Étudier à l’étranger en sécurité en temps et lieu

Un jour, les étudiants se remettront à parcourir le globe pour parfaire leur éducation, et les universités devront veiller à leur sécurité.

26 août 2020

Cet article est un sommaire de l’article « Ensuring students stay safe once study abroad returns ».

Lorsqu’Anna Claire Sorensen, étudiante au premier cycle à l’Université Memorial, est arrivée en Australie en décembre dernier pour fréquenter l’Université Deakin de Melbourne, les feux de brousse intenses qui ravageaient le pays depuis des mois étaient sa principale inquiétude. Puis est arrivée la COVID-19. Au début du trimestre, le 9 mars, la pandémie n’était qu’une préoccupation lointaine. Toutefois, la semaine suivante, les cours étaient transférés en ligne, et le 16 mars, le premier ministre Justin Trudeau rappelait les Canadiens au bercail. Mme Sorensen n’a pas répondu à l’appel sur le coup. Elle s’est toutefois ravisée peu après, alors que le campus se vidait et que les déplacements en Australie devenaient difficiles. « J’ai réalisé que c’était peut-être ma dernière occasion de partir », dit-elle.

Mme Sorensen n’a pas été la seule à ne pas prendre la situation au sérieux immédiatement. Peu de représentants du gouvernement fédéral, d’administrateurs d’université et d’étudiants avaient prévu la rapidité avec laquelle la COVID-19 se propagerait dans le monde. Tout le monde semblait à la traîne. Les universités s’en sont cependant bien tirées dans l’ensemble, et ce, grâce à la solide infrastructure de leurs programmes d’études à l’étranger qu’elles ont renforcé ces dernières années à la suite de crises comme celle du 11 septembre 2001 et du SRAS. La COVID-19 s’ajoutera sans doute à ces expériences d’apprentissage.

De nos jours, les étudiants ont accès à du personnel et à d’autres ressources avant leur départ à l’étranger, et reçoivent des conseils et de l’information sur leur destination. Ils gardent également le contact avec leur établissement pendant leur séjour à l’étranger. C’est une différence nette par rapport à il n’y a pas si longtemps.

Photo par AnneLaure Artaud sur Unsplash.

Lynne Mitchell est agente de liaison internationale à l’Université de Guelph depuis 2010. Elle a étudié à l’étranger dans les années 1990. « Je me souviens qu’un professeur nous avait dit “Je ne vous donnerai pas de séance d’orientation prédépart. Je vous laisse le plaisir de découvrir le monde par vous-mêmes!”, raconte-t-elle. Tout le monde ne pensait pas comme ça, mais nous avions vraiment l’impression que les universités se dégageaient de toute responsabilité. » Cette époque est révolue.

Laurinda Tracey, conseillère en sécurité des étudiants à l’étranger à l’Université de la Colombie-Britannique, est en poste depuis dix ans. Normalement, elle s’occupe chaque année de plus de 3 000 étudiants qui partent vers quelque 250 établissements partenaires. « Nous avons dû composer avec des séismes et des tsunamis, des bombardements et des actes terroristes, et les attaques contre Charlie Hebdo en France, affirme-t-elle. Donc beaucoup d’événements majeurs à l’étranger. »

D’autres établissements ont dû répondre à des urgences importantes. En 2011, l’Université de Calgary a dû retracer tant bien que mal dix de ses étudiants après les séisme et tsunami du Tōhoku au Japon. En 2019, plusieurs universités canadiennes ont dû rapatrier prestement des étudiants en raison des manifestations qui secouaient les campus de Hong Kong. Chacune de ces urgences a incité les établissements à revoir et à améliorer leurs pratiques de gestion des risques.

À l’Université Memorial, la pandémie de grippe porcine H1N1 en 2009 a servi de déclencheur. « Les études à l’étranger avaient toujours été gérées de façon très décentralisée. Chaque unité d’enseignement avait son propre programme, explique Sonja Knutson, directrice du bureau de liaison internationale. Mon bureau ne s’occupait pas vraiment de la gestion des risques. Personne ne s’en occupait. Lorsque la H1N1 a frappé, j’ai réalisé que nous ne savions même pas où nos étudiants se trouvaient. » Après cette pandémie, Mme Knutson a reçu le mandat de gérer les risques liés aux études à l’étranger et a revu la démarche globale de l’établissement, créant une base de données pour tous les étudiants à l’étranger et des cours préparatoires en ligne.

Lorsque les étudiants de l’Université de Regina commençaient à s’intéresser aux études à l’étranger il y a dix ans, l’établissement n’évaluait même pas les risques liés à chaque destination, déclare Livia Castellanos, agente principale de liaison internationale. Aujourd’hui, l’université se fonde sur l’analyse des risques d’Affaires mondiales Canada comme point de départ — comme le font la plupart des établissements — et procède ensuite à sa propre analyse.

Photo par Andrew Ly sur Unsplash.

Les grandes universités ayant une longue tradition de voyage à l’étranger possèdent généralement de solides pratiques en matière de gestion des risques, mais continuent tout de même de les renforcer. Au début des années 2000, les universités York, Queen’s et de Guelph ont créé ensemble un système en ligne appelé DepartSmart, qui fournit aux étudiants des renseignements généraux, les coordonnées des consulats dans divers pays, de la formation et des conseils de sécurité avant leur départ. Le système a été mis en œuvre après le 11 septembre 2001 et est devenu une ressource précieuse à une époque où les voyages internationaux peuvent s’avérer anxiogènes.

« Les exigences imposées aux étudiants varient selon les risques définis par Affaires mondiales Canada, déclare Mme Tracey de l’Université de la Colombie-Britannique. Pour les destinations où les risques sont faibles, les étudiants n’ont qu’à remplir le registre de sécurité à l’étranger et contracter une assurance. Toutefois, le processus diffère pour les pays à risque. » Dans ces cas, les étudiants doivent expliquer la nécessité éducative de leur voyage et élaborer un plan détaillé d’atténuation des risques.

Les universités accordent autant d’importance à évaluer la préparation individuelle des étudiants que les risques associés à chaque destination. Après tout, dit Mme Tracey, les catastrophes qui font la une récoltent beaucoup d’attention, mais les petits incidents sont plus courants : les étudiants victimes d’un crime ou d’un accident, qui se perdent, dont l’hébergement n’est pas sécuritaire ou qui développent des troubles de santé mentale loin de chez eux.

Comme c’est le cas sur les campus, les soins aux étudiants à l’étranger atteints de problèmes de santé mentale sont devenus essentiels. Une étude de l’organisme International SOS révèle que les étudiants sont 23 fois plus susceptibles d’avoir besoin d’être rapatriés pour ce genre de trouble que les gens qui voyagent pour affaires.

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