Ce texte est un sommaire de l’article « Campus career centres step up to better serve students ».
Au cours des dernières années, les centres de carrières des universités ont considérablement élargi leurs services pour y inclure l’exploration d’options professionnelles. Le temps où ils aidaient surtout les futurs diplômés à peaufiner leur curriculum vitæ est révolu. De plus, ils tendent la main aux étudiants plus tôt dans leur parcours éducatif. « Il y a une dizaine d’années, nous avons commencé à aider les étudiants à songer à leur carrière dès leur première ou deuxième année d’études plutôt qu’à simplement les aider à trouver un emploi », affirme Tony Botelho, directeur des services de placement et de bénévolat à l’Université Simon Fraser.
Graham Donald, président fondateur de Brainstorm Strategy Group Inc., une entreprise qui aide les employeurs et les enseignants à faciliter la transition des étudiants vers le marché du travail, affirme que les étudiants semblent souvent ignorer l’apport des activités parascolaires et d’apprentissage par l’expérience dans le choix de leur future carrière. Selon lui, il ne suffit pas d’avoir de bonnes notes : toute l’expérience universitaire est importante.
À l’Université Queen’s, la directrice des services de placement et d’apprentissage par l’expérience, Cathy Keates, a créé, avec son équipe, une série de fiches « Major Maps » pour aider les étudiants à explorer leurs options d’avenir. Ces fiches recommandent des cours, mais aussi des expériences parascolaires et bénévoles à privilégier chaque année pour atteindre des objectifs professionnels précis.
L’accès aux profils d’industrie et aux analyses de marché revêt un caractère prioritaire pour le service de placement de l’Université Laval, selon André Raymond, son directeur. De fait, sur un portail en ligne, les étudiants peuvent consulter des profils de carrière dans 70 domaines ainsi que les compétences recherchées par les employeurs. « Le principal changement dans notre industrie concerne la précision et la qualité de l’information que nous fournissons au sujet du marché du travail », précise M. Raymond. Il organise donc régulièrement des groupes de discussion avec l’industrie et transmet ses constatations aux facultés afin que les programmes de cours soient mis à jour.
En plus d’attirer l’attention sur les possibilités d’avenir, de plus en plus d’universités encouragent les étudiants à mettre à l’essai leur future carrière grâce à l’apprentissage par l’expérience. À l’Université de Waterloo, déjà réputée pour son programme coopératif, la directrice du centre de carrières, Jennifer Woodside, explique que la recherche d’expériences peut aider les étudiants à cerner les carrières qui les intéressent. « En accédant au marché du travail dès le début de leurs études, ils peuvent rapidement confirmer et remettre en question leurs idées et perceptions quant à ce qui leur convient. »
Un autre changement notable est que la plupart des centres de carrières déploient d’importants efforts pour inciter les étudiants à assister à leurs présentations. Ils ne se contentent plus d’installer quelques affiches en espérant les attirer. Aujourd’hui, les centres de carrières nouent des partenariats avec de nombreux groupes et tiennent les étudiants informés directement dans leurs lieux de rassemblement : les résidences, les départements et les associations étudiantes, entre autres.
En plus de leur bureau principal, plusieurs services de placement universitaires disposent maintenant de bureaux satellites, surtout sur les grands campus. Certains de ces bureaux servent des populations cibles, comme les étudiants étrangers ou des groupes minoritaires désignés (personnes handicapées, peuples autochtones et minorités visibles). « Longtemps, on a regroupé tous les services aux étudiants dans un centre unique. Aujourd’hui, un modèle décentralisé a également été adopté, car des travaux de recherche ont démontré l’efficacité accrue des services offerts à proximité du lieu de vie des étudiants sur le campus », affirme Peter Dietsche, président de PSE Information Systems et auteur du rapport de 2017 intitulé Nouvelles perspectives sur les modèles canadiens de services d’orientation postsecondaires.
Le campus de l’Université Laval compte sept bureaux distincts. L’Université Queen’s offre des services d’orientation professionnelle sans rendez-vous dans les bureaux de ses associations d’étudiants étrangers, d’étudiants autochtones et d’étudiantes adultes. Le centre de carrières de l’Université de Waterloo s’est associé au groupe International Peer Community pour profiter de sa vaste connaissance des défis des étudiants étrangers qui explorent leurs options professionnelles.
Certains centres de carrières demandent, quant à eux, à des professeurs sensibles à leur cause de leur accorder un peu de leur précieux temps en classe pour la tenue d’ateliers. Même si quelques universitaires demeurent méfiants envers les centres de carrières, ils sont de plus en plus nombreux à accepter de les recevoir pendant leurs cours, ce qui leur est très utile pour faire connaître leurs services. « Avoir accès aux salles de classe est une véritable bénédiction pour la plupart des services, car l’auditoire y est littéralement captif », affirme M. Dietsche.
À l’Université Wilfrid Laurier, un nouveau programme d’apprentissage intégré à l’emploi adapte ses présentations aux travaux demandés par les professeurs pour aider les étudiants à bien comprendre les compétences générales qui s’y rattachent. « Souvent, les étudiants suivent un cours sans vraiment comprendre qu’ils y acquièrent des compétences qui plairont aux employeurs ou contribueront à leur développement professionnel », souligne Jan Basso, vice-rectrice adjointe à l’apprentissage par l’expérience et au développement professionnel de l’Université Wilfrid Laurier.
En plus de tous ces efforts de visibilité auprès des étudiants, les centres de carrières se transforment et emploient davantage de professionnels. Selon M. Donald de Brainstorm Strategy Group, le personnel des centres de carrières est de plus en plus reconnu au sein de l’administration, comme en témoigne le titre de vice-rectrice adjointe de Mme Basso, un honneur habituellement réservé aux membres de la direction.