Savez-vous comment mesurer le rayonnement de vos travaux de recherche?
L’indice h et le facteur d’impact sont deux paramètres bien connus pour évaluer la réception réservée à vos travaux de recherche.
L’effet qu’ont vos travaux dans le milieu de la recherche, sur l’économie, l’environnement et la société peut différer. Ce qu’on entend par le terme « impact » varie également en fonction de la discipline. Il n’y a pas de mesure universelle. Puisque la recherche occupe une place prépondérante aux cycles supérieurs, ce texte se concentrera sur deux indicateurs fréquemment utilisés pour évaluer son écho dans le milieu universitaire (qui s’appuient surtout sur le calcul du nombre de citations) : l’indice h et le facteur d’impact.
L’indice h
L’indice h est l’outil le plus répandu pour quantifier le rayonnement d’un auteur en particulier. Il mesure à la fois la productivité de l’auteur et l’impact (en citations) de ses publications. Cet indicateur, élaboré par Jorge E. Hirsch en 2005, est très utilisé en sciences et en médecine, mais on y accorde moins d’importance en sciences humaines, en sciences sociales, en économie et en droit. On fait le calcul en dressant la liste des publications d’un auteur en ordre décroissant, selon le nombre de fois qu’elles ont été citées. Par exemple, un indice h de cinq signifie qu’en moyenne, l’auteur a publié au moins cinq publications qui ont été citées au moins cinq fois chacune.
Les chercheurs en début de carrière qui souhaitent optimiser leur indice h devraient se comparer à des personnes du même domaine et avec un nombre d’années d’expérience similaire, pour une analyse plus juste. On peut consulter l’indice h sur Google Scholar après avoir créé un compte (voir fig. 1) ou sur des plateformes par abonnement comme Scopus ou Web of Science. Pour créer un profil Google Scholar, suivez ces instructions.
Le facteur d’impact
En complément à l’indice h, vous pourriez vouloir souligner les publications dans lesquelles sont parus vos articles, en particulier si elles ont un facteur d’impact important. Comme pour l’indice h, ce paramètre ne prévaut pas dans tous les domaines. Le facteur d’impact (FI) est une mesure qui chiffre la « qualité » perçue d’une revue scientifique ou son influence. On le calcule en divisant le nombre total de fois qu’une revue a été citée par le nombre de textes scientifiques (articles, analyses documentaires, comptes rendus, etc.) qu’elle a publiés dans les deux dernières années. Par exemple, une publication qui reçoit un facteur d’impact de deux a vu ses textes scientifiques cités en moyenne deux fois au cours des deux années précédentes.
Le facteur d’impact peut aider les chercheurs en début de parcours à cibler de façon éclairée les revues scientifiques où proposer leurs textes. Certaines revues affichent leur FI directement sur leur site Web. Pour valider cette donnée, toutefois, vous pouvez chercher le titre de la revue dans l’outil Journal Citation Reports de Web of Science (sur abonnement). Vous pouvez également vous en servir pour découvrir les publications rattachées à votre domaine et déterminer où proposer vos travaux.
S’il est simple d’attribuer un chiffre pour mesurer la productivité scientifique d’un auteur ou d’une revue, l’indice h et le facteur d’impact ont tous deux leurs lacunes. D’abord, on sait que les travaux ne sont pas diffusés de la même façon dans tous les domaines – un paramètre qui n’est pas pris en compte par ces mesures. En génie, en sciences et en médecine, la coutume est de publier des articles scientifiques; en sciences humaines, on publie plutôt des livres ou des chapitres de livre. Qui plus est, la méthode de calcul du facteur d’impact peut poser problème, étant donné qu’elle repose sur une moyenne de données très variables; elle n’écarte pas les aberrances. En raison de leur présence établie, ces mesures continuent d’être favorisées par le milieu universitaire, pour le meilleur et pour le pire. Il est dans l’intérêt des chercheurs en début de carrière de connaître ces mesures établies et leurs contraintes, mais aussi d’explorer d’autres moyens de faire valoir la portée de leurs travaux de recherche.
Les autres approches
Que faire si on n’a pas encore, ou peu, publié? L’indice h et le FI ne sont pas les seuls moyens de démontrer le rayonnement de vos travaux. Accumuler des citations est un processus de longue haleine. Il est donc judicieux d’utiliser d’autres mesures comme le nombre de vues ou de téléchargements et les mentions de vos articles sur les médias sociaux, ou encore de mettre de l’avant vos interventions dans le milieu journalistique à titre d’expert.
Pour diffuser vos recherches à large échelle, pensez à rassembler vos documents de présentation, enregistrements vidéo, affiches, ou autres travaux universitaires dans un répertoire en ligne. La plupart de ces répertoires feront le suivi des vues et des téléchargements. Vous avez plus de mille vues? C’est une belle réalisation qu’il faut souligner! Plusieurs établissements universitaires ont aussi leurs propres répertoires ou plateformes d’archives numériques pour rassembler, préserver et diffuser la production intellectuelle réalisée entre leurs murs. Profitez des avantages du Web. Soyez créatif. Diffusez vos travaux, par exemple, sur Twitter, dans un billet de blogue, un balado ou en coordonnant la publication d’un article avec la personne responsable des communications de votre département.
Ce ne sont là que quelques pistes pour rendre vos travaux accessibles à tous. Si vous soumettez votre candidature pour une bourse ou un concours, pensez à mentionner les collaborations que vous avez réalisées avec les chercheurs les plus en vue de votre domaine ou vos partenaires ailleurs dans le monde. Vous ferez valoir votre habileté à travailler en équipe et votre capacité à collaborer avec les meilleurs.
Le rayonnement des travaux de recherche n’est pas évident à mesurer – mais les bibliothèques sont là pour vous assister. Communiquez avec votre bibliothécaire pour avoir de l’information sur les paramètres de mesure les plus répandus et pour voir comment mettre de l’avant votre parcours en recherche. Les exemples évoqués ne sont que la pointe de l’iceberg des possibilités qui s’offrent à vous. Avez-vous exploré d’autres façons innovantes ou créatives pour parler de vos contributions? On veut tout savoir!
Postes vedettes
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
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