La Charte de l’Okanagan adoptée par six universités

La charte incite les établissements à faire de la santé et du bien-être une priorité dans toutes leurs activités.

12 janvier 2017
Healthy Campus communities design

L’Université Simon Fraser revoit son calendrier universitaire. Cette ressource essentielle pour les étudiants, qui indique les horaires des cours ainsi que les dates et les échéances importantes, ne devrait faire l’objet que d’ajustements mineurs, mais qui, selon Tara Black, pourraient avoir des conséquences énormes pour ses principaux utilisateurs.

Un ton bienveillant, et non punitif, sera privilégié, comme l’explique Mme Black, directrice adjointe de la promotion de la santé. Le calendrier universitaire vise entre autres à rappeler les politiques et les lignes directrices de l’établissement. Tout en convenant qu’il importe d’informer les étudiants des conséquences d’un manquement aux règles, Mme Black estime que « la formulation des politiques peut être respectueuse, bienveillante, positive et exempte de tournures du genre “Vous ne devez en aucun cas…”»

Ce projet de révision du calendrier compte parmi les initiatives qui découlent de la Charte de l’Okanagan, officiellement adoptée l’automne dernier par l’Université Simon Fraser et cinq autres universités canadiennes. Élaborée dans le cadre de l’édition de 2015 de l’International Conference on Health Promoting Universities and Colleges, tenue à l’Université de la Colombie-Britannique, cette charte incite les établissements à faire de la santé et du bien-être une priorité dans l’ensemble de leurs politiques, initiatives et espaces physiques.

Comme le précise Mme Black, la formulation de la Charte est volontairement vague, car elle doit convenir au large éventail l’établissements qui l’ont adoptée, et à ceux qui sont susceptibles de la signer un jour.

Toujours selon Mme Black, l’obligation de promouvoir la santé pourrait avoir une incidence sur le ton adopté et sur les règles fixées par les formateurs dès le premier jour de classe. Même l’aménagement physique des classes fait l’objet d’une réflexion : « La manière de meubler un espace peut favoriser le lien social et le sentiment d’appartenance, ou au contraire l’isolement », explique-t-elle.

Mme Black admet qu’il existe des limites à l’application de la Charte de l’Okanagan. Il est, par exemple, difficile de réaménager un lieu destiné à accueillir des centaines d’étudiants. Il existe toutefois, selon elle, d’autres moyens de promouvoir la santé.

Certains professeurs proposent par exemple à leurs étudiants de choisir parmi diverses tâches à exécuter plutôt que de leur imposer la même à tous, d’autres fixent des échéances souples pour tenir compte des besoins des étudiants.

La promotion de la santé est également possible hors des salles de classe. L’Université Memorial, par exemple, a adapté le programme en ligne 7 Cups of Tea, qui permet aux victimes de stress émotionnel de discuter avec des écoutants dûment formés. Le programme sera proposé sur l’ensemble du campus dès le début de 2017. Pour les étudiants qui souffrent de stress, ce service constitue une solution plus accessible qu’une psychothérapie, comme l’explique Peter Cornish, directeur du Centre de mieux-être et de counseling de l’Université Memorial.

« La Charte de l’Okanagan aide à combattre la tendance qui consiste à assimiler tout malêtre à un problème de santé mentale, précise M. Cornish. Les programmes comme 7 Cups of Tea aident chacun à composer avec le stress, ce qui permet de réserver les soins cliniques aux étudiants qui en ont vraiment besoin. »

L’Université Memorial propose également d’autres programmes visant à améliorer la santé et le bien-être du personnel et des professeurs, ainsi qu’à leur permettre d’entretenir de meilleures relations avec les étudiants.

Bon nombre des programmes associés à la Charte étaient déjà en cours d’élaboration avant sa signature. M. Cornish précise toutefois que la signature de la Charte permet désormais à l’établissement « de multiplier les partenariats avec les professeurs et le personnel pour que le respect de la Charte fasse partie de leur mandat. »

Bien que la Charte de l’Okanagan n’entraîne pas d’obligations financières, l’Université de la Colombie-Britannique et celle de Calgary ont décidé de consacrer respectivement un million et trois millions de dollars à la promotion de la santé et du bien-être sur leurs campus. L’Université de Lethbridge et l’Université Mount Royal se sont pour leur part engagées à intégrer la Charte à leurs plans stratégiques.

La Charte de l’Okanagan a été rédigée en collaboration avec divers partenaires internationaux, dont l’Organisation panaméricaine de la santé et l’UNESCO. Selon M. Cornish, les universités ont désormais un rôle considérable à jouer pour inciter d’autres organisations à l’adopter.

« Cette responsabilité incombe aux universités, car elles abritent les plus grands experts, et nombre de jeunes étudiants. Elles doivent donner l’exemple à la société. »

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