Le secret des auteurs prolifiques
Dans son livre Write No Matter What, Joli Jensen offre des conseils aux universitaires pour accroître leur production écrite.
Les universitaires qui publient énormément suscitent souvent l’admiration, quelquefois la jalousie ou l’incompréhension de la part de certains de leurs collègues qui ne parviennent pas à égaler en nombre leur production écrite. Mais quel est leur secret pour être des auteurs aussi prolifiques?
Joli Jensen enseigne la communication à l’Université de Tulsa, en Oklahoma, et elle dirige en outre un programme d’écriture. Dans son livre Write No Matter What, elle identifie les trois éléments de base pour élaborer ses articles ou ses chapitres de livres : débuter par une anecdote qui attirera l’intérêt du lecteur, présenter des éléments de preuve pour solidifier l’argumentation, puis amorcer une discussion.
Elle admet avoir peu consulté pour préparer ce livre et s’être appuyée sur sa propre expérience d’écriture — les mots « My experience » reviennent constamment — pour énoncer ses conseils d’écriture:
- se réserver du temps pour soi-même et pour se consacrer exclusivement à l’écriture;
- se garder des forces pour ne pas avoir à écrire après avoir terminé des tâches épuisantes; et
- Mme Jensen considère que le lieu d’écriture doit être propice et aménagé en conséquence, avec une filière et des dossiers pour classer ses travaux.
Le livre se subdivise en 28 sections brèves. Parmi les points étudiés, on retrouve le « mythe de la première phrase », qui trop souvent empêche beaucoup de gens de débuter un texte, car ils recherchent sans cesse la bonne formule, la phrase optimale qui d’entrée de jeu semblera tout dire en problématisant une question de recherche. C’est à la fois une illusion, une utopie et un obstacle qui ralentit immanquablement trop de chercheurs et d’auteurs, et ce, à tous les niveaux.
Ils ne sont pas les seuls : en littérature, on désigne du mot latin « incipit » la première phrase d’un roman; il existe même des recueils regroupant les incipit des plus grands romans. Mais qu’il s’agisse d’un roman ou d’un texte savant, cette phrase d’ouverture n’a pas forcément été écrite en premier; il est préférable de jeter sur papier quelques idées dans le désordre, pour ensuite les agencer logiquement et couronner le tout par une première phrase qui pourra être rédigée durant le processus d’écriture, voire à la toute fin.
Attendre le mûrissement de la première phrase peut prendre beaucoup de temps; il est préférable de reporter ce problème en débutant sa rédaction non pas par le tout début, mais par une partie de son introduction ou par le milieu, avant de revenir au commencement. Comme on le sait, on écrit rarement une version définitive dès le premier jet. Il ne faut pas hésiter à produire des ébauches qui seront par la suite bonifiées (d’où le titre de l’ouvrage).
Dans la section « The Idea of One More Source », Mme Jensen encourage les universitaires perfectionnistes et les futurs écrivains à ne pas attendre d’avoir réuni toute la documentation nécessaire et d’avoir lu tous les écrits sur le sujet choisi pour commencer à écrire, car ce processus extrêmement prudent risque de retarder infiniment le début de la rédaction.
Le livre Write No Matter What se lit agréablement et s’apparente à une série d’articles de magazine; l’ouvrage est rédigé selon les mêmes techniques promues pour une rédaction efficace.
Joli Jensen, Write No Matter What: Advice for Academics, Chicago, The University of Chicago Press, 2017, 166 pages.
Postes vedettes
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
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