Un peu d’eau dans le désert : un message d’espoir à l’occasion de la Journée internationale des femmes
Les contributions inestimables des femmes et des communautés qui les mettent en valeur insufflent réconfort et courage en ces temps difficiles.
À l’occasion de la Journée internationale des femmes, nous célébrerons une fois de plus les exploits féminins et leurs extraordinaires retombées sur les familles, les collectivités et les nations. Nous évaluerons également le progrès, ou l’absence de progrès de la condition féminine dans le monde, et aborderons l’accablant fardeau qui incombe aux femmes en temps de conflits, d’inondations, d’incendies, de tremblements de terre et d’autres catastrophes. Enfin, nous évoquerons avec tristesse les conditions qui semblent immuables, et avec espoir celles qu’on peut changer.
Il y a près de 30 ans, deux rapports de l’UNESCO sur l’éducation et la culture (L’Éducation : un trésor est caché dedans, par Jacques Delors, et Notre diversité créatrice : rapport de la Commission mondiale de la culture et du développement, par Javier Pérez de Cuéllar, publiés respectivement en 1996 et en 1995) ont conclu que la clé de l’avenir est entre les mains des femmes qui donneront naissance à la prochaine génération et l’élèveront. Une nouvelle génération qui pourra changer le monde à son tour. C’était une conclusion parfaitement rationnelle et, selon toute vraisemblance, raisonnable. Elle m’a donné espoir et courage, je l’admets. Je croyais que les blessures infligées par les humains à leurs pairs et à l’environnement pourraient guérir. J’ai admiré les monuments célébrant la paix et j’ai proposé que les universités n’enseignent plus – ou plus seulement – les guerres, mais les périodes de paix et d’entre-guerres. Les guerres seraient abordées comme des interruptions, sans accaparer toute notre attention. Nous devons également souligner le travail remarquable des personnes qui se sont appliquées à découvrir les gènes à l’origine du cancer, des solutions aux pluies acides et des moyens de renforcer la vitalité des collectivités.
Comme les femmes prennent soin des nouvelles générations, les maux de l’humanité les touchent aussi très durement. Quand je pense aux victimes d’un tremblement de terre, je pense aussi à tous ces enfants qui ont perdu leur mère. Et quand je vois des images de familles souffrant de famine, de dysenterie, de COVID-19 ou d’autres maladies, je me demande dans quelles mesures les femmes pourront protéger la nouvelle génération. Un passage d’Une maison dans les nuages, l’autobiographie de Margaret Laurence, illustre bien cette fragilité. L’autrice y décrit sa rencontre avec une femme accroupie dans le désert en temps de sécheresse :
[…] le foulard noir qui lui couvrait la tête [était] couvert de poussière, […] ses traits étaient tirés et pincés. Elle tenait entre les mains une tasse de fer-blanc vide. Elle ne bougea pas d’un cil, ne demanda pas d’eau. Le désespoir a un silence qui lui est propre. Sa robe brune flottait dans le vent. Elle portait un bébé suspendu sur une de ses hanches. Le visage de l’enfant était tranquille aussi, il dodelinait de la tête dans la chaleur torride du soleil. Il nous restait un peu d’eau dans notre réservoir de secours, aussi nous nous arrêtâmes. Elle ne prononça pas un mot, mais elle fit quelque chose que je n’ai jamais pu oublier. Elle tendit la tasse à l’enfant pour qu’il y boive le premier. Elle avait soin de ne pas renverser une goutte. Après, elle passa doucement une main sur la bouche de l’enfant puis lécha sa paume de manière à ne rien perdre du liquide.
Non seulement, Mme Laurence remarque la détresse de la femme, mais aussi son courage et sa détermination de garder son enfant en vie.
Cette triste rencontre remonte aux années 1950, mais la télévision, les journaux et les magazines nous rapportent tous les jours des tragédies semblables. Nul besoin de quitter le confort de notre salon pour répandre la gentillesse et l’entraide en temps de catastrophe.
En cette Journée internationale des femmes, j’aimerais saluer toutes les personnes qui s’entraident, diffusent leurs connaissances en laboratoire ou en classe, et tendent généreusement la main aux autres, offrant un peu d’eau au milieu du désert. C’est aux femmes, à celles qui sont soutenues et qui s’entraident, mais aussi au monde entier, de s’unir pour sauver non seulement la vie de ces enfants, mais également préserver leur potentiel. Soyons pour ces jeunes générations des modèles de bienveillance et de générosité, pour qu’elles puissent le devenir à leur tour.
Aujourd’hui, je rends hommage aux femmes et à toutes les personnes qui les aident à bâtir un avenir lumineux.
Roseann O’Reilly Runte est présidente et directrice générale de la Fondation canadienne pour l’innovation, un organisme qui investit dans l’infrastructure de recherche d’établissements postsecondaires partout au Canada.
Postes vedettes
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
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