Les universités doivent innover et s’engager à favoriser l’accès
Des dirigeants de tous les secteurs ont discuté de l’université de l’avenir lors du forum Univation tenu à Ottawa.
Comment les universités peuvent-elles préparer les étudiants à leur future vie professionnelle de manière équitable? Voilà une des grandes questions abordées lors du forum national Univation auquel prenaient part une centaine d’étudiants et de dirigeants universitaires, du milieu des affaires et de la société civile, au début de février. Organisé conjointement par Universités Canada et la Fondation Rideau Hall, le forum a permis d’explorer des méthodes inclusives d’enseignement et d’apprentissage, d’accès et de réussite des étudiants, d’apprentissage par l’expérience et d’entrepreneuriat.
« Les emplois actuels se transforment et d’autres, entièrement nouveaux, voient le jour », a précisé la rectrice de l’Université de Calgary, Elizabeth Cannon, ajoutant que la Table ronde sur l’enseignement supérieur et les entreprises a établi l’objectif, en 2016, d’offrir au moins une expérience d’apprentissage intégré au travail pour tous les étudiants canadiens de niveau postsecondaire. Alors qu’elles tentent d’appliquer ce type d’initiatives à grande échelle, les universités doivent parallèlement aborder les obstacles systémiques auxquels font face « les étudiants issus de familles à faible revenu, les étudiants autochtones, les étudiants ayant des aptitudes différentes et les étudiants issus de groupes minoritaires », a pour sa part exprimé la rectrice de l’Université Wilfrid Laurier, Deborah MacLatchy.
Le conférencier principal Sethuraman « Panch » Panchanathan, vice-président directeur, Développement de l’entreprise du savoir, à l’Université d’État de l’Arizona (ASU), a parlé des forces de cette université à accueillir des étudiants issus de milieux divers et à favoriser une culture de l’entrepreneuriat sur le campus. Il a dit souhaiter que les universités « sortent des sentiers battus et explorent des façons différentes de faire les choses ». Celui-ci se préoccupe du fait que de nombreuses universités publiques aux États-Unis préfèrent suivre le modèle des universités privées où les taux d’admission sont restreints. « Ce genre d’établissements a bien sûr sa place, mais comme établissements publics, comment pouvons-nous justifier abandonner notre mission qui consiste à être ouverts à tous? », a-t-il demandé.
Alors que ses inscriptions en ligne ainsi que ses taux d’admission d’étudiants issus de groupes sous-représentés augmentaient, l’ASU s’est classée parmi les universités de recherche les plus novatrices et à la croissance la plus rapide aux États-Unis au cours des dernières années, a précisé M. Panchanathan. « On nous répète sans cesse que si on accepte tous ces étudiants, on ne doit pas être très bons. Autrement dit, si on a pour mission l’accessibilité, on ne peut exceller. Eh bien, nous avons défié cette hypothèse », réplique-t-il.
Il a aussi constaté l’importance de l’innovation à grande échelle, plutôt que l’innovation graduelle des universités publiques, pour amener les étudiants à résoudre des problèmes dans de multiples disciplines et facultés. « Nous voulons que nos étudiants soient innovateurs, entrepreneurs, ouverts sur le monde, créatifs et qu’ils aient un sens de responsabilité sociale, alors comment leur inculquer toutes ces valeurs sans que l’université donne l’exemple? »
Le sujet de la collaboration interdisciplinaire est revenu souvent dans les discussions sur la manière dont les étudiants en arts, en sciences et en sciences sociales, au premier cycle et aux cycles supérieurs, peuvent prendre part à une formation en affaires et en entrepreneuriat. Plusieurs universités canadiennes ont des programmes ou des accélérateurs qui portent sur l’innovation sociale, et certaines offrent des programmes de certificat en entrepreneuriat aux étudiants de toutes les disciplines.
Les participants au forum avaient beaucoup à dire sur la manière dont les universités peuvent innover et améliorer l’accessibilité. « Ce n’est pas qu’une question de mesures d’adaptation, a expliqué Maayan Ziv, défenseure de l’accessibilité et présidente fondatrice d’AccessNow, une application mobile qui vise à déterminer l’état d’accessibilité de divers endroits dans le monde. L’objectif n’est pas d’isoler la personne qui a besoin d’aide et de lui fournir un objet extérieur afin qu’elle se sente comme tout le monde. » Des portes fermées, des salles de classe inaccessibles, de la technologie d’apprentissage mal conçue et des évaluations trop rigides sont parmi les obstacles invisibles auxquels Mme Ziv a dû faire face pendant ses études universitaires. « Fiez-vous aux personnes qui l’ont elles-mêmes vécu pour trouver les solutions », a-t-elle conclu.
Visionnez la diffusion en direct des séances présentées à Univation ici.
Postes vedettes
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
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