L’heure de gloire des systèmes de gestion de l’apprentissage
Plus que jamais, ces systèmes logiciels jouent un rôle important pour les universités.
Étonnamment, au printemps dernier, les responsables de l’enseignement et de l’apprentissage à l’Université de la Saskatchewan ont trouvé le temps de prendre une décision importante concernant leur système de gestion de l’apprentissage (SGA) : passer de Blackboard Learn à Canvas. À l’automne 2019, ils avaient déjà restreint leur recherche à deux systèmes concurrents. Les consultations et les tests ont été exécutés avant le confinement. En mai 2020, l’Université a signé une entente avec Instructure, l’entreprise de Salt Lake City qui offre Canvas.
« L’ancien système n’était ni intuitif ni convivial. Il ne prenait pas en charge certaines méthodes d’enseignement que nous tenions à adopter », relate Nancy Turner, directrice chargée de l’amélioration de l’enseignement et de l’apprentissage à l’Université de Saskatchewan. La version de Blackboard hébergée à l’Université n’était pas de bonne qualité technique et il était difficile de l’utiliser sur les appareils mobiles. Qui plus est, Blackboard passait à l’infonuagique et abandonnait la version utilisée par l’établissement. Il fallait donc passer à la nouvelle version ou changer de fournisseur. Comme les professeurs et les étudiants ont besoin du SGA pour tous les cours, devoirs et questionnaires en raison de la COVID-19, il importait de trouver rapidement un excellent système.
Canvas répondait aux critères d’accessibilité et de pédagogie – particulièrement en ce qui concerne l’évaluation et la collaboration –, et les testeurs ont été agréablement surpris. « Nous avons vraiment aimé le fait que le système n’essaie pas de tout faire, précise Mme Turner. Il n’est pas trop compliqué. Son interface est simple, mais il fait bien le travail. »
Instructure a indiqué qu’elle transférerait les données de l’Université vers son SGA infonuagique au moment choisi par l’établissement. En raison de la pression qu’exerce la pandémie sur l’apprentissage numérique et à distance, l’Université a décidé de procéder rapidement. « La transition se fera en un an plutôt que les deux initialement prévues », confirme Mme Turner. Depuis septembre dernier, plus de la moitié des cours de l’Université se déroulent sur Canvas. Vingt pour cent de plus devraient être intégrés d’ici janvier, et le reste d’ici l’automne 2021. « Jusqu’ici, tout se passe très bien, souligne Mme Turner. Si j’avais pu voir l’avenir dans une boule de cristal, la transition serait déjà terminée, mais personne n’aurait pu prévoir [la pandémie]. »
Les SGA sont sans doute devenus le système logiciel le plus important pour les universités dans les dernières années, et les 10 derniers mois n’ont fait qu’accélérer la tendance. En fait, de nos jours, chaque université se définit par son SGA. En raison de la pandémie, « ce qui devait selon nous arriver en 2030 arrivera en 2021 », explique John Baker, président-directeur général de D2L, la société installée à Waterloo, en Ontario, qui exploite le SGA Brightspace.
Comme tout le monde est toujours en ligne, les avantages et les défauts de ces systèmes, sur le plan de la fonctionnalité et de la capacité à soutenir les objectifs pédagogiques, sont révélés au grand jour. « Les SGA ont dû changer et devront encore évoluer », précise James Wiley, analyste principal à Eduventures, une société américaine de recherche et d’experts-conseils qui travaille auprès des établissements d’enseignement supérieur. L’ampleur de ces changements, pour les entreprises et leurs clients, sera difficile à gérer.
Bref historique
Les SGA en ligne sont apparus au milieu des années 1990. Un des premiers systèmes largement utilisés, WebCT, a vu le jour à l’Université de la Colombie-Britannique en 1996. À son apogée – après sa vente à une société de Boston en 1999 –, il est utilisé par 10 millions d’étudiants dans 80 pays. Blackboard, entreprise fondée en 1997 et installée à Washington D.C., acquiert WebCT en 2006. À l’époque, WebCT est utilisé par 70 pour cent des universités et des collèges canadiens.
