Des universitaires canadiens méritants récompensés pour leurs travaux

Les Prix du Gouverneur général pour l’innovation, les prix Feuille d’or des IRSC et les prix et bourses de recherche Killam tous décernés en mai.

25 mai 2017

Qu’ont en commun un chercheur du domaine des cellules souches, un universitaire expert des droits des Autochtones et un entrepreneur en biotechnologie? Peu de choses en apparence, mais il semble que leurs travaux significatifs pour la société, eux, soient au cœur du sujet.

Alors que la saison des prix bat son plein, de nombreux universitaires canadiens comptent parmi les récipiendaires de prestigieuses récompenses, dont les Prix du Gouverneur général pour l’innovation, les prix Feuille d’or des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et les prix et bourses de recherche Killam. Chacun de ces prix a été décerné par le gouverneur général du Canada, David Johnston.

Prix du Gouverneur général pour l’innovation

C’est le 23 mai qu’a eu lieu, à Rideau Hall, la deuxième édition des Prix du Gouverneur général pour l’innovation. Cette distinction est remise à six individus, équipes ou organismes canadiens dont les travaux suscitent une transformation etont des retombées positives sur la qualité de vie au Canada. Les lauréats ont été nommés par des organisations à but non lucratif et sélectionnés par un comité composé de dirigeants des milieux universitaire, culturel et des affaires.

Marie-Odile Junker, professeure de linguistique à l’Université Carleton, a été récompensée pour ses travaux de recherche d’avant-garde sur la préservation grâce aux technologies de l’information des langues autochtones menacées de disparition. La candidature de Mme Junker a été proposée par la Fédération des sciences humaines du Canada.

Professeure d’immunogénétique à l’Université de Guelph, Bonne Mallard a reçu un Prix du Gouverneur général pour l’innovation en reconnaissance de ses travaux à l’échelle nationale et internationale sur la technologie de haute réponse immunitaire (HRI), qui vise à améliorer la santé des vaches laitières. La candidature de Mme Mallard a été proposée par l’Université d’Ottawa.

Paul Santerre, ingénieur chimique à l’Université de Toronto, a été récompensé pour avoir inventé la technologie Endexo, un revêtement spécial qui aide à réduire la formation de caillots chez les patients qui utilisent des instruments médicaux comme des cathéters. La candidature de M. Santerre a été proposée par la Fondation des Prix Ernest C. Manning.

Cofondateurs du Strongest Families Institute, Patricia Lingley-Pottie et Patrick McGrath ont été reconnus pour leurs travaux visant l’utilisation de logiciels privés pour donner plus de souplesse aux familles qui accèdent à des programmes fondés sur des données probantes à distance. Leur candidature a été proposée par la Fondation des Prix Ernest C. Manning.

Audra Renyi, fondatrice de la World Wide Hearing Foundation, a reçu un Prix du Gouverneur général pour l’innovation en reconnaissance de ses travaux sur l’utilisation de technologies abordables pour aider les personnes démunies qui ont des problèmes auditifs. Mme Renyi est également fondatrice et présidente-directrice générale de earAccess, une entreprise sociale à but lucratif. Sa candidature a été proposée par Grands Défis Canada.

L’entrepreneur en biotechnologie David Brown a été récompensé pour avoir fondé le MyCodey Group, qui produit et vend un ingrédient pharmaceutique essentiel à la fabrication d’une vaste gamme de médicaments et d’instruments médicaux dans le monde entier. La candidature de M. Brown a été proposée par Futurpreneur Canada.

Prix inauguraux des IRSC

Le 16 mai dernier, Rideau Hall et le gouverneur général ont rendu hommage, lors de la cérémonie inaugurale des prix Feuilles d’or des IRSC, aux plus brillants chercheurs en santé. Les prix sont d’une valeur de 100 000 $$ chacun.

John Dick, professeur de génétique moléculaire à l’Université de Toronto, a reçu le prix Feuille d’or des IRSC pour les découvertes en reconnaissance de ses travaux novateurs qui ont fait de lui le premier chercheur à identifier les cellules souches cancéreuses. Ses travaux de recherche permettent d’envisager une amélioration des traitements et de la qualité de vie pour les patients atteints du cancer.

Le prix Feuille d’or des IRSC pour l’impact a été décerné à une institution : le Centre d’excellence de la Colombie-Britannique sur le VIH/sida. Depuis 25 ans, le Centre fournit des soins et des traitements aux personnes vivant avec le VIH, forme des professionnels de la santé et fait la promotion de politiques fondées sur des données probantes visant à protéger la population de l’infection par le virus.

