Un chancelier pas comme les autres
Nommé chancelier de l’Université de Montréal à 48 ans, Frantz Saintellemy personnifie à lui seul le renouvellement.
L’entrepreneur Frantz Saintellemy est le nouveau chancelier de l’Université de Montréal (U de M). Actuel président et chef de l’exploitation de LeddarTech, une entreprise qui conçoit des microprocesseurs et logiciels utilisés dans l’industrie automobile, il siège au conseil d’administration de l’établissement depuis quatre ans. C’est l’ancienne chancelière Louise Roy qui était le visage de l’établissement entre 2008 et 2018 et la vision qu’elle avait pour l’U de M du futur qui l’avait convaincu à l’époque de s’engager auprès de l’établissement.
D’abord surpris qu’on ait pensé à lui pour assumer la fonction de chancelier, il n’a désormais plus de doute : il est bel et bien la bonne personne pour accompagner l’université montréalaise dans le virage qu’elle amorce. C’est donc avec enthousiasme qu’il envisage son mandat de quatre ans.
Se définissant lui-même comme « un produit de l’éducation », M. Saintellemy voit l’éducation postsecondaire comme un « levier sociétal ». C’est d’ailleurs pourquoi il juge important que les écoles primaires et secondaires tentent d’« inciter [les jeunes] à voir plus loin et à en faire plus ». À son avis, « il faut s’assurer qu’on ne perd pas [les jeunes] au début [du cycle de l’éducation] afin de leur donner les meilleures chances possible » pour leur avenir.
Si certains s’arrêteront au caractère symbolique de la nomination, pour lui « c’est beaucoup plus que cela ». Comme il est conscient qu’il n’a pas le profil type, le nouveau chancelier estime que ce choix démontre le leadership de l’Université. « J’ai 48 ans, je suis noir et je travaille dans les technologies. Le fait qu’on m’a choisi, ça dit tout sur la valeur de l’Université de Montréal », affirme-t-il.
En plus d’incarner un certain changement, M. Saintellemy a déjà fait sa marque en matière de diversité et d’inclusion. Cofondateur et président du conseil d’administration du Groupe 3737, un incubateur d’entreprises qui « mise surtout sur les projets d’individus provenant de l’immigration, la diversité et l’inclusion », avec sa conjointe, il finance cette initiative depuis une dizaine d’années.
Même si la philanthropie ne lui est pas étrangère et qu’il n’est pas rare que le titre de chancelier vienne également avec la responsabilité d’être actif sur le plan des campagnes de financement de l’Université, il croit fermement que sa principale contribution concernera plutôt le virage numérique et l’innovation. À cet égard, il est également vice-président du Conseil de l’innovation qui planche en ce moment sur l’élaboration de la prochaine Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation. Il voit d’ailleurs la combinaison de ces deux rôles d’un bon œil. « Ça se marie très bien, c’est très intimement lié », souligne-t-il avant de préciser qu’il n’est pas seul dans cette position puisque la rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours, est celle qui préside le Conseil.
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