En 1999, M. Baker, alors étudiant de troisième année en conception de systèmes à l’Université de Waterloo, fonde Desire2Learn, qui deviendra D2L. Les salles de classe ne sont alors pas équipées d’Internet – il faut se rendre dans un laboratoire d’informatique pour accéder au Web. « Je frappais littéralement aux portes pour convaincre les professeurs de passer au numérique », se souvient-il.
Au début des années 2000, Moodle, un système australien à code source ouvert offre gratuitement une plateforme que les écoles peuvent elles-mêmes adapter à leurs besoins. L’entreprise adopte rapidement un modèle hybride : des partenaires certifiés par Moodle peuvent facturer les écoles pour la programmation, le soutien et l’hébergement du SGA, auquel cas un droit d’utilisation est versé à l’entreprise –, mais il demeure possible de tout faire soi-même.
« Nous avons vraiment aimé le fait que le système n’essaie pas de tout faire, précise Mme Turner. Il n’est pas trop compliqué. Son interface est simple, mais il fait bien le travail. »
Ces systèmes figurent encore parmi les plus populaires dans le monde. Moodle, utilisé par 39 pour cent des établissements d’enseignement supérieur en 2019 selon des données recueillies par Listed Tech, remporte la palme au Canada. De nombreux établissements ont adopté Moodle lorsque WebCT a été acheté par Blackboard. « WebCT ne coûtait pas tellement cher. Toutefois, lorsque Blackboard l’a acquis, l’entreprise voulait doubler les frais annuels », se souvient Marc Couture, conseiller pédagogique en technologies de l’information et des communications à l’Université de Sherbrooke. Le prix se serait élevé à plus de 100 000 $ pour l’établissement d’environ 30 000 étudiants. De plus, l’Université de Sherbrooke voulait personnaliser son système. « L’attrait pour le code source ouvert était déjà là », indique M. Couture.
Aujourd’hui, une poignée d’établissements canadiens utilisent Moodle, comme l’Université York et l’Université de l’Alberta, mais son vrai bastion se trouve au Québec. Tous les cégeps l’utilisent, tout comme la plupart des universités québécoises, y compris l’Université de Montréal, l’Université Concordia et le réseau de l’Université du Québec. D’ailleurs, le gouvernement du Québec a récemment annoncé du financement pour le projet DÉFI de l’Université du Québec à Montréal. L’objectif de ce projet est de fédérer les différents environnements numériques d’apprentissage pour permettre l’interconnexion des plateformes utilisées par les 10 établissements du réseau de l’Université du Québec.
Le SGA canadien Brightspace occupe à peu près le quart du marché, mais continue à gagner du terrain. L’Université Carleton a signé un contrat avec D2L en 2020 – elle utilisait Moodle. « Brightspace comprend un système d’analyse qui permet d’examiner la participation des étudiants et génère des rapports faciles à comprendre », explique David Hornsby, vice-recteur adjoint à l’enseignement et à l’apprentissage à l’Université Carleton. Cette année, le fournisseur a aussi convaincu l’Université de Victoria, une ancienne utilisatrice de Moodle, de faire le saut. L’Université Athabasca a récemment annoncé qu’elle ferait affaire avec D2L et la firme américaine Ellucian afin d’intégrer tous les aspects de l’apprentissage en ligne en « un tout cohérent ».
Malgré sa grande popularité ailleurs, Blackboard n’occupe que 11 pour cent du marché canadien, et sa dominance mondiale décline. « Beaucoup de gens voient ce SGA comme l’empire du mal », dit Greg Gay, spécialiste en accessibilité des TI à la Faculté d’éducation permanente Chang de l’Université Ryerson. (En 2002, M. Gay a contribué à la création d’un SGA à code source ouvert axé sur l’accessibilité nommé ATutor alors qu’il était à l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario [IEPO] de l’Université de Toronto.) Parmi les utilisateurs canadiens de Blackboard figurent l’Université Thompson Rivers, l’Université Ontario Tech et l’Université de Windsor.