Gregory Steinberg a gagné le prix Feuille d’or des IRSC pour les réalisations remarquables d’un chercheur en début de carrière. Photo de IRSC.

Le prix Feuille d’or des IRSC pour les réalisations remarquables d’un chercheur en début de carrière a été décerné à Gregory Steinberg, professeur à la division d’endocrinologie et de métabolisme du département de médecine de l’Université McMaster. Ses travaux, qui explorent la relation de cause à effet, au niveau moléculaire, entre l’obésité et le diabète de type 2, ainsi que le rôle de l’alimentation et de l’exercice dans le maintien d’une bonne santé, sont porteurs de grandes promesses pour les 10 millions de Canadiens qui sont atteints de diabète ou à risque élevé de développer la maladie.

Enfin, Charlotte Loppie, directrice du Centre de recherche autochtone et d’engagement dirigé par la communauté, et professeure à l’École de santé publique et de politique sociale de l’Université de Victoria, a pour sa part remporté le prix Feuille d’or des IRSC pour la transformation : engagement des patients. La Dre Loppie est récompensée pour son dévouement continu auprès des Autochtones qu’elle encourage à participer à des projets de recherche qui ont une incidence sur leur vie.

Prix et bourses de recherche Killam

Le gouverneur général était également occupé le 30 mai à l’occasion de la remise des prix et des bourses de recherche Killam à Rideau Hall. Les prix, d’une valeur de 100 000 $ chacun, sont financés par le Conseil des arts du Canada et visent à rendre hommage à d’éminents scientifiques et universitaires canadiens qui mènent activement des travaux de recherche dans le secteur industriel, gouvernemental ou universitaire. Les lauréats dans chaque discipline sont :

Sciences naturelles : W. Ford Doolittle, de l’Université Dalhousie, est un biologiste évolutionnaire et moléculaire qui intègre la philosophie de la biologie et la recherche génomique aux notions de « l’arbre de la vie » et de la théorie de Gaïa. Ses travaux sur la génétique moléculaire comprennent l’étude du transfert latéral des gènes, un facteur clé de l’évolution microbienne, et la proposition d’une théorie alternative de la « toile de la vie ».

Sciences sociales : John Borrows, de l’Université de Victoria, est chercheur et avocat spécialisé dans les droits juridiques autochtones et le droit constitutionnel comparé. Fervent défenseur de l’intégration des concepts juridiques autochtones dans la pratique du droit canadien, M. Borrows est d’origine Anishinabe/Ojibwé et membre de Chippewa de la Première Nation Nawash en Ontario, au Canada

Sciences humaines : Tom Hurka, de l’Université de Toronto, est un philosophe dont la recherche et l’enseignement portent sur la philosophie morale et politique, en particulier sur la théorie éthique normative et sur la question « Qu’est-ce qui fait qu’une vie est bonne? ». Selon M. Hurka, la réponse est le plaisir, la connaissance, la réussite, la vertu et l’amitié.

Sciences de la santé : Julio Montaner, de l’Université de la Colombie-Britannique, est médecin et chercheur sur le VIH/sida, reconnu pour avoir sauvé des millions de vies dans le monde grâce à ses travaux audacieux sur le traitement antirétroviral hautement actif et sa stratégie du « traitement préventif ». Il appuie également la réduction des dommages, notamment grâce à des sites d’injection sécurisés et des programmes d’échange de seringues. Il travaille actuellement avec l’Organisation mondiale de la Santé sur les stratégies de prévention de l’hépatite virale.

Génie : Molly Shoichet, de l’Université de Toronto, est une chercheuse dont les travaux portent sur l’ingénierie tissulaire et des polymères, entre autres sur l’administration ciblée de médicaments, la régénération des tissus et la recherche sur les cellules souches. Ardente défenseure de la place des femmes dans les carrières en sciences et en technologie, Mme Shoichet est généralement considérée comme l’une des plus importantes scientifiques au monde.

De plus, six universitaires ont reçu une bourse de recherche Killam d’une valeur de 70 000 $ par année pour une période de deux ans, leur permettant ainsi de se décharger de leurs tâches administratives et d’enseignement pour poursuivre leur travail indépendant sur un projet de recherche particulier. Ces universitaires sont : Roberto Abraham, Université de Toronto; Deborah J Cook, Université McMaster; Eric Helleiner, Université de Waterloo; Dominic McIver Lopes, Université de la Colombie-Britannique; Louis Taillefer, Université de Sherbrooke; et Christine Wilson, Université McMaster.

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