrepreneurs engagés par l’Université, qui doivent respecter des règles différentes sur leur lieu de travail et dans les bâtiments avoisinants. M. Sharman dit avoir observé des défis similaires en ce qui a trait au respect de la politique obligeant le port du masque de la Ville d’Edmonton alors que la province a levé cette exigence le 1er mars.
C’est une chose de prendre ces décisions. C’en est une autre de les communiquer aux professeurs et aux étudiants. Les réactions à ces décisions étaient partagées. M. Torchia note que la majorité des étudiants et membres du personnel de l’Université du Manitoba prônaient le maintien du port du masque, même s’il a reçu quelques courriels provenant de gens mécontents. Si certains étudiants et professeurs ont condamné la levée des restrictions à l’Université de l’Alberta, M. Sharman soutient que l’administration surveille attentivement le taux d’infection et les eaux usées, et se dit prête à réinstaurer les politiques au besoin.
Naviguer des « circonstances difficiles »
Prenons l’exemple de l’Université du Cap-Breton, qui a décidé d’abandonner sa politique de port du masque et de vaccination à la mi-mars – une première pour le Canada atlantique. À peine deux jours plus tard, elle se rétractait et réinstaurait le port du masque obligatoire jusqu’à la fin du trimestre du printemps. Ce revirement a provoqué la colère de bien des professeurs, qui déploraient le manque de consultation des personnes qui travaillent « en première ligne », souligne Calvin Howley, président de l’Association des professeurs de l’Université. M. Howley explique que quand la levée des mesures a été annoncée, les professeurs ont communiqué leurs préoccupations, mais se sont sentis « ignorés » par l’administration, comme si leur avis n’était pas « pertinent ».
Un porte-parole de l’établissement a confié à Affaires universitaires que même si l’Université suit les consignes des autorités sanitaires provinciales, elle a aussi consulté d’autres parties prenantes, dont des syndicats et des groupes d’étudiants. « Nous ne pouvions jamais faire plaisir à tout le monde, écrit le porte-parole de l’Université dans un courriel. Même si certains employés étaient mécontents, d’autres saluaient notre travail et les décisions que nous avons prises dans ces circonstances difficiles. »
La pandémie a forcé les établissements d’enseignement à jongler avec les exigences de sécurité et le caractère social de la vie de campus. D’après M. Sharman, ce dernier facteur a joué un rôle dans la décision de l’Université de l’Alberta, même s’il n’était pas déterminant. « La santé mentale des membres du personnel et des étudiants s’est détériorée. Le confinement a été difficile. »
Entre-temps, l’Université de Moncton, qui héberge 10 fois moins d’étudiants sur trois campus, a fait le choix inverse : supprimer la preuve vaccinale et maintenir le port du masque jusqu’à la fin du trimestre d’été – et peut-être d’automne. Gabriel Cormier, vice-recteur à l’administration et aux ressources humaines, préfère attendre que la situation évolue dans l’ensemble du Nouveau-Brunswick avant d’envisager de nouveaux changements majeurs. « Nous allons suivre la transmission du virus dans la population pour évaluer la situation dans la région et sur le campus, ainsi que les capacités des hôpitaux. » L’Université continuera de surveiller l’évolution des cas et réévaluera sa position vers la fin du mois de mai. En revanche, il est encore trop tôt pour parler d’assouplissement des restrictions.
Postes vedettes
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
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