Les arts se transportent au centre-ville
Plusieurs universités de petite ou moyenne taille aménagent des installations consacrées aux arts dans les quartiers centraux des villes.
Ce texte est un sommaire de l’article « Celebrating the arts downtown ».
Au cours des dernières années, plusieurs universités de petite ou de moyenne taille ont ouvert de nouvelles installations dans le centre de leur ville pour faire le pont entre l’enseignement des arts et la collectivité. Dans la foulée de l’Université Simon Fraser qui a installé son école d’arts contemporains dans le centre de Vancouver en 2008, l’Université Brock, l’Université Laurentienne, l’Université MacEwan et l’Université de Windsor ont aussi inauguré des installations d’arts au centre-ville. Chacune souhaite à sa façon revitaliser la collectivité et saisir les occasions pédagogiques propres à un nouvel emplacement central.
En 2015, l’Université Brock a inauguré la tant attendue école des beaux-arts et des arts d’interprétation Marilyn I. Walker à St. Catharines, en Ontario. Partie intégrante d’un projet municipal visant à bâtir un « pôle créatif » dans un centre-ville léthargique, l’école a su redonner vie à tout le quartier central. L’Université a choisi d’abriter ses nouvelles installations dans une ancienne usine de textile désaffectée passablement délabrée – un vestige du patrimoine industriel de St. Catharines. La modernisation radicale de l’édifice a commencé en 2008, grâce à un don de 15 millions de dollars de l’artiste et philanthrope éponyme, Marylin I. Walker.
« L’édifice symbolise non seulement la place qu’occupent les arts à l’Université, mais aussi dans une collectivité et dans une ville », indique Elizabeth Vlossak, directrice intérimaire de l’établissement. Elle estime que le projet d’élargissement, qui englobe aussi le centre des arts d’interprétation FirstOntario, adjacent au nouveau campus satellite, favorise l’économie orange, un terme couramment employé en Amérique du Sud pour désigner les industries des arts et du spectacle en tant que moteurs de l’économie dans les quartiers qui ont perdu leur visage industriel.
Plus au nord, à Sudbury, en Ontario, l’École d’architecture McEwen de l’Université Laurentienne a fait l’objet d’une transformation semblable. La construction de son campus satellite dans le quartier central de la ville s’est terminée en janvier 2017. Comme l’explique David Fortin, directeur de l’École d’architecture McEwen, tous les aspects du campus – de l’emplacement central de l’édifice et des éléments architecturaux apparents au recours systématique au bois – cadrent avec le mandat de l’École qui consiste à servir le Nord de l’Ontario et à s’en inspirer.
Explorez l’École d’architecture McEwen de l’Université Laurentienne. L’article continue sous le diaporama :
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Lors du dernier recensement, près de 25 pour cent des résidents de Sudbury se sont déclarés francophones d’origine et 10 pour cent, autochtones. Comme l’Université Laurentienne entend être un pivot pour l’ensemble de la collectivité, elle organise régulièrement des activités dans ses installations du centre-ville à l’intention des collectivités francophones, bilingues et autochtones. Parmi celles-ci figurent l’exposition itinérante du montage artistique Walking with Our Sisters, créé en mémoire des femmes autochtones assassinées ou disparues, le Salon du livre du Grand Sudbury et le festival bilingue de musique et d’arts urbains.
À Edmonton, l’histoire du pavillon Allard de l’Université MacEwan, qui a ouvert ses portes en septembre 2017, diffère quelque peu : en emménageant au centre-ville, les installations consacrées aux arts et aux communications se sont rapprochées des immeubles principaux de l’Université, au lieu de s’en éloigner. Elles étaient en effet hébergées depuis des dizaines d’années à la place Jasper, un édifice vieillissant situé dans l’ouest de la ville, à 30 minutes d’autobus du campus principal du centre-ville.
Comme le nouvel édifice se trouve juste en face du campus MacEwan, il est plus facile pour les étudiants de suivre des cours dans différentes disciplines. « Désormais, ils n’ont qu’à franchir la passerelle piétonnière pour suivre le cours de leur choix – philosophie, psychologie ou informatique, explique Allan Gilliland, doyen de la Faculté des beaux-arts et des communications qui a orchestré l’installation au pavillon Allard. Cette proximité a transformé notre culture et favorisé une démarche interdisciplinaire. »
M. Gilliland s’est également donné pour mission d’interagir avec les collectivités avoisinantes, qu’il s’agisse d’entreprises du centre-ville ou de résidents de quartiers défavorisés. Il considère ces interactions comme une valeur ajoutée pour les étudiants. « J’aimerais vraiment trouver des occasions de collaborer avec des groupes capables d’aider les étudiants à faire le pont entre la vie universitaire et la vraie vie », ajoute-t-il.
L’école des arts créatifs de l’Université de Windsor, qui a ouvert ses portes en janvier 2018, se veut le plus récent exemple d’aménagement d’installations vouées aux arts dans un centre-ville. Lorsqu’est venu le temps de mettre ses installations à niveau, l’Université a acheté un vieux dépôt d’armes désaffecté depuis des années et entrepris de le rénover en profondeur.
Avant la rénovation, les départements d’arts créatifs de l’Université de Windsor étaient disséminés dans plusieurs édifices délabrés du campus. Le fait de réunir les départements de musique, d’arts visuels, d’architecture, de cinéma et d’arts médiatiques sous le même toit a renforcé la collaboration et l’inventivité au sein des corps professoral et étudiant. Ainsi, des programmes de cinéma et de musique ont été combinés afin d’explorer des bandes originales de films et des étudiants en architecture s’emploient avec leur département à réinventer divers espaces du campus.
L’Université n’est pas la seule à profiter du nouvel emplacement central. Selon le directeur de l’école, Vincent Georgie, une transformation culturelle et économique s’opère dans le centre-ville de Windsor. « La dynamique change, c’est évident. »
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