Un MOOC sur la liberté d’expression se penche sur ses limites et son contrôle

Un cours en ligne est maintenant offert par l'Université TÉLUQ sur les normes, les fondements et les enjeux de la liberté d’expression.

13 janvier 2020

Censure, répression judiciaire, contrôles techniques de répression sociale et politique. Offert depuis janvier à l’Université TÉLUQ, un cours en ligne offert aux masses (CLOM mieux connu sous MOOC en anglais) portant sur la liberté d’expression permet à une première cohorte de se pencher sur de telles notions. Des heures de plaisir, certes, mais également des heures de difficiles débats à prévoir, à une époque où tout et son contraire sont contestés, justement, par les masses.

Vous ne tomberez pas de votre chaise : la notion de « liberté d’expression » fascine tous les acteurs, de toutes les sphères de la société. Il s’agit d’une question universelle qui intéresse puisqu’elle est étroitement liée à l’émancipation de l’être humain.

Alors justement, il y a de quoi s’y attarder un moment, en effet.

Qui plus est, le contexte historique dans lequel nous nous trouvons, en route vers le cœur du 21e siècle, est propice à de nombreux questionnements corsés. Et puisque nous sommes à une époque où les enjeux sont abondants et de sources diverses, il est effectivement nécessaire de se pencher sur la question précise qu’est la liberté d’expression.

« Nous avons créé ce cours pour deux raisons», confirme Normand Landry, professeur au Département Sciences humaines, Lettres et Communications à l’Université TÉLUQ et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en éducation aux médias et droits humains. « D’abord, on constate partout une accélération de la répression de la liberté d’expression par les chefs d’État et les privés. Puis, il y a des questionnements dans notre société au sujet des limites, de ce qui est acceptable ou pas », poursuit-il. « Nous présentons un cours introductif d’une quinzaine d’heures au cours duquel nous parcourons la base des principaux enjeux, le vocabulaire et les formes expressives. »

Pour l’aventure, M. Landry s’est entouré de quatre spécialistes « afin de varier les points de vue et de poser les questions difficiles sur nos sociétés inégales », de la façon la plus neutre possible. « L’évaluation finale du cours n’est pas de décrire la liberté d’expression ou d’avoir la bonne opinion. Il s’agit plutôt de bien appliquer les éléments théoriques de base en analysant des situations liées à l’actualité », explique le professeur.

Dans ce bref parcours, les droits humains, le droit juridique et le droit comme norme morale sont les grands thèmes abordés. Les experts mis à profit sont spécialisés sur des questions sensibles, notamment les conflits sociaux, et leur formation s’adresse à tous ceux qui prennent part, d’une façon ou d’une autre, au débat public.

Ouverture sur le monde

Également le reflet de son époque, la forme du cours (de masse) est de plus en plus appréciée des institutions universitaires. « Les cours en ligne permettent de faire connaitre l’université partout dans le monde », explique M. Landry, dont le cours compte près de 4800 inscriptions à la session de janvier. « L’immense majorité étant une clientèle internationale que nous ne touchions pas auparavant. Les CLOM servent justement à faire connaitre l’Université, à rayonner de façon flexible pour tous », conclut-il.

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