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La qualité de l’édition savante en sciences humaines reconnue par les Prix du Canada

Survol des lauréats et des finalistes des Prix du Canada 2019 présentés par la Fédération des sciences humaines.

par TARA SIEBARTH | 08 AVRIL 19

Le duo formé de Denys Delâge et Jean-Philippe Warren a remporté les honneurs en français du Prix du Canada en sciences humaines et sociales pour le livre Le Piège de la liberté.  Les peuples autochtones dans l’engrenage des régimes coloniaux. Le lauréat pour le livre en anglais est Allan Downey qui signe le livre The Creator’s Game : Lacrosse, Identity, and Indigenous Nationhood. Remis annuellement, les Prix du Canada récompensent deux livres savants, l’un en français, l’autre en anglais, qui apportent une contribution exceptionnelle à la recherche, qui sont rédigés de façon intéressante et qui enrichissent la vie sociale, culturelle et intellectuelle du Canada. Les 10 finalistes sont sélectionnés parmi les projets qui ont préalablement reçu du financement du Prix d’auteurs de l’édition savante (PAES), un programme géré par la Fédération. Les deux lauréats seront honorés lors d’une cérémonie qui aura lieu dans le cadre du Congrès 2019 des sciences humaines qui se tiendra du 1er au 7 juin à Vancouver.

Voici de courts résumés des œuvres finalistes dans le volet francophone. Pour en savoir plus sur les finalistes du volet anglophone, cliquez ici.

Le Piège de la liberté. Les peuples autochtones dans l'engrenage des régimes coloniaux (Les éditions du Boréal, 440 pages)

 

Par Denys Delâge (professeur au Département de sociologie de l'Université Laval) et Jean-Philippe Warren (professeur au Département de sociologie et d'anthropologie de l'Université Concordia).

Le présent ouvrage raconte comment la « rencontre des deux mondes » entre les nations autochtones et les empires européens a provoqué un immense choc des cultures. Il analyse les mécanismes qui ont mené, au nom de la civilisation, à l’écrasement et à l’expropriation des peuples de l’Amérique septentrionale. Par des exemples concrets, il dévoile ce que les auteurs appellent « le piège de la modernité », la liberté promise par les Occidentaux servant en définitive à opprimer et à refouler les populations amérindiennes. Vaste fresque qui couvre plus de trois cents ans d’histoire, ce livre nous en apprend au moins autant sur les nations autochtones à l’époque coloniale que sur le monde occidental dans lequel nous vivons. 

Le jury a expliqué son choix en disant : « Engageant et richement documenté, Le Piège de la liberté de Denys Delâge et Jean-Philippe Warren nous invite à une réflexion renouvelée sur l’horizon d’échanges entre les Peuples autochtones d’Amérique et les sociétés européennes, ceci à travers le prisme de la liberté. L’ouvrage offre un regard rafraîchissant et original qui ouvre un ensemble de pistes de réflexions et de dialogues nécessaires. »

Histoire des Juifs du Québec (Les éditions du Boréal, 504 pages)

 

Par Pierre Anctil, professeur titulaire au Département d’histoire de l’Université d’Ottawa.

Prenant la forme d’une synthèse, cet ouvrage permet de retracer le récit historique de la présence juive au Québec dans toute sa durée, c’est-à-dire depuis les débuts du Régime français jusqu’au tournant du XXIe siècle. L’histoire juive québécoise y est dépeinte comme une succession de migrations venues d’Europe qui portaient en elles l’expérience d’une minorisation souvent douloureuse. Plus récemment, le Québec a accueilli des Juifs nord-africains, israéliens, sud-américains et français, qui se sont ajoutés aux premiers arrivants sans se fondre complètement à eux. Les quatre siècles qu’embrasse cet ouvrage ont produit une prise de conscience aiguë, chez les Juifs du Québec, qu’ils appartenaient à une société à nulle autre pareille. 

Refus global. Histoire d'une réception partielle (Les Presses de l’Université de Montréal, 430 pages)

 

Par Sophie Dubois, titulaire d’un doctorat en littératures de langue française de l’Université de Montréal, enseigne la littérature au cégep et à l’université.

