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L’industrie vinicole de la Nouvelle-Écosse comme sujet d’étude

Des chercheurs de l’Université Sainte-Anne s’intéressent à la production néo-écossaise de vin et à ses particularités.

par PASCALE CASTONGUAY | 13 JUIN 19

Développé pour accompagner les fruits de mer, le Tidal Bay, un style de vin propre à la Nouvelle-Écosse, a permis aux vignerons néo-écossais d’affirmer leur identité, et ce, même si leur industrie demeure jeune. Cette appellation, inaugurée en juin 2012, est l’un des facteurs qui expliquent l’intérêt grandissant pour l’industrie du vin dans cette province des Maritimes.

Ces dernières années, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a démontré son appui à ce secteur d’activité. Il a notamment octroyé une subvention de près de 300 000 dollars aux professeurs de l’Université Sainte-Anne Karine Pedneault et Gustavo Leite afin d’aménager un laboratoire de recherche vinicole. Celui-ci comprendra entre autres une salle de fabrication du vin, des salles de fermentation ainsi que des salles d’entreposage réfrigérées. « C’est difficile de travailler sur le vin sans aller du raisin jusqu’au vin, sans avoir ce lien entre le champ et la fermentation », soutient Mme Pedneault.

Avant de s’installer en Nouvelle-Écosse, la chercheuse a notamment travaillé au développement d’une plateforme de recherche sur les boissons fermentées pour le compte du Centre de développement bioalimentaire du Québec à La Pocatière. Sans être en mesure d’expliquer les motivations du gouvernement provincial pour les investissements dans ce secteur, elle note que la pomme était déjà cultivée et qu’il n’est pas rare que la pomme et la vigne aillent de pair.

Mme Pedneault reconnaît qu’il peut être difficile pour les vignerons canadiens de se tailler une place sur le marché. « Dans le milieu de la vigne, on valorise beaucoup le savoir-faire ancestral. On n’est pas capable de s’inventer 300 ans en arrière de nous d’un coup. » Ainsi, elle estime que les efforts de l’industrie vinicole de la Nouvelle-Écosse pour forger son identité avec le Tidal Bay lui permet d’aller « chercher un peu cette idée de tradition ».

L’investissement pour la création du laboratoire annoncé en mars dernier constituait la deuxième subvention en moins d’un an que Mme Pedneault recevait en lien avec ses travaux de recherche en viticulture. En septembre 2018, elle avait également obtenu, dans le cadre de la grappe agro-scientifique d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, un octroi de près d’un million de dollars sur une période de cinq ans.

Cette somme rendra possible l’embauche de quatre ou cinq étudiants aux cycles supérieurs. « Ça nous permet de former du personnel hautement qualifié, c’est une contribution importante à la vitalité d’une industrie », précise-t-elle.

Les travaux de celle dont le premier emploi dans l’industrie a été chez E & J Gallo Winery en Californie comprennent deux volets. Le premier consiste à étudier l’impact des hausses de température sur les vignes. « Ça nous permet d’étudier comment se développent les cépages qu’on cultive en Nouvelle-Écosse et de modéliser le développement de la vigne en fonction des conditions climatiques », explique Mme Pedneault.

Celle-ci estime que ces travaux visant à augmenter de façon artificielle la température des vignes permettront aussi de comprendre le lien au climat, et ce, pas uniquement dans une perspective horticole. « On peut utiliser ce dispositif pour prévoir quel sera l’impact des changements climatiques sur la vigne ici. »




Le second volet relève davantage du lien entre le terroir et la qualité des vins. Pour chaque cépage inclus dans cette étude, des vins seront confectionnés à partir de raisins cultivés sur trois sites différents, soit un site où la température est plus élevée, un site où la température est plus basse et un site au Québec.

« On va produire tous ces vins à l’Université Sainte-Anne, à l’exception de ceux qui seront faits au Québec, puis ils vont passer toute une batterie de tests d’analyse chimique, mais aussi d’analyse sensorielle. On va les décrire avec l’analyse sensorielle et on va aussi demander à des consommateurs lambda de venir déguster les vins et de nous dire lesquels ils préfèrent. »

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