Franchise, ouverture et dialogue : les maîtres mots pour parler carrière avec vos étudiants aux cycles supérieurs
En temps de pandémie, la communication est essentielle à l’établissement et au maintien de bonnes relations entre les directeurs de thèse et leurs étudiants.
Toutes disciplines confondues, l’aptitude la plus importante est peut-être de savoir communiquer, et ce, non seulement pour les étudiants aux cycles supérieurs. Pour les directeurs de thèse, cette aptitude est essentielle à l’établissement et au maintien de bonnes relations avec leurs étudiants, surtout en temps de pandémie. Les choses sont loin d’être aussi simples qu’avant. Plus question de croiser par hasard un étudiant et d’aller discuter avec lui devant un café pour résoudre ses problèmes. En tant que directeur de thèse à distance, vous devez désormais planifier le moyen, le moment et le contenu des communications avec vos étudiants. Ces échanges n’ont jamais eu autant d’importance. Ils exigent beaucoup de travail. Selon le spécialiste en communication Dan Oswald, les discussions portant sur des sujets délicats doivent être claires : franches, ouvertes et fondées sur le dialogue.
Discussions sur la carrière
Libre à vous de discuter ou non carrière avec vos étudiants aux cycles supérieurs. Pour certains d’entre vous, le sujet est délicat. Peut-être ne savez-vous pas exactement quoi dire, ou vous sentez-vous démuni parce que vous n’avez fait carrière que dans le milieu universitaire. Ne vous en faites pas! Vous n’avez pas à détenir toutes les réponses. Ce qui compte, c’est de discuter. Le gestionnaire en chef Peter Drucker a écrit : « le plus important en matière de communication est de percevoir les non-dits ». C’est particulièrement vrai dans le cas des étudiants aux cycles supérieurs. Vous évitez peut-être de discuter carrière avec eux parce que vous êtes dans l’incertitude. Sachez toutefois que si vous ne dites rien, vos étudiants risquent de présumer que leurs ambitions et objectifs vous indiffèrent parce qu’ils ne correspondent pas aux vôtres.
Vous pouvez faire certaines choses pour vous préparer à discuter carrière avec vos étudiants et leur faciliter les choses. Premièrement, ne présumez pas qu’ils savent que vous soutenez leurs aspirations professionnelles, peu importe ce qu’elles sont. Recueillez de l’information et des ressources accessibles sur votre campus, entre autres auprès de votre centre de carrières, de l’école d’études supérieures, de votre centre d’enseignement, de l’association des diplômés ou encore de toute entité sur le campus dont les priorités comprennent le développement professionnel. Transmettez ensuite cette information et ces ressources à vos étudiants, soutenez-les et faites preuve d’enthousiasme pour les encourager.
Deuxièmement, n’hésitez pas à dire : « Je ne sais pas. » Vous n’avez pas à avoir réponse à tout. Mais vous devez donner des recommandations et apporter votre soutien. Au lieu de simplement dire à vos étudiants de s’adresser à un autre département, demandez-leur si vous pouvez les mettre directement en relation avec une personne-ressource et appuyez leur recours aux services en question. Cela les incitera à franchir le pas sans peur des conséquences.
Vous pouvez par exemple leur dire qu’à la suite de votre conversation, vous aimeriez les mettre en relation avec votre collègue X du centre de carrières. X est une ressource formidable pour les étudiants aux cycles supérieurs, et pourra les aider à rédiger leur CV ou une lettre de présentation, à explorer des pistes de carrière, etc.
Ne manquez pas d’effectuer un suivi. Beaucoup d’étudiants reportent la planification de leur carrière, à leur détriment. En tant que mentor, investissez-vous. N’hésitez pas à discuter carrière avec vos étudiants lors de vos rencontres périodiques avec eux.
Écoute active
Écouter vos étudiants avec la volonté de les comprendre plutôt que de leur répondre favorisera grandement l’établissement d’une relation franche et ouverte. La pratique de l’écoute active vous aidera à cerner les problèmes à mesure qu’ils surgissent, et les moments où vos étudiants ont besoin d’une aide qui va au-delà de ce que vous pouvez leur apporter. Lorsque vous discutez de ses progrès avec un étudiant, donnez-lui la possibilité de résumer ses travaux. Écoutez-le. Prenez des notes. Ne l’interrompez pas, même si vous en brûlez d’envie. Posez-lui des questions ouvertes pour lui permettre d’exprimer sa pensée. Les points récurrents de son discours vous aideront à cerner les problèmes sous-jacents. Tenez des propos réfléchis qui conforteront l’étudiant, lui montreront que vous êtes attentif et que vous vous souciez de lui.
Vous pouvez par exemple dire : « J’ai remarqué que tu as souvent employé les mots problème, défi ou obstacle en discutant de X. Tu sembles préoccupé. Est-ce exact? Discutons-en, voyons si nous pouvons trouver des solutions à certaines de ces difficultés. »
La pandémie de COVID-19 a épuisé les étudiants aux cycles supérieurs, dont 72 pour cent disent se sentir plus anxieux, déprimés, démunis et seuls qu’auparavant. Vos étudiants ont besoin de votre soutien. Ce n’est pas compliqué de commencer par les écouter. Encouragez-les à dialoguer ouvertement, cela les aidera à retrouver le moral.
Aider les étudiants aux cycles supérieurs
Dans le cadre d’un sondage national mené auprès d’étudiants canadiens aux cycles supérieurs, la moitié des participants ont indiqué ne pas être certains d’obtenir leur diplôme en raison de la pandémie, et 40 pour cent ont indiqué s’interroger sur son incidence sur leurs échéances. Les étudiants aux cycles supérieurs s’inquiètent aussi bien sûr pour leurs finances, en particulier s’ils dépendent de l’aide de leur établissement. Compte tenu des incertitudes liées à l’argent, au marché de l’emploi universitaire et au coût du report de la recherche d’emplois hors du milieu universitaire, il est judicieux de discuter franchement avec chaque étudiant de ses projets à long terme et de la progression de ses études.
Avant d’engager la conversation avec un étudiant, demandez-vous honnêtement s’il a respecté les obligations de son programme, ou s’il est sur le point d’y parvenir. Prenez en compte ses aspirations professionnelles. En d’autres circonstances, vous pourriez lui proposer de prolonger ses études d’un an afin de mener d’autres travaux de recherche ou de publier, mais actuellement, ce ne serait peut-être pas dans son intérêt, surtout s’il cherche un emploi hors du secteur universitaire, où le marché est tendu. La pandémie de COVID-19 a entravé le perfectionnement professionnel des étudiants, les a privés d’occasions de formation, de temps pour réfléchir à leur carrière et de la stabilité qu’ils pouvaient attendre de leur programme d’études supérieures. S’ils sont en mesure de défendre leur thèse à distance, il ne faut pas alourdir leur fardeau en reportant l’attribution de leur diplôme. Par ailleurs, si la pandémie retarde sensiblement l’accomplissement des progrès attendus d’un étudiant, il doit le savoir pour pouvoir prendre des décisions éclairées à propos des prochaines étapes. C’est particulièrement important dans le cas des étudiants étrangers et des étudiants aux cycles supérieurs qui ont des personnes à charge.
Postes vedettes
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
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