Canvas, lancé en 2008, connaît quant à lui une croissance mondiale. Il n’est offert au Canada que depuis quelques années, mais a rapidement fait sa place sur le marché. Il est maintenant utilisé par huit pour cent des établissements d’enseignement supérieur canadiens. Plusieurs grands établissements l’ont récemment adopté, y compris l’Université de la Colombie-Britannique en 2017 et l’Université de Toronto en 2018 ainsi que l’Université de la Saskatchewan cette année.
La communauté du code source ouvert
Le 1er septembre 2020, l’Université York a relancé son SGA fondé sur Moodle sous un nouveau nom : uClass. Le système est maintenant hébergé sur 20 serveurs infonuagiques haute performance plutôt que 12, et les programmeurs de l’Université ont ajouté des fonctions. La nouvelle version s’intègre parfaitement avec la plateforme de communication Zoom et l’assistant virtuel intelligent de l’établissement appelé SAVY. Elle accepte les modules d’extension contenant des formules mathématiques et facilite la conception du matériel pédagogique.
« Un SGA à code source ouvert nous offre toute la liberté nécessaire », soutient Donald Ipperciel, dirigeant principal de l’information à l’Université York. L’Université a une équipe de trois programmeurs pour Moodle et M. Ipperciel décrit l’un d’entre eux comme son « arme secrète » et « le plus grand expert de Moodle au Canada ». L’équipe répond aux demandes individuelles des professeurs, adapte le système à chaque cours et crée les fonctions requises.
Un des attraits d’un système à code source ouvert comme Moodle est qu’il s’accompagne d’une communauté mondiale d’utilisateurs, souligne M. Couture de l’Université de Sherbrooke. Les conférences MoodleMoot encouragent la collaboration; le dernier événement au Canada a eu lieu à l’Université York en février 2018; la dernière édition mondiale, organisée en ligne, s’est déroulée à Barcelone en novembre dernier.
La communauté s’est avérée une grande aide pour l’Université Brock, qui fait partie des quelques établissements canadiens utilisant le SGA à code source ouvert Sakai, un système lancé en 2005 et distribué gratuitement par la fondation Apereo à partir des États-Unis. Au printemps dernier, l’établissement a commencé à éprouver des problèmes avec ses tests et questionnaires en ligne dont les questions exigeaient des calculs (une fonction génère des questions différentes pour chaque étudiant en remplaçant les valeurs numériques). Sakai restait bloqué dans une boucle. Les tests exigeaient beaucoup de temps.
Grâce à la communauté Web de la fondation, Matt Clare, directeur adjoint de l’apprentissage fondé sur la technologie à l’Université Brock, a découvert que l’Université de New York avait eu le même problème et avait créé un correctif. Comme l’Université Brock a recourt à un fournisseur externe pour l’hébergement et le soutien technique de son SGA, M. Clare a demandé aux techniciens d’adapter le correctif, et le problème a été résolu rapidement. « Ce qui est formidable avec Sakai, c’est de pouvoir trouver de l’aide extérieure », indique-t-il.
M. Clare admet que si l’établissement avait payé pour son SGA, il aurait appelé le fournisseur pour demander un correctif. « Je comprends pourquoi les universités paient, dit M. Ipperciel en parlant des SGA propriétaires. C’est moins compliqué. La résilience du système est aussi probablement supérieure. Les établissements n’ont pas à se soucier de l’évolution de leur SGA. Il est dans le nuage; quelqu’un d’autre s’en occupe. »
Le SGA de l’Université Brock est hébergé dans le nuage – de nombreux établissements prennent ce virage et n’hébergent plus tous leurs outils de TI sur leurs serveurs –, mais sa capacité est limitée par son contrat. Par conséquent, l’établissement a dû établir un calendrier pour restreindre le nombre d’examens faits en ligne en même temps au printemps.
Ceux qui paient des fournisseurs de SGA commerciaux pour héberger et gérer leurs services se font souvent promettre toute la capacité dont ils ont besoin, sans interruption, avec peu ou pas de tracas. C’est ce qui a poussé l’Université Carleton à abandonner Moodle pour adopter le SGA de D2L. « C’est une question d’efficience. Gérer notre SGA ne fait pas partie de nos fonctions principales », explique M. Hornsby.
Mais les clients des systèmes commerciaux sont à la merci des décisions d’affaires des fournisseurs. En décembre 2019, Instructure et son SGA Canvas ont été achetés par un fonds d’investissement privé. Certains ont alors dit que la société se concentrerait davantage sur ses clients corporatifs, plus lucratifs que les autres, particulièrement depuis qu’elle a réduit ses prix pour élargir sa part du marché. « Le système est facile à utiliser, mais de quoi aura-t-il l’air dans cinq ans? se demande M. Wiley. Il ne doit pas rester tel quel, il doit continuer d’évoluer au fil des innovations. » La santé financière de Blackboard soulève des questions depuis quelques années, ce qui a poussé de nombreuses universités à changer de SGA.
Mais quel type de SGA est le moins coûteux? Personne ne semble le savoir. « Les systèmes à code source ouvert peuvent sembler gratuits », dit M. Wiley. Toutefois, « il faut tenir compte des coûts, internes et externes, et du temps que le personnel et les professeurs devront y consacrer », souligne-t-il, admettant n’avoir aucune idée de la solution la moins coûteuse. M. Ipperciel de l’Université York était à l’Université de l’Alberta en 2010 lorsque celle-ci a analysé la différence de coûts entre Moodle et Blackboard et découvert que la solution à code source ouvert coûterait quatre fois moins cher que la solution propriétaire. « Même s’il faut une équipe de soutien, c’est moins cher », dit-il.
M. Baker, de D2L, est d’un autre avis. Il affirme que des clients de D2L paient aussi peu que 40 000 $ par année pour utiliser Brightspace; d’autres paient plus de 100 000 $, selon la taille de l’établissement. Les systèmes à code source ouvert, avec leurs frais cachés, peuvent coûter de cinq à dix fois plus cher, selon lui. L’Université de Victoria est passée à Brightspace pour économiser, dit-il. « Elle veut consacrer ses fonds à des activités plus rentables pour elle. »
Une demande qui croît sans cesse
Les SGA d’aujourd’hui doivent pouvoir en faire beaucoup. Toutefois, il peut être difficile de répondre aux besoins multimédias et autres besoins complexes des universités. « Autrefois, les SGA servaient surtout à gérer des ressources. Ils soutenaient l’apprentissage en personne », explique Michelle Sengara, experte de l’enseignement et de l’apprentissage en ligne qui fait partie de l’équipe d’innovation stratégique de l’Université York. Puis, « lorsque nous avons acquis des compétences en apprentissage numérique, nous avons commencé à nous dire que les SGA devaient nous aider à apprendre », dit-elle. La pandémie a forcé les technophobes à passer au virtuel et poussé les personnes déjà à l’aise avec les portails de SGA à explorer de nouvelles fonctions et à accroître leurs exigences.
Les SGA se retrouvent donc à la croisée des chemins : ils excellent en hébergement de contenu et sont dotés de quelques outils de communication et de pédagogie, mais devraient se doter de logiciels externes, de modules d’extension, etc. pour offrir la vidéo, la vidéoconférence, le clavardage en direct et d’autres fonctions pour les sciences, la technologie, le génie et les mathématiques (STGM). « Les utilisateurs demandent diverses fonctions pour améliorer le travail synchrone. Ces outils sont souvent séparés du SGA », précise Clare Brett, professeure agrégée et présidente du Département des programmes d’études, de l’enseignement et de l’apprentissage à l’IEPO de l’Université de Toronto.
M. Wiley d’Eduventures Research affirme que les fournisseurs de SGA se retrouvent face au dilemme de devoir décider combien de ces fonctions externes intégrer. « C’est comme jouer à Pacman et avaler de nouvelles fonctions pour répondre à la demande du marché qui évolue. Certains décident de concéder certaines fonctions connexes à d’autres fournisseurs et de se concentrer sur ce qu’ils font de mieux. »
Cependant, la signature d’ententes supplémentaires avec d’autres fournisseurs pour obtenir ces fonctions augmente les dépenses et les difficultés. Par exemple, l’Université de Sherbrooke utilise depuis longtemps Adobe Connect pour la vidéoconférence, ce qui est devenu un problème au printemps dernier. « Nous n’avions pas assez de licences », déclare M. Couture. L’établissement s’est doté de Microsoft Teams et a laissé le choix aux chargés de cours. « Toutefois, ces outils ne sont pas bien intégrés à Moodle », déplore-t-il, un problème que le soutien technique espère régler bientôt.
