Du marketing à la maîtrise en beaux-arts
Mon parcours du marché du travail aux études supérieures.
Après plus d’une décennie à travailler en marketing, j’ai décidé de retourner aux études à temps plein. J’avais mûrement réfléchi, soupesant mes motivations, les avantages et inconvénients, les défis pratiques, mes objectifs personnels et les répercussions d’une telle décision sur ma famille.
Nombreuses sont les personnes aux études ou fraîchement diplômées à souhaiter une trajectoire professionnelle linéaire, mais le fait est que les cheminements le sont rarement.
Les prémices
Je suis une artiste transdisciplinaire formée en science de l’environnement et en arts visuels. J’ai commencé mon parcours universitaire en sciences, décrochant un baccalauréat ès sciences spécialisé en biogéographie et en physique à l’Université de Toronto et une maîtrise ès sciences en science du sol à l’Université de Guelph. Par la suite, je me suis réorientée pour obtenir un baccalauréat en beaux-arts à l’Université d’art et de design Emily-Carr.
J’ai envisagé de poursuivre mes études en beaux-arts à la maîtrise, mais comme je fréquentais l’université depuis de nombreuses années, je me suis mise au travail à temps plein pour rembourser mes prêts aux études et acquérir une expérience professionnelle. J’ai donc trouvé un poste en marketing dans le secteur de la construction durable, ce qui me permettait de puiser à la fois dans ma formation en science de l’environnement et en communication visuelle. J’ai côtoyé des collègues et des mentores et mentors extraordinaires, et concrétisé des projets significatifs. En dehors du travail, il m’arrivait de poursuivre mon processus de recherche et de création artistique — quand j’avais le temps et l’énergie.
Toutefois, je sentais continuellement qu’il me manquait quelque chose. Je me suis donc mise à réfléchir à une trajectoire qui répondrait mieux à mes objectifs personnels.
Le moment déclencheur
Tout comme beaucoup de personnes, je me suis mise à repenser mon parcours professionnel quand la pandémie de COVID-19 a commencé à sévir : j’ai compris que j’étais comme un hamster sur sa roue, toujours occupée à travailler dur sans combler mes aspirations créatives et professionnelles.
À ce stade de ma vie, où mes enfants fréquentaient l’école primaire, j’ai eu la possibilité de suivre un programme de cycle supérieur, en accomplissant la majorité de mes activités, tel que suivre es cours, faire mes recherches ou projets de création ou même enseigner, pendant les heures d’école. Je voulais obtenir une maîtrise en beaux-arts depuis des années. Je savais que je voulais approfondir ma pratique artistique et me tourner davantage vers la recherche et la création. Suivre des études supérieures me permettait d’avoir le temps, le mentorat et les crédits nécessaires pour y parvenir.
Les défis
Ma décision venait avec son lot de difficultés et de sacrifices, particulièrement pour ma famille. Renoncer au salaire qui vient avec un emploi à temps plein pesait lourd dans la balance. Contrairement à quelques collègues qui retournaient aux études pour suivre un programme aux avantages concrets — une maîtrise en gestion des affaires, par exemple —, je me dirigeais vers un diplôme en arts et en culture aux perspectives plutôt floues. Pour pouvoir fréquenter l’université de mon choix, j’ai aussi dû demander à ma famille de quitter la Colombie-Britannique pour déménager en Ontario, laissant derrière elle lieux et visages familiers. Je me demandais si le jeu en valait la chandelle.
Autre difficulté : n’ayant pas mis les pieds en salle de classe depuis plus de dix ans, j’allais devoir m’adapter à un nouveau calendrier de lecture, d’écriture, de correction et de création. Même si je ressentais un éveil créatif et intellectuel (qui m’emballait!), entre mes études, les horaires de ma famille et mes responsabilités personnelles, je me sentais souvent épuisée. Et bien que mon choix ait suscité bien de la curiosité et du soutien, j’ai parfois eu l’impression qu’il y avait un fossé entre mon parcours de vie et celui de mes collègues de classe et des autres parents de mon entourage.
Les avantages
L’un des plus grands avantages de retourner aux études après avoir travaillé, c’est l’expérience acquise sur le marché du travail. J’avais développé de solides aptitudes en gestion du temps, j’étais capable de collaborer avec des personnes d’autres disciplines, et je savais comment fixer et respecter des échéances. J’avais aussi vécu mon lot de réussites et de revers, ce qui avait nourri ma confiance.
Cette maturité m’a permis de cerner mes attentes quant aux apprentissages que je souhaitais acquérir, et d’accueillir avec ouverture les nouveautés en matière de perspectives, de recherche, de compétences et d’approches.
Les fruits
Les études supérieures m’ont permis de continuer d’apprendre, de recevoir du mentorat dans mon domaine, de nouer des liens professionnels et personnels, et de développer une pratique artistique plus ancrée.
Avant de me lancer, j’ai réfléchi à l’effet qu’aurait ma maîtrise sur mes enfants, qui devront un jour prendre leurs décisions personnelles et professionnelles. Comme parent, je voulais que mes enfants sachent qu’on peut réaliser ses objectifs à n’importe quelle étape de vie. Mes enfants m’ont vue étudier, surmonter des difficultés et mener à bien un projet qui me tenait profondément à cœur. J’espère avoir semé une graine qui germera tout au long de leur vie, leur montrant qu’on n’arrête jamais d’apprendre et que même les changements les plus radicaux peuvent avoir leur place.
Les leçons à retenir
Si vous êtes sur le marché du travail et que vous songez à retourner aux études, sachez que c’est possible et que ça en vaut le coup — même si ça peut être effrayant. Ma trajectoire n’est pas linéaire, mais j’ai appris à mesurer la richesse de ma formation et mes expériences, et je suis reconnaissante des rencontres que j’ai pu faire. Le choix de reprendre les études ne se concrétise pas de la même manière pour tout le monde, et vous n’avez pas non plus à suivre une ligne droite : étudier après avoir connu le marché du travail peut représenter une période de réflexion, de changement et de croissance.
Postes vedettes
- Sociologie - Professeure adjointe ou professeur adjoint (féminismes, genres et sexualités dans les mondes noirs, africains et caribéens)Université de Montréal
- Aménagement - Professeure adjointe / agrégée ou professeur adjoint / agrégé (design d’intérieur)Université de Montréal
- Sciences de la terre et de l'environnement - Professeure adjointe ou professeur adjoint (hydrogéologie ou hydrologie)Université d'Ottawa
- Architecture - Professeure adjointe ou professeur adjoint (humanités environnementales et design)Université McGill
- Études culturelles - Professeure ou professeurInstitut national de la recherche scientifique (INRS)
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