Les universités comptent — pour les Canadiennes, les Canadiens, et pour leur prochain gouvernement
L’enseignement supérieur, le chaînon manquant de la vision économique du pays

Imaginez un monde sans professionnelles et professionnels de la santé, des soins infirmiers, du génie, de l’enseignement et de la recherche scientifique. Un monde sans recherche technologique de pointe ni médicaments vitaux. Un monde sans les décennies d’innovation qui ont redéfini les moyens de communication. Un endroit où il est impossible d’obtenir un diplôme, où les ambitions professionnelles sont bridées et où les salaires élevés sont hors de portée. Ce que vous voyez en ce moment est un monde sans enseignement supérieur. Les contributions des universités sont incontestables — pourtant, on néglige trop souvent leur participation essentielle à la construction de l’avenir du Canada.
Le défi qui se présente au milieu universitaire viendra après le dépôt des bulletins de vote et l’assermentation d’un nouveau gouvernement. Le paysage géopolitique mondial évolue rapidement — le changement s’impose, qu’on y soit préparé ou non. Ces dernières années, les universités ont eu du mal à démontrer leur importance de façon concrète, se heurtant à un climat politique qui décrit souvent l’enseignement supérieur comme coupé des réalités du quotidien des Canadiennes et Canadiens. Il subsiste une opinion troublante selon laquelle les universités sont l’affaire d’une minorité, ce qui mine l’immensité de leurs contributions à la société et à l’économie.
Dans le cadre de la présente élection fédérale, il est de plus en plus évident que la question de l’urne sera liée à un problème fondamental : Comment assurer l’avenir du Canada dans un monde de plus en plus incertain? La candidate et les candidats débattront des tarifs, des barrières commerciales et de la souveraineté canadienne. Cependant, une chose est claire : aucun plan sérieux ne peut ignorer la contribution essentielle de l’enseignement supérieur. C’est aux universités de le faire valoir.
Les universités sont au cœur de l’avenir socioéconomique du Canada — elles stimulent l’innovation, investissent en science, technologie, ingénierie et mathématiques et dans la formation technique, préparent la prochaine génération de travailleuses et travailleurs qualifiés et donnent aux Canadiennes et Canadiens les moyens d’obtenir un emploi, de gagner un salaire concurrentiel, d’améliorer les relations internationales et de favoriser la réflexion critique pour construire un avenir meilleur.
Une formation universitaire donne aux étudiantes et étudiants les outils nécessaires pour remettre des hypothèses en question, analyser des preuves et communiquer des idées — des compétences qui les préparent à jouer un rôle actif dans leur collectivité et, c’est peut-être ce qu’il y a de plus important, à exercer un leadership — une compétence fondamentale pour l’avenir du Canada.
Souvent, on omet complètement du discours sur l’importance des universités que les titulaires d’un baccalauréat gagnent, en moyenne, 24 % de plus que la moyenne nationale. Ou qu’en 2022 seulement, les universités ont obtenu 272 brevets, et, qu’en 2023, elles ont attiré 17 milliards de dollars d’investissements en recherche et développement, soit 35 % du total national. Les travaux de recherche menés dans des établissements canadiens ont mené à des percées dans les domaines de l’intelligence artificielle (IA), des traitements médicaux et de l’énergie propre — des leviers cruciaux de prospérité à long terme.
En collaborant avec le gouvernement et le secteur privé, les universités ont une véritable occasion de démontrer leur importance, de renforcer l’avantage concurrentiel du Canada et de favoriser une résilience économique durable. Les politiciennes et politiciens répètent sans cesse que « le monde a besoin d’autres pays comme le Canada »; les universités détiennent la preuve concrète nécessaire pour aider le gouvernement à le faire valoir.
On doit simplement leur donner l’occasion de le prouver. L’engagement des universités à l’égard de l’excellence en a fait des incubateurs économiques pour l’IA, les traitements médicaux et l’agriculture durable — des domaines vitaux pour la prospérité du Canada à long terme et qui ont une incidence directe sur son économie et la vie quotidienne de sa population.
Examinons quelques exemples pratiques.
L’Université de Waterloo a joué un rôle clé dans l’essor du secteur canadien des technologies, fournissant à des entreprises comme BlackBerry, OpenText et Shopify des diplômées et diplômés hautement qualifiés. Ses partenariats de recherche ont aussi aidé le Canada à rester concurrentiel en IA et en informatique quantique. De même, des universités montréalaises, dont l’Université McGill et l’Université Concordia, collaborent avec Bombardier et CAE pour stimuler l’innovation en génie aérospatial et en simulation de vol, renforçant l’industrie canadienne de l’aviation, apportant des milliards de dollars à l’économie et créant des milliers d’emplois hautement spécialisés.
Dans d’autres domaines, les universités stimulent la recherche transformatrice. À l’Université Western, les équipes de recherche font de grands progrès vers une cure de la sclérose latérale amyotrophique, des travaux qui pourraient révolutionner le traitement des maladies neurodégénératives. Les travaux de recherche en génétique des cultures de l’Université de la Saskatchewan ont permis au Canada de se hisser parmi les chefs de file mondiaux de la production de blé et de canola, s’assurant sécurité et durabilité alimentaires. L’Institut des frontières océaniques (Ocean Frontier Institute, OFI) de l’Université Dalhousie porte des projets sur la gestion durable des océans, soutenant la croissance de l’économie bleue du Canada. Pendant ce temps, le Centre de recherche sur les feux de forêt (Centre for Wildlife Research) de l’Université Thompson Rivers met au point des solutions pour minimiser la menace grandissante de la chaleur extrême et des feux de forêt, contribuant ainsi à protéger les collectivités et les écosystèmes partout au pays.
Ce ne sont là que quelques exemples concrets de la façon dont l’investissement dans les universités se traduit en prospérité et en résilience pour l’ensemble de notre pays.
Les universités sont résilientes et prêtes à se montrer à la hauteur de la situation, et à travailler de concert avec le milieu des affaires et les décisionnaires du Canada pour contribuer à atténuer les difficultés économiques à venir. Les universités sont l’élément manquant de la réponse économique du Canada. Elles doivent affirmer leur valeur avec conviction, pas seulement auprès des élues et élus, mais aussi des personnes qui franchissent les portes des campus pleines d’enthousiasme à l’idée de l’avenir qui les attend : les étudiantes et étudiants. L’avenir du Canada — la promesse des universités — en dépend.
Postes vedettes
- Éducation - Professeure adjointe ou professeur adjoint (didactique de l’activité physique et sportive, santé et bien-être - poste francophone)Université d'Ottawa
- Doyenne ou doyen - Faculté de génieUniversité de Sherbrooke
- Doyenne ou doyen, Faculté d’éducationUniversité de Sherbrooke
- Éducation - Professeure adjointe ou professeur adjoint (autochtone, programme anglophone)Université d'Ottawa
- Vice-rectrice ou vice-recteur à la formation et à la rechercheUniversité du Québec à Rimouski
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