Dans ce récit au carrefour de la littérature, de l’histoire et de la sociologie, l’auteure cherche notamment à comprendre les phénomènes de réceptions partielles ou parallèles qui peuvent sauver de l’oubli certaines œuvres. Elle examine les facteurs qui influencent la construction de « l’autoroute de la mémoire culturelle » et confirme l’intérêt qu’il y a, parfois, à jeter un œil à ses angles morts. En déconstruisant le récit commun au fondement du mythe, et en désengorgeant le discours critique, cet ouvrage essentiel ouvre grand les pistes pour de nouvelles lectures de cette époque charnière de l’histoire du Québec. 

Ottawa, lieu de vie français (Les Presses de l’Université d’Ottawa, 516 pages)

 

Par Anne Gilbert (professeur de géographie, environnement et géomatique à la Faculté des arts de l’Université d'Ottawa), Linda Cardinal,(professeur et titulaire de la Chaire de recherche sur la francophonie canadienne et les politiques publiques à l’Université d'Ottawa), Michel Bock, (professeur au Département d'histoire de la Faculté des arts de l’Université d'Ottawa), Lucie Hotte,(professeure titulaire au Département de français de l’Université d’Ottawa et titulaire de la Chaire de recherche sur les cultures et les littératures francophones du Canada) et François Charbonneau, (codirecteur de l’axe Francophonies minoritaires, histoire et politiques des langues et professeur adjoint à l’École d’études politiques de l’Université d'Ottawa).

Ottawa, lieu de vie français traite des transformations urbaines et des façons pour les francophones d’Ottawa de penser et de construire leur ville, à partir des années 1960, creuset d’idées et d’actions qui moulent encore aujourd’hui la vie française de la capitale. Issu du projet collaboratif et interdisciplinaire Chantier Ottawa, cet ouvrage réunit plus de vingt chercheurs spécialisés dans l'histoire des institutions francophones de la capitale nationale, ses dirigeants et ses réseaux. Il analyse la croissance et les caractéristiques de la population francophone au fil des ans, sa diversification croissante et la transformation de ses milieux de vie. 

De l'amour et de l'audace. Femmes et roman au Québec dans les années 1930 (Les Presses de l’Université de Montréal, 336 pages)

 

Par Adrien Rannaud, titulaire d’un doctorat en études littéraires de l’Université Laval et chercheur associé au Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ).

Si l’entre-deux-guerres constitue le point de bascule de la littérature canadienne-française dans la modernité, cela s’explique en partie par la présence de plus en plus marquée des femmes dans la vie littéraire. Dans les années 1930, nombreuses sont celles qui publient des romans, souvent au grand dam de la critique de l’époque. Bouleversant les conventions sociales et littéraires, leurs œuvres évoquent l’amour et la désillusion, mais également la sensualité, la folie et la nostalgie; autant d’échos perceptibles des inquiétudes et des espoirs qui parcourent la décennie de la Crise au Québec. 

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  1. Yves GIngras / 11 avril 2019 à 22:12

    Prix du PAES ou du « Canada »?

    Si ma mémoire est bonne, le PAES parrainait en français le Prix Jean-Charles Falardeau. Il semble — pour des raisons obscures — avoir transformé cela en « prix du Canada ». Si je ne me trompe pas, les seuls ouvrages subventionnés par le PAES, c’est-à-dire un petit sous-ensemble des livres en sciences humaines, sont admissibles à ce « concours ». Il est donc abusif d’écrire que « La qualité de l’édition savante en sciences humaines reconnue par les Prix du Canada ». Ce prix ne reconnait de façon tautologique que la qualité des livres subventionnés par le PAES qui sont sûrement de qualité car évalués par le comité PAES… Rien ne prouve qu’ils sont supérieurs aux autres livres en sciences humaines et sociales qui ne font pas appel au programme.

    Pour reconnaître vraiment « la qualité de l’édition savante en sciences humaines » le concours devrait être ouvert à TOUS les livres publiés en sciences humaines au Canada qu’ils soient ou non subventionnés par le PAES. D’autant qu’il est possible de penser que les livres qui ne demandent pas de subvention du PAES et qui sont publiés, le sont par des maisons d’édition qui croient que leur qualité justifient leur publication sans faire appel au PAES…

    Donc ou bien cesser de parler de « prix du Canada » ou ouvrir ce prix à tous les livres en sciences humaines et sociales.

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