Unités mixtes de recherche : un partenariat tombé du ciel

Quinze nouveaux postes de chercheurs créés dans cinq universités pour assurer le développement et la pérennité de la recherche en région.

06 mai 2021

L’Institut national de la recherche scientifique (INRS) annonçait en mars dernier la finalisation d’un partenariat avec cinq universités québécoises, lesquelles accueilleront prochainement des chercheurs de plusieurs horizons en leurs murs. Cette entente permet donc à l’INRS et ses Unités mixtes de recherche (UMR) d’étendre et solidifier des tentacules déjà implantées dans le réseau universitaire québécois, et ainsi tenter d’assurer le développement et la pérennité de la recherche universitaire. Tout ça dans une période où, tous en conviendront, la science est plus que jamais mise à profit pour améliorer le sort de l’Humain!

L’INRS a récemment obtenu la confirmation que 15 millions de dollars seraient disponibles pour financer ce projet majeur, le tout étalé sur une période de cinq ans. Cet investissement de la part du ministère de l’Enseignement supérieur du Québec permet de créer 15 nouveaux postes de chercheurs à temps plein.

Pour boucler le processus, il ne restait qu’à trouver des universités pour accueillir ces 15 chercheurs, qui devront effectivement avoir pignon sur rue dans les locaux des partenaires de l’INRS. Rapidement, cinq établissements ont levé la main, toutes membres du réseau de l’Université du Québec et situées hors des grands centres urbains.

« Les grosses universités ont déjà l’expertise et la masse critique pour mener leurs projets à terme. Dans les plus petits établissements, les UMR sont des catalyseurs qu’on peut utiliser pour améliorer et donner un coup à ce qui est déjà en place », explique Luc-Alain Giraldeau, directeur général de l’INRS. « L’Institut a mis 50 ans à exactement se positionner au sein du réseau universitaire, mais là, nous avons trouvé comment collaborer à faire avancer les choses », ajoute-t-il, faisant ici référence aux liens tissés avec les universités du Québec à Trois-Rivières (UQTR), à Rimouski (UQAR), en Outaouais (UQO), à Chicoutimi (UQAC) et en Abitibi-Témiscamingue (UQAT).

Ces universités devraient effectivement bénéficier énormément de la présence de trois nouveaux chercheurs chacune. « Les chercheurs de l’INRS se mettent à la disposition des partenaires pour les aider à accélérer le développement de la recherche en région. C’est du jamais vu, de l’inédit! », se réjouit M. Giraldeau.

En s’appuyant sur un comité paritaire de gestion, chaque université sera responsable des activités de recherche qui auront lieu en ses murs. Des comités d’implantation sont déjà en place.

Par ailleurs, chaque université avait le choix du domaine de recherche, en fonction de ses activités déjà établies. « Ça peut aussi donner naissance à de nouveaux programmes et de nouvelles trajectoires de recherche », explique le directeur général.

L’UQTR se penchera sur la thématique du développement de matériaux et de technologies pour la transition énergétique, l’UQO sur la cybersécurité, l’UQAR sur la transformation numérique en appui au développement régional, l’UQAC sur la santé durable et l’UQAT sur les questions autochtones.

« Pour l’UQAT, c’est l’occasion d’établir de plus importantes collaborations entre nos professeurs et nos partenaires autochtones », affirme pour sa part Vincent Rousson, recteur de l’université abitibienne. « Notre recherche sera plus étendue, pourra rayonner davantage. Nous élargirons les thématiques de recherche », ajoute-t-il.

Juste à point!

Si la mission de l’INRS est claire, la mise en place de conditions propices au développement de la recherche universitaire demeure un défi de taille. « Afin de dispenser un professeur de tâches d’enseignement à des groupes-cours, il faut des conditions toutes particulières, qui ne se présentent que très rarement », rappelle avec justesse Ghislain Bourque, recteur par intérim de l’UQAC. L’entièreté du corps professoral de celle-ci doit assurer une charge d’enseignement malgré de possibles activités de recherche, « ce qui est le lot de la plupart des universités québécoises ».

Une fatalité qui plombe inévitablement les occasions de promouvoir la recherche universitaire.

Inutile, donc, de spécifier que le prochain objectif de l’INRS est d’assurer la pérennité du financement, maintenant que les pions sont tous en place pour espérer une augmentation de l’activité de recherche. « Avant même que ces chercheurs soient installés et à pied d’œuvre, l’intérêt de pérenniser l’UMR est déjà manifeste », explique sans détour M. Bourque. « Les moyens, eux, restent à identifier », souligne-t-il, à l’instar du directeur général de l’INRS.

« On veut que la recherche des prochaines années se poursuive longtemps, alors oui, on va travailler très fort », confirme de son côté M. Rousson.

M. Giraldeau ne cache pas avoir des cibles ambitieuses pour les UMR. Il espère obtenir « des signes concrets de la part du gouvernement dans un an ou deux, qu’on nous confirme que l’essai est concluant et que l’on puisse parler d’un projet permanent ». Un souhait de pérennité nourri par le fait que « sans subvention, il sera difficile d’intégrer les nouveaux chercheurs à notre structure », qui compte maintenant 165 chercheurs. « Nous étions 150 depuis 2014, c’est un bon pas vers l’avant », philosophe-t-il avec enthousiasme.

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