La tragédie du vol 752
L’immense talent perdu dans l’écrasement de l’avion au destin tragique est difficile à imaginer.
Le 8 janvier, le vol 752 de la Ukraine International Airlines s’est écrasé peu après son départ de Téhéran, provoquant la plus grande tragédie qu’a connue le Canada depuis de nombreuses décennies. Le gouvernement iranien a d’abord qualifié l’écrasement d’« accident aérien » avant d’admettre que l’avion avait été abattu par un missile, coûtant la vie à 57 Canadiens et à une centaine de personnes qui entretenaient des liens avec le Canada. Le pays était sous le choc, en deuil et en colère.
Bien que la communauté canado-iranienne ait été la plus touchée par la catastrophe, de nombreuses victimes (85 selon mes calculs) étaient aussi des membres du milieu scientifique et universitaire canadien : professeurs, chercheurs, conférenciers et étudiants à divers niveaux d’études. Appartenant moi-même à ces deux communautés en tant que scientifique irano-canadien, cette perte m’a profondément ébranlé.
Les événements des dernières semaines ont marqué un tournant dans la vie de nombreuses personnes. Au lendemain de la tragédie, nous avons en effet pris conscience de ce que signifie le fait d’être Canadien. Au-delà de la communauté irano-canadienne, du milieu scientifique et des résidents d’Edmonton et d’autres grandes villes, c’était le Canada tout entier qui était en deuil et uni pour apporter son soutien à ceux qui avaient perdu des êtres chers.
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Le Canada accueille des gens du monde entier, qui ressentent tous un profond sentiment d’appartenance à leur collectivité, à leur ville et à leur pays d’accueil. Les représentants de différents ordres du gouvernement ont assisté aux nombreuses veillées et cérémonies funéraires organisées à la mémoire des victimes. Des chefs de file de divers secteurs, collectivités et entreprises ont manifesté leur profonde tristesse et leur empathie, et ils ont offert leur aide aux familles touchées par cette terrible épreuve.
J’ai personnellement reçu d’innombrables courriels et appels d’encouragement de partout au pays. Cette profonde solidarité témoigne de la force de la société canadienne, plus soudée que jamais en ces moments difficiles. Cette tragédie nous a montré pourquoi le Canada nous est si cher, et ce que signifie le fait d’être Canadien.
En tant que membre du milieu scientifique qui a perdu un si grand nombre de personnes, je suis attristé par cette perte. Les universités du pays étaient en deuil tandis que la longue liste des victimes et de leurs affiliations était rendue publique. L’immense talent qui a été perdu dans l’écrasement de cet avion au destin tragique est inestimable. Pour le milieu scientifique, il s’agit probablement de la plus grande perte depuis la Seconde Guerre mondiale. Parmi les victimes se trouvaient sans doute de futurs lauréats, innovateurs et chercheurs qui auraient pu trouver des remèdes ou mettre au point des inventions extraordinaires.
Le potentiel perdu est inimaginable et cette tragédie marquera à jamais le milieu scientifique. Divers campus ont décidé de créer des fonds de bourse d’études commémoratifs en hommage aux victimes. Un des aspects extraordinaires du milieu scientifique canadien réside dans sa diversité qui constitue un atout formidable que les Canadiens devraient préserver.
La réaction sincère du premier ministre au lendemain du drame vient illustrer cet esprit canadien. Avec le gouvernement, il a réussi à mobiliser rapidement le soutien nécessaire pour venir en aide à ceux qui ont perdu des proches. Dans un geste de solidarité touchant, les représentants du gouvernement ont tenu à rencontrer les familles, à participer aux veillées et à apporter leur soutien aux collectivités.
Plus important encore, le Canada a contribué à faire la lumière sur l’écrasement, première étape visant à rendre justice aux familles des victimes et à les aider à faire le deuil. En intensifiant la pression internationale, le Canada a forcé le régime iranien, qui a nié son implication dans l’écrasement pendant plusieurs jours, à reconnaître que l’avion avait été abattu par un missile tiré par le Corps des Gardiens de la révolution islamiste. Notre premier ministre a fait preuve de fermeté sur cette question en multipliant les appels à la vérité et il mérite d’être félicité pour sa détermination.
Ce terrible événement montre que le Canada a davantage de pouvoir qu’on ne l’imagine sur la scène internationale. Nos nombreuses ressources inexploitées peuvent apporter leur aide, contribuer à faire jaillir la vérité sur les enjeux touchant les droits de la personne et rendre justice aux victimes d’atrocités. À cet égard, j’invite tous les Canadiens à apporter un soutien indéfectible au peuple iranien dans son combat pour la démocratie et la liberté.
Mehrdad Hariri est le fondateur et le président-directeur général du Centre sur les politiques scientifiques canadiennes. Il est né en Iran, où il a vécu jusqu’à son arrivée au Canada en 1996.
Postes vedettes
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
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