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Conseils carrière

Une nouvelle ère pour le perfectionnement professionnel des chercheurs postdoctoraux

Formant un groupe à part, ces chercheurs ont besoin de conseils carrière sur mesure.

par RENEE POLZIEHN | 24 JUIN 19

Un an s’est écoulé depuis mon arrivée au bureau de l’Université de l’Alberta destiné aux chercheurs postdoctoraux. Moins de 24 heures après mon entrée en fonction, je croulais déjà sous les messages de chercheurs postdoctoraux concernant leur perfectionnement professionnel. Il était clair que cette question les préoccupait.

Je ne m’étais pas attendue à apprendre à connaître la réalité des chercheurs postdoctoraux avant même de les avoir rencontrés, ni à ce que le fait d’organiser une rencontre m’amène déjà à réfléchir aux moyens de répondre à leurs besoins. Dans les jours qui ont précédé la rencontre, les avis de conflits d’horaire, d’annulation pour cause d’urgence ou d’entrevues professionnelles se sont multipliés. En prime, quelques personnes n’ont tout simplement pas confirmé leur participation. Bien sûr, il arrive que les gens ne puissent assister à une rencontre pour cause de maladie ou de blessure, d’obligation à la maison ou d’autres aléas de la vie. Je me suis toutefois interrogée sur ce qui avait pu arriver aux nombreuses personnes qui ne s’étaient pas manifestées ou s’étaient désistées. Voici mes hypothèses.

  1. Nous le savons, nombre de doctorants ont peu d’expérience sur le marché du travail et peu d’occasions de démontrer leur professionnalisme. Heureusement, ce n’est pas le cas de tous : en m’informant de son absence, une chercheuse postdoctorale qui avait clairement bénéficié d’un mentorat sur ce plan m’a aussi envoyé ses commentaires aux points à l’ordre du jour. Comment susciter davantage de professionnalisme de la part de ces chercheurs?
  2. Il arrive que les chercheurs postdoctoraux soient débordés et puissent difficilement répondre à toutes les sollicitations. Les dates butoirs et les priorités peuvent changer, des réunions et d’autres activités peuvent être annulées. Existe-t-il du soutien en matière de santé mentale pour ces chercheurs?
  3. Il est également possible que les chercheurs postdoctoraux se sentent négligés, impuissants et sous-estimés. C’est le plus inquiétant. Sont-ils trop intimidés pour informer leur superviseur de leurs autres engagements? Jugent-ils que leurs besoins professionnels ont peu d’importance? Quel message leurs superviseurs et le milieu universitaire envoient-ils aux chercheurs postdoctoraux à propos de leur perfectionnement professionnel? Quelles sont les attentes entre les chercheurs postdoctoraux et leurs superviseurs?

J’ai malheureusement découvert que toutes mes hypothèses étaient justes. L’année écoulée m’a appris que les chercheurs postdoctoraux forment un groupe à part, qu’ils ont autant en commun avec les étudiants aux cycles supérieurs que ces derniers ont en commun avec les étudiants au premier cycle. Bien que la plupart d’entre eux fréquentent une faculté ou une école d’études supérieures, les chercheurs postdoctoraux ne veulent pas être assimilés aux étudiants aux cycles supérieurs. La durée de leurs contrats se situe entre trois mois et trois ans, pour une moyenne d’un peu plus d’un an. Les chercheurs postdoctoraux sont sans cesse contraints de songer à leur prochain poste. Ajoutons à cela que leurs superviseurs sont débordés, manquent de soutien et n’ont accès qu’à peu de financement.

Quoi que les chercheurs postdoctoraux puissent en dire, seuls 12 pour cent des superviseurs interrogés avouent ne pas discuter avec eux de postes qui ne mènent pas à la permanence ou ne pas les mettre en relation avec des intervenants des secteurs privé, à but non lucratif ou gouvernemental. Nombre de superviseurs attendent que les chercheurs postdoctoraux prennent l’initiative de discuter de leur carrière. Si certains chercheurs postdoctoraux prennent leur carrière en main et réfléchissent aux possibilités, d’autres ne savent pas par où commencer.

À l’Université de l’Alberta, la mise sur pied d’initiatives comme le groupe Facebook consacré au perfectionnement professionnel a jusqu’ici permis au tiers des chercheurs postdoctoraux d’entrer en relation avec le reste du milieu universitaire, ce à quoi ils attachent beaucoup d’importance. Il existe aussi un site Web très riche consacré à tous les aspects du perfectionnement professionnel des chercheurs postdoctoraux – en particulier à l’enseignement, à la recherche et au développement de carrière. Un plan de perfectionnement individuel comprenant une évaluation du rendement vise également à multiplier les échanges entre superviseurs et chercheurs postdoctoraux au profit de leurs activités postdoctorales et de leur future carrière.

Une série d’ateliers sur le leadership et l’employabilité ont été mis sur pied pour compléter les diverses séances proposées ailleurs sur le campus et améliorer l’état d’esprit des chercheurs postdoctoraux. Nous employons un langage plus inclusif qu’auparavant pour favoriser la participation des chercheurs postdoctoraux aux activités offertes par les autres fournisseurs de service du campus et la Faculté des études supérieures et de la recherche. La plupart des chercheurs postdoctoraux n’utilisent que les ressources ou n’assistent qu’aux événements qui leur sont destinés.

Il existe bien d’autres façons d’améliorer l’expérience postdoctorale. J’espère cependant avoir suscité un intérêt à trouver des moyens de resserrer les liens avec le service des diplômés, de proposer un soutien formel aux chercheurs postdoctoraux de la part des professeurs et en matière de gouvernance et d’améliorer les relations avec les employeurs canadiens.

Renee Polziehn est directrice du perfectionnement professionnel à la Faculté des études supérieures et de la recherche de l’Université de l’Alberta.

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