Le mentorat à distance, une aide à la réussite prisée des universités
Des universités montréalaises ont développé des ressources innovantes de mentorat accessibles à distance.
Pour réussir cette rentrée bien singulière, plusieurs universités misent sur des dispositifs de mentorat qui proposent d’accompagner les étudiants dans leurs parcours universitaire et professionnel, a fortiori en période difficile de crise sanitaire. Ces derniers mois, l’Université de Montréal (U de M) et l’Université du Québec à Montréal (UQAM) ont développé des ressources innovantes de mentorat entièrement accessibles à distance.
Orienté sur le développement professionnel et la transition vers le marché du travail, le nouveau programme de mentorat de l’U de M met en relation les nouveaux diplômés avec d’anciens étudiants aujourd’hui dotés de plus de 10 ans d’expérience professionnelle. « Les mentorés sont accompagnés s’ils ont des doutes ou des questions. Ils bénéficient d’un soutien et de conseils pertinents qui leur permettront, peut-être, de se sentir moins perdus. En temps de pandémie, ils ont encore plus besoin de ce soutien », observe Anne Ferré, conseillère aux futurs et jeunes diplômés à l’U de M et responsable du programme.
Renforcer la confiance en soi, aider à clarifier un projet professionnel, établir un réseau tout en favorisant l’appartenance institutionnelle…Ces programmes s’avèrent être de précieux alliés à̀ la réussite et à l’insertion socioprofessionnelle en période de COVID-19. Instigateur de l’initiative, le Réseau des diplômés et des donateurs de l’U de M « cherchait à repenser ses manières de faire » après trois ans d’existence, reconnaît Mme Ferré.
Or, dans un contexte de bouleversement socio-économique, l’idée d’un programme de mentorat devient plus que jamais indispensable, assure-t-elle. Le projet pilote concerne initialement les plus petites facultés – celle de l’aménagement, l’École de santé publique et la Faculté de droit – « pour permettre plus facilement des réajustements par la suite », anticipe la responsable du programme. Autre avantage? La dématérialisation du mentorat sait séduire les profils les plus timides.
Dans la semaine suivant l’appel à candidatures auprès des diplômés, 20 inscriptions de mentors intéressés ont été soumises, celles « de directeurs, d’auto-entrepreneurs, d’anciens diplômés travaillant dans de grosses entreprises et qui veulent redonner », se félicite Mme Ferré. Le programme, d’une durée de quatre mois mais extensible selon les besoins du mentoré, sera inauguré en janvier. Il favorise un jumelage informel et personnalisé : une fois la mise en contact établie, mