Francophonie universitaire : les partis divisés sur les solutions à apporter 

Financement insuffisant, immigration incertaine : les partis s'opposent sur l'avenir du postsecondaire en français.

24 avril 2025
Graphique de : Edward Thomas Swan

Le débat sur les enjeux francophones, organisé par ICI Radio-Canada et Francopresse le 22 avril, a permis aux cinq principaux partis politiques fédéraux de s’exprimer sur les défis des établissements postsecondaires de langue française.  

Interrogés sur leur plan pour soutenir les programmes postsecondaires en français, les représentants des partis ont mis en avant deux enjeux majeurs : l’engagement financier d’Ottawa et la réduction des permis d’études pour les étudiantes et étudiants internationaux. 

Des fonds du PALO 

« Si ce n’était du gouvernement du Canada, les études postsecondaires ne seraient pas possibles », a affirmé Steven McKinnon, député depuis 2015 et diplômé de l’Université de Moncton. Il a défendu le bilan libéral, évoquant le Plan d’action pour les Langues officielles (PALO) de 2023, bonifié et qui prévoit des investissements en éducation postsecondaire qu’il a qualifiés de substantiels. Le plan prévoit un investissement de 128 millions de dollars sur quatre ans, à partir de 2024-2025, pour lutter contre le sous-financement des établissements postsecondaires de langue minoritaire.  Le conservateur Joël Godin a rappelé que les établissements avaient réclamé 80 millions de dollars par an, alors que le PALO n’en prévoit que 30,4. François Choquette (NPD) a abondé dans le même sens, affirmant qu’il faudrait « dépasser les 80 millions » et accorder une attention particulière aux petits établissements comme l’Université de Hearst ou l’Université de l’Ontario français. 

 Les permis d’études internationaux 

M. Choquette a souligné la contribution des étudiantes et étudiants internationaux à l’immigration francophone, notamment lorsqu’elles et ils s’établissent durablement et accèdent à la citoyenneté après avoir obtenu leur diplôme. 

De son côté, Martin Champoux (Bloc québécois) a exprimé des réserves sur la distribution géographique de cette immigration : « Si on envoie des immigrants francophones au centre-ville de Toronto, je ne suis pas convaincu [qu’ils vont] rester des francophones très longtemps », a-t-il déclaré.  

M. Godin a évoqué un autre défi : la réduction de 10 % des attributions provinciales et territoriales en matière de demandes de permis d’études, annoncée à la fin du mois de janvier. Visiblement emporté, il a souligné que c’est à ce moment que les établissements préparent la rentrée de suivante. « C’est un drame au niveau financier. »  

Aux yeux du conservateur, les établissements ont besoin d’une meilleure prévisibilité. « Il faut respecter nos institutions. Il faut avoir la volonté et l’intention d’avoir accès à l’enseignement en langue française de la petite enfance au postsecondaire. »  

Le cochef du Parti vert, Jonathan Pedneault, a saisi l’occasion de rappeler que le chef conservateur avait confirmé son intention de couper le financement de certaines universités et que le Parti conservateur souhaite freiner l’immigration. Il a par ailleurs relevé les obstacles systémiques à l’obtention d’un permis d’études.  

Au cours de ce débat, les représentants des partis — tous candidats dans des circonscriptions du Québec — se sont exprimés sur des sujets comme les places en garderie, le bilinguisme dans la fonction publique, l’avenir des médias et l’autorité du Commissariat aux langues officielles.  

This site is registered on wpml.org as a development site. Switch to a production site key to remove this banner.