Comment éviter les revues et les conférences prédatrices
Les chercheurs doivent prendre l’habitude de se demander : « Qu’est-ce qui motive cette organisation? »
Les enjeux sont élevés pour les universitaires qui subissent une pression parfois énorme pour produire des travaux de recherche. Résultat : les revues prédatrices et les conférences douteuses se multiplient à un rythme alarmant. Même pour un universitaire d’expérience, il peut être difficile de reconnaître un faux événement pour lequel il est invité à présenter ses travaux de recherche et ses activités savantes.
Les revues et les conférences prédatrices diffèrent quelque peu dans leur modus operandi, mais elles ont certains points en commun :
L’appât du gain
Les conférences et les revues légitimes se distinguent principalement des fausses par leur raison d’être. Si une organisation a pour mission première l’avancement des connaissances et la diffusion de résultats de travaux scientifiques et de recherche, selon un processus d’évaluation par les pairs bien établi et rigoureux, elle est sans doute crédible. Les chercheurs doivent prendre l’habitude de se demander : « Qu’est-ce qui motive cette organisation? »
La sollicitation sans scrupules
Les groupes prédateurs envoient aux universitaires des pourriels par dizaines de milliers. Leur identité est souvent trahie par les indices suivants :
- Une grammaire déficiente
- La présence de fautes d’orthographe
- Un vocabulaire hyperbolique sur l’aspect prestigieux de la conférence
- Des propos louangeurs envers le contributeur potentiel pour flatter son ego ou profiter de son inexpérience
- L’absence de bouton pour se désabonner de la liste d’envoi ou cesser de recevoir des messages
- Des logos semblables à ceux d’éditeurs crédibles
Le manque de crédibilité
L’éditeur ou l’organisateur prédateur n’attache aucune importance à l’apport des articles ou des exposés des conférenciers aux travaux de recherche et aux activités savantes. Puisque l’objectif n’est pas de faire avancer le savoir, il ne se soucie guère de la qualité des travaux présentés.
Ces caractéristiques s’appliquent autant aux publications prédatrices qu’aux fausses conférences. Chacune d’elles présente toutefois des particularités qu’il importe de bien connaître.
Les 10 principaux indices de la nature prédatrice d’une publication
- La revue n’a aucun lien avec une société ou une association savante, universitaire ou technique et n’est pas dirigée par une telle organisation, même si elle le prétend.
- L’envoi massif de courriels fait partie des pratiques.
- La qualité du contenu est mise de l’avant, notamment au moyen de fausses allégations sur des caractéristiques de la revue et les bases de données où elle figure.
- Le rédacteur en chef dirige aussi la publication de nombreuses autres revues dans plusieurs disciplines différentes.
- L’indexation de la revue dans une base de données fait l’objet de fausses déclarations (p. ex. PubMed).
- On promet une publication rapide.
- On promet un processus d’évaluation par les pairs facile.
- Les titres des articles ressemblent fort à ceux de revues légitimes très prestigieuses, à quelques petites différences près.
- La revue est prétendument établie dans une grande ville (p. ex. Londres ou New York), alors qu’il n’en est rien.
- Il est difficile de savoir qui administre la revue.
Les 10 principaux indices de la nature douteuse d’une conférence
- La conférence est organisée par une entité à but lucratif plutôt qu’une société ou association savante ou scientifique.
- La conférence regroupe plusieurs disciplines ou sujets différents.
- Les organisateurs envoient des courriels de masse pour inviter des participants potentiels à soumettre des propositions et à s’inscrire. Ces courriels de masse emploient souvent un vocabulaire hyperbolique sur l’aspect prestigieux de la conférence.
- Les renseignements sur l’organisateur de la conférence sont flous ou inexistants, ou l’organisateur n’est pas connu ou digne de confiance.
- L’acceptation des demandes est promise en très peu de temps (souvent moins de quatre semaines).
- Le nom de la conférence ressemble fort à celui d’une conférence crédible et très prestigieuse, à quelques petites différences près.
- L’organisateur garantit que l’exposé fera l’objet d’un article dans la revue liée à la conférence. La revue est elle aussi de nature prédatrice et les organisateurs exigent parfois des frais de traitement supplémentaires avant sa publication.
- Le site Web de la conférence est louche. Son adresse URL change, ou aucune conférence antérieure n’y est mentionnée.
- Le site Web compte de nombreuses fautes de grammaire ou d’orthographe.
- Les frais semblent élevés en comparaison avec ceux de sociétés ou d’associations savantes à but non lucratif.
Les étudiants aux cycles supérieurs et les universitaires doivent prendre des décisions éclairées sur la gestion de leur temps, de leur argent et de leurs ressources. Ils doivent aussi protéger leur réputation professionnelle, qui a une grande valeur dans le milieu universitaire. Nous devons apprendre à nous montrer intransigeants et diffuser nos travaux auprès des éditeurs les plus rigoureux et crédibles seulement, tout en évitant les conférences et les publications prédatrices.
Sarah Eaton est professeure adjointe à l’École d’éducation Werklund de l’Université de Calgary. Cet article est le résumé du guide de ressources exhaustif pour éviter les revues prédatrices et les conférences douteuses intitulé Avoiding Predatory Journals and Questionable Conferences : A Resource Guide (en anglais seulement).
Postes vedettes
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
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