Des stratégies pour faciliter la partie la plus épineuse de notre travail : la correction 

La correction des travaux est une tâche parfois fastidieuse, mais il est possible de la rendre plus tolérable et (étonnamment) plus amusante.

28 mars 2025
Grahique de : Olivia Lennox avec la contribution de SolStock

Comme la plupart des universitaires, vous êtes sûrement à l’heure actuelle en pleine période de correction, ou vous approchez de la fin. Même si personne ne l’admet, la plupart d’entre nous n’aiment pas cet aspect très important de notre travail. Et cela n’a rien de surprenant : l’exercice est difficile et fastidieux, et il a des répercussions importantes. À la fin du trimestre, par rapport à la mi-parcours, les enjeux sont souvent moins élevés, parce que bon nombre des travaux, par exemple les examens finaux, ne sont pas rendus aux étudiantes et étudiants. On se soucie alors davantage d’en venir à bout et de commencer les vacances que de corriger les travaux de manière à « enseigner ». Je dois admettre que la correction est l’une de mes tâches de professeure que j’aime le moins, mais je me suis employée à changer les choses, et au fil des années, j’ai trouvé des moyens de rendre la tâche plus agréable et facile à gérer. 

La meilleure stratégie que j’ai trouvée, je l’appelle « technique 1-2-3-4-5 ». Elle s’avère particulièrement utile pour la correction de dissertations ou de travaux exhaustifs. Le défi consiste alors à garder la cadence, malgré les nombreux longs travaux à lire. Commencez par un texte. Faites ensuite une très courte pause, par exemple pour consulter Internet ou pour aller chercher un verre d’eau. Puis corrigez deux travaux avant de faire une pause. Vous en arriverez ainsi à corriger cinq travaux ou dissertations de suite, en faisant une pause après chaque série. Faites ensuite l’exercice inverse jusqu’à vous rendre à un. Vous pourrez ensuite prendre une pause plus longue. L’idée est de se motiver en se disant : « Je peux en faire juste X de plus » avant de s’arrêter. C’est facile d’en faire juste un. Quand nous devons en corriger cinq de suite, c’est plus difficile, mais notre productivité jusqu’à présent nous sert de motivation. Pendant l’exercice inverse, nous pouvons nous dire : « Je n’ai qu’à en corriger X de plus » pour revenir à un. La correction d’un seul texte n’a rien de sorcier, et voilà ce à quoi nous aspirons alors. En faisant quelques cycles de la sorte, vous parviendrez à corriger un nombre surprenant de travaux sans même voir le temps passer. 

Une autre méthode qui a fait ses preuves pour moi, c’est la technique Pomodoro (qui est généralement utilisée pour l’écriture ou d’autres tâches considérables). Ce concept simple se fonde sur le fait prouvé scientifiquement que pour maximiser notre capacité d’attention, il vaut mieux travailler par tranches de 25 minutes entrecoupées de pauses de cinq minutes. Vous pouvez donc prévoir plusieurs heures de correction, que vous diviserez en segments de 30 minutes. Au lieu de corriger pendant 90 minutes avant de prendre une pause et de constater que vous manquez d’énergie, vous remarquerez que de courtes pauses toutes les 25 minutes vous libèrent l’esprit, vous permettant de travailler plus longtemps. Ces pauses doivent avoir lieu loin de l’ordinateur (si vous corrigez en ligne) ou de l’endroit où vous évaluez les travaux papier. Ce n’est donc pas le moment de lire ou d’écrire des courriels. En vous déliant les jambes, en faisant des étirements ou en allant chercher un verre d’eau, vous vous changerez les idées quelques minutes. Vous pourrez ensuite reprendre le travail l’esprit clair. 

Ces méthodes vous aideront à gérer la correction de longs travaux, mais n’oublions pas une autre importante recommandation : ne travaillez PAS chez vous. Il y a trop de distractions, comme de la nourriture, la télévision, d’autres tâches à faire et d’autres personnes. Rendez-vous quelque part où vous n’aurez rien d’autre à faire (votre bureau sur le campus) ou où vous trouverez un bruit blanc (un café ou un restaurant). Vous pourrez ainsi commander un café et une collation ou un repas, mais le temps que vous passerez sur place sera limité. Vous devrez vous mettre au travail et le terminer avant qu’on vous invite à partir. Là-bas, il n’y a pas non plus de tâches, de personnes ou de choses pour vous distraire. Par ailleurs, il vaut mieux vous atteler à la tâche dès que vous recevez les travaux ou les examens. Plus vous attendez, plus la tentation de procrastiner sera forte et plus il vous sera difficile de vous mettre en train. 

Enfin, vous pouvez trouver des façons d’intégrer la correction à votre travail d’enseignement. Si votre groupe compte moins de 15 à 20 personnes, vous pouvez prévoir des examens oraux. Les avantages sont nombreux : ils rendent presque impossible le plagiat, vous pouvez les échelonner pendant une période d’examen, vous n’aurez pas à déchiffrer l’écriture des étudiantes et étudiants, et vous saurez rapidement si ces personnes ont bien compris la matière. Et le travail de correction se fait sur place; vous pouvez rédiger vos commentaires dans un bref courriel si vous le souhaitez, ou les donner sur place après l’examen. C’est beaucoup plus agréable que d’assurer la surveillance d’un examen de trois heures, puis de corriger tous ces travaux. De plus, l’examen oral est personnalisé et interactif – bon nombre d’étudiantes et étudiants préfèrent cette formule. 

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