Comment soutenir des collègues victimes de maltraitance en ligne fondée sur le genre
Pour les victimes de harcèlement en ligne, le soutien d’une communauté formée de collègues, de pairs et de directrices et directeurs de recherche est un baume salutaire.

Amnistie internationale utilise le terme violences fondées sur le genre facilitées par la technologie (VFGFT) pour « décrire les actes par lesquels la technologie est utilisée pour nuire aux femmes, aux filles et aux personnes LGBTI », ce qui comprend la cyberintimidation, le cyberharcèlement, la divulgation de données personnelles et d’autres comportements coordonnés dont l’objectif est de causer un préjudice émotionnel, psychologique ou physique à la personne visée.
Mon équipe de recherche à l’Université Royal Roads étudie depuis 2017 les universitaires confrontés à ces formes de violence. Nous avons constaté que les VFGFT ont des conséquences importantes sur le plan émotionnel, psychologique et professionnel pour les personnes visées. Nous avons également appris que, même si la plupart des établissements reconnaissent qu’il s’agit d’un problème pour les femmes et les membres de communautés marginalisées en milieu universitaire, ils ignorent quoi faire pour s’y attaquer.
Il est vrai qu’on ne peut pas punir les auteurs anonymes ou aléatoires de violence en ligne. Mais cela ne veut pas dire qu’on ne peut rien faire.
Alors, comment pouvez-vous soutenir une ou un collègue confronté à du harcèlement en ligne?
Voici cinq conseils issus de nos recherches :
- Faites-leur savoir que vous couvrez leurs arrières. Avant qu’un ou une collègue ne donne une entrevue dans les médias, ne partage ses travaux en ligne ou ne commente un enjeu en lien avec ses recherches sur les réseaux sociaux, il est essentiel que cette personne sache à qui se fier en cas de réaction négative. Faites-lui savoir dès le départ — et aussi souvent que nécessaire — que vous êtes prêt à l’aider, que vous la soutenez et que vous serez là en cas de besoin. Cela peut passer par le fait de partager votre propre expérience de harcèlement en ligne, pour montrer que vous comprenez ce qu’il ou elle traverse, ou encore en l’encourageant à vous informer lorsqu’un contenu est sur le point d’être publié afin que vous puissiez intervenir rapidement si besoin.
- Faites preuve de proactivité dans vos commentaires en ligne. Des études montrent que les commentaires positifs et proactifs sur un forum ou un article en ligne contribuent à créer un environnement moins propice aux commentaires négatifs. De même, le contre-discours — c’est-à-dire répondre de manière constructive et proactive au harcèlement en ligne — peut avoir des effets réels. Une fois qu’un ou une collègue vous a signalé un article ou un message problématique, vous pouvez contribuer à réduire les répercussions du harcèlement en publiant des commentaires positifs ou en engageant un contre-discours.
- Bloquez, consignez, signalez. Le contre-discours ne suffit pas toujours. Souvent, les personnes visées doivent bloquer, consigner et signaler les auteurs de harcèlement. Mais cela peut être très stressant et accablant, surtout si elles doivent le faire seules, ce qui augmente le risque d’épuisement émotionnel. Vous pouvez être un allié efficace en prenant en charge une partie de ce travail. Certaines personnes nous ont confié avoir désactivé leurs notifications et demandé à leur entourage de les aider à bloquer, documenter et signaler les cas de harcèlement. Demandez à votre collègue s’il souhaite votre aide pour ces tâches importantes.
- Offrez du soutien à l’extérieur du travail. Les personnes touchées par les VFGFT peuvent avoir besoin de parler, de faire une pause ou simplement de sentir qu’elles ne sont pas seules. Vous pouvez leur offrir un soutien concret : proposer une promenade ou un café, prendre temporairement en charge certaines tâches si elles doivent s’éloigner de leur ordinateur, ou même les raccompagner à leur voiture si elles se sentent vulnérables.
- Parlez-en à votre employeur. Les établissements peuvent offrir un soutien en matière de TI, de communications ou de sécurité, et devraient mettre en place, en consultation avec le corps professoral, des politiques pour soutenir les personnes harcelées. La majorité des institutions ne disposent pas encore de tels cadres, mais vous pouvez contribuer à en réclamer un. Il ne devrait pas revenir uniquement aux victimes de porter cette responsabilité. Vous pouvez faire partie des voix qui demandent un soutien accru, surtout pour les collègues les plus marginalisés ou précaires (comme les personnes chargées de cours ou non titularisées).
En adoptant ces pratiques, vous pouvez avoir un impact concret sur la vie de vos collègues ciblés par des violences fondées sur le genre facilitées par la technologie.
Postes vedettes
- Sciences infirmières - Professeur ou professeure (pratique avancée en sciences infirmières)Université Laval
- Psychologie - Professeure ou professeur (psychologie clinique de l’enfant, de l’adolescent et des parents)Université de Sherbrooke
- Directeur ou directrice – Services d’appui à la négociation avec le corps professoral (SANCP)Association canadienne du personnel administratif universitaire (ACPAU)
- Chaire de recherche du niveau 1 en multiples domainesUniversité de Sherbrooke
- Sciences de l'éducation - Professeure ou professeur (didactique du français/développement langagier)Université de Moncton - Campus de Moncton
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