Passer de la théorie à l’action
Un programme exclusif de l’Université Bishop’s permet désormais aux étudiants d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour faire passer la recherche universitaire à des applications pratiques.
Un certificat d’études supérieures offert par le Département de psychologie de l’Université Bishop’s permet aux étudiants de se familiariser avec la mobilisation des connaissances, un domaine en pleine effervescence qui vise à « maximiser la valeur des travaux de recherche universitaires en permettant de les mettre en pratique à l’extérieur du milieu universitaire », explique Suzanne Hood, professeure agrégée au Département de psychologie de l’Université Bishop’s et coresponsable du certificat d’études supérieures en mobilisation des connaissances. Le programme aborde « les fondements de la mobilisation des connaissances, c’est-à-dire ce dont il s’agit, en quoi elle est pertinente, ainsi que les pratiques et méthodes qui en font partie dans un contexte professionnel ».
Depuis qu’il a accueilli sa première cohorte en 2019, le programme a attiré des étudiants ayant des profils variés, notamment des étudiants actuellement ou prochainement aux cycles supérieurs et des professionnels en milieu de carrière. « Les universités comme le milieu gouvernemental reconnaissent de plus en plus qu’il s’agit d’un volet important de l’économie du savoir, car il recèle un potentiel d’emplois et de formations », souligne Mme Hood.
Tanisha Campbell faisait partie de la plus récente cohorte d’étudiants. Employée à temps plein, elle a décidé de retourner à l’université pour obtenir un deuxième diplôme. Trop impatiente pour attendre le début des cours en septembre, elle s’est mise à la recherche d’un programme court à compléter avant l’automne. De son propre aveu, ce sont les compétences explorées par le certificat et la possibilité de les concrétiser qui l’ont attirée vers le programme de l’Université Bishop’s. En prime, celui-ci lui a permis de préciser ses objectifs professionnels.
« J’ai constaté que j’avais probablement un intérêt particulier pour le domaine de l’éducation et que je devais absolument savoir transmettre de l’information à d’éventuels étudiants ou à une classe. Je crois aussi que les compétences associées à ce domaine me seraient vraiment utiles pour devenir professeure. »
Les principaux organismes subventionnaires du Canada semblent abonder dans le même sens. En effet, un plan de mobilisation des connaissances est exigé pour la plupart des demandes de subvention. « Les gens compétents doivent être en mesure de créer un plan de mobilisation des connaissances convaincant et de le mettre en œuvre, souligne Mme Hood. Même si, en tant qu’universitaire, j’aimerais pouvoir dire que je possède toutes les compétences pour le faire, je me dois d’admettre qu’elles sont plutôt uniques en leur genre et ne font traditionnellement pas partie de la formation des chercheurs universitaires. »
La mobilisation des connaissances est aussi devenue une carrière en soi, et le titre de « mobilisateur des connaissances » est de plus en plus courant au Canada. On le retrouve souvent dans des bureaux de recherche universitaires, où, précise Mme Hood, « la mobilisation des connaissances est essentielle pour faire en sorte que le travail accompli au sein d’un établissement rayonne dans le reste du monde », mais aussi dans le milieu de l’éducation, au gouvernement et dans le secteur privé. Même si leur titre officiel ne comprend pas toujours l’expression « mobilisation des connaissances », ces postes sont souvent destinés à « des gens formés pour trouver de l’information et déterminer comment l’utiliser dans un contexte précis ».
Constitué de trois cours intensifs aux cycles supérieurs s’échelonnant sur une période de 12 semaines, le programme de l’Université Bishop’s offert en mode virtuel vise à préparer les étudiants à ces emplois. Les six premières semaines, qui se déroulent en ligne, portent sur l’étude des théories et des méthodes de mobilisation des connaissances ainsi que l’acquisition de compétences en communication de la science. Au cours des six dernières semaines, les étudiants ont la possibilité de mettre leur apprentissage en pratique lors d’un stage de mobilisation des connaissances.
Les stages qui se déroulent dans une grande variété de secteurs, jouent un rôle clé dans le programme, affirme Mme Hood. Par exemple, un étudiant a contribué à faire la promotion d’une ressource numérique compilant des données de localisation sur les tiques afin de mieux comprendre les problèmes de santé publique qui s’y rattachent. Un autre a créé des infographies pour aider les enseignants et les parents à mieux comprendre les recommandations de santé publique qui visent à protéger les enfants à l’école pendant la pandémie.
Si le programme accorde actuellement la priorité aux étudiants qui connaissent les méthodes de recherche utilisées en psychologie, en études sportives et en biologie, personne n’en est exclu. « Les étudiants qui composent les cohortes proviennent de divers horizons », précise Mme Hood.
Mme Campbell, par exemple, qui a suivi le programme, est titulaire d’un baccalauréat en psychologie et en études des peuples autochtones, et fait actuellement un baccalauréat en sciences humaines, avec une spécialisation en études internationales japonaises et allemandes. À son avis, la diversité des étudiants favorise un apprentissage collaboratif : « J’étais là pour apprendre de mes professeurs, mais j’ai aussi appris de mes pairs. »
Le besoin de mettre les travaux de recherche en pratique devient de plus en plus évident. « À notre époque, l’information évolue rapidement. Nous devons en maximiser la valeur et faire en sorte qu’elle soit transmise aux personnes qui sauront l’utiliser. Plus que jamais, nous avons besoin de bons mobilisateurs des connaissances », conclut Mme Hood.
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