Bâtir une communauté virtuelle d’apprentissage efficace

Les professeurs en début de carrière devraient sentir qu’ils peuvent s’investir et innover dans leur salle de classe virtuelle.

Social networking

De nombreux doctorants intéressés par le milieu universitaire se retrouvent à assurer diverses tâches d’enseignement au cours de leurs études. Certains seront auxiliaires d’enseignement ou chargés de cours, alors que d’autres seront enseignants. Ainsi, plusieurs se tournent vers des activités de formation professionnelle afin de se préparer à leur premier cours en tant qu’enseignants, mais on remarque qu’avant la pandémie, peu d’entre elles portaient sur les environnements d’apprentissage uniquement virtuels. En temps normal, développer et concevoir son premier cours peut déjà être stressant, mais s’acquitter de cette tâche en pleine pandémie, où il n’est pas possible de rencontrer collègues et étudiants en personne, peut s’avérer extrêmement difficile.

Bâtir une communauté virtuelle d’apprentissage efficace représente donc un exploit. Comment est-il possible de développer un environnement d’apprentissage en ligne à la fois attrayant et sécuritaire? Et comment maintenir cet équilibre durant tout le trimestre? Enseigner des cours au premier cycle et aux cycles supérieurs dans les domaines des sciences de la santé, de la santé publique et de la recherche sur les services de santé pendant la pandémie nous a permis de réfléchir à nos expériences respectives dans la création d’une communauté virtuelle d’apprentissage. Nous croyons que ces réflexions démontrent également les nouvelles compétences pédagogiques inhérentes à l’enseignement en ligne.

Combler le fossé entre la vie professionnelle et personnelle

Enseigner de chez soi signifie que les étudiants peuvent voir l’environnement personnel du professeur et vice-versa. Chercher à combler ce fossé entre la vie professionnelle et personnelle est primordial pour bâtir une communauté virtuelle d’apprentissage. Les apprenants voient ainsi que leurs professeurs sont également humains et que, par exemple, leurs enfants ou leurs animaux domestiques sont tout aussi mignons ou dérangeants que les leurs. D’après notre expérience, ce pont entre le côté professionnel et personnel de l’enseignement en ligne rend également les professeurs et les étudiants plus empathiques les uns envers les autres. Cela leur permet de discuter des plantes ou de la peinture que l’on voit en arrière-plan, un peu comme on discute avant ou après un cours en personne.

Faire le point

Il est essentiel de prendre des nouvelles de ses étudiants dans l’environnement virtuel d’apprentissage, en particulier pendant une pandémie. C’est d’ailleurs une pratique qui devrait se poursuivre lors du retour à l’enseignement en personne. Ceci est d’autant plus vrai pour les étudiants dont la caméra est éteinte pendant les cours, ce qui peut traduire leur état psychologique, puisqu’ils peuvent ainsi masquer leur réaction face à un thème plus délicat abordé lors de la séance. Vérifier de façon individuelle comment vont les étudiants, leur tendre l’oreille en cas de besoin ou commencer le cours avec une activité qui permet de prendre le pouls peut être très important. Par exemple, demander aux étudiants de publier un emoji qui décrit ce qu’ils ressentent peut être un exercice révélateur qui permet de cibler les personnes qui nécessitent un soutien personnalisé. Une autre stratégie moins directe peut être de  débuter tous les cours par des discussions informelles en petits groupes afin de permettre aux étudiants d’échanger entre eux. Pour ce faire, formez des groupes de trois ou quatre étudiants et encouragez-les à discuter de sujets en lien ou non avec l’université pendant cinq minutes. Nous avons trouvé que c’était un excellent moyen de reproduire ces conversations plus informelles qui se déroulent durant les cours en personne.

Inviter des conférenciers

Une conférence offerte par un professionnel du milieu peut ajouter du dynamisme à un cours en changeant la routine établie. L’enseignement en ligne facilite grandement la présence d’une variété de conférenciers. Grâce à la technologie, il est possible d’avoir un conférencier de Vancouver, en Colombie-Britannique, qui anime un séminaire à London, en Ontario. Non seulement cela contribue à bâtir une communauté virtuelle d’apprentissage plus dynamique, mais cela permet également aux étudiants d’élargir leurs réseaux professionnels en tissant des liens avec des experts d’autres horizons. La présence accrue de conférenciers, rendue possible grâce à l’apprentissage en ligne, est une stratégie qui devrait être maintenue, même après le retour sur le campus.

De nombreuses formations se sont rapidement ajustées afin d’intégrer l’enseignement en ligne à leurs visées pédagogiques, ce qui devrait d’ailleurs se poursuivre une fois la pandémie terminée. Les professeurs en début de carrière devraient continuer à explorer ces possibilités de perfectionnement professionnel tout en sentant qu’ils peuvent s’investir et innover dans la salle de classe virtuelle.

Arlinda Ruco est candidate au doctorat à l’Institut des politiques, de la gestion et de l’évaluation de la santé de l’Université de Toronto et à l’Institut du savoir Li Ka Shing de l’Hôpital St. Michael’s de la Unity Health de Toronto. Elle est également chargée de cours au Département de santé et de société de l’Université de Toronto à Scarborough. Emmanuelle Arpin est candidate au doctorat à l’Institut des politiques, de la gestion et de l’évaluation de la santé de l’Université de Toronto. Elle est également chargée de cours à temps partiel au Département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail de l’Université McGill.

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