Les universités canadiennes souhaitent aussi que leur SGA soutienne mieux l’ensemble de leurs valeurs pédagogiques. Des fonctions facilitant l’évaluation par les pairs, l’autoévaluation, la collaboration, la discussion, la classe inversée et l’utilisation de portfolios peuvent être offertes dans les systèmes actuels dans diverses mesures, mais sont souvent difficiles à synchroniser.
Sous pression, les fournisseurs mettent constamment leur SGA à niveau, cherchant à ajouter des fonctions tout en préservant la facilité d’utilisation. M. Baker dit que D2L investit de 35 à 40 pour cent de ses revenus dans la recherche-développement pour ajouter ou améliorer des outils favorisant la participation des étudiants, la facilité d’évaluation pour les professeurs et l’apprentissage axé sur les résultats. Néanmoins, nombreux sont ceux qui préfèrent tout faire eux-mêmes.
« Le bon côté de cette pandémie est qu’elle a permis de démystifier le monde virtuel. Lorsque nous nous reverrons en personne, ces outils seront mieux intégrés. »
L’équipe de Mme Sengara à l’Université York a créé des modèles de cours Moodle qui donnent la priorité à la pédagogie et la conception de matériel didactique. « Nous voulons créer une expérience de SGA qui permettra aux professeurs de comprendre toutes les fonctions, qui sera conviviale et qui comprendra des menus déroulants pour l’évaluation des apprentissages. » Le système renferme un tableau de bord montrant quels étudiants n’ont pas encore remis leurs travaux ou n’ont pas accédé au portail récemment; une fenêtre de courriel s’affiche automatiquement pour que les professeurs puissent facilement écrire aux retardataires. Dans leur tableau de bord, les étudiants peuvent quant à eux faire un suivi complet de leur apprentissage – pas seulement de leurs notes, mais aussi de leurs progrès par rapport aux compétences à acquérir au XXIe siècle, comme l’empathie et l’esprit de collaboration. L’équipe travaille aussi sur une fonction de clavardage qui s’affiche pendant les cours.
Parallèlement, Mme Brett a participé à la création d’un outil de communication et de collaboration surnommé « PeppeR », dans lequel les discussions peuvent s’étendre sur plusieurs semaines et inclure des liens internes renvoyant vers du contenu ou des fils de clavardage antérieurs. « Cet outil fait la promotion de valeurs très importantes pour nous, comme les conversations approfondies, la motivation des étudiants et la génération d’idées », précise-t-elle. Le SGA Canvas de l’Université de Toronto s’intègre à PeppeR. Les professeurs peuvent donc l’ajouter à leurs cours.
Il existe aussi un vaste éventail de petits SGA polyvalents qui répondent à divers besoins, indique M. Gay de l’Université Ryerson. « Les gens n’en peuvent plus d’en découdre avec les grands fournisseurs. Ils veulent utiliser leurs propres systèmes et en faire ce qu’ils veulent. » M. Gay fait actuellement l’essai d’un système appelé Matrix conçu pour le secteur privé, parce que le système D2L ne peut pas être utilisé sans adresse de courriel de l’Université Ryerson. « Nous voulons permettre le microapprentissage, et avec D2L, c’est impossible », dit-il, ajoutant qu’il espère qu’un SGA souple permettra à l’établissement de changer sa manière de donner des cours et d’élargir son bassin d’étudiants.
Il est indéniable que la pandémie a accéléré l’adoption des SGA, accru la dépendance à ceux-ci et en a fait des outils de la vie quotidienne dans le milieu universitaire. « Le bon côté de cette pandémie est qu’elle a permis de démystifier le monde virtuel. Lorsque nous nous reverrons en personne, ces outils seront mieux intégrés », déclare M. Hornsby de l’Université Carleton. Certains experts sont néanmoins plus prudents. « La technologie ne fait rien d’elle-même, précise Mme Brett. Tout dépend de l’utilisation qu’on en fait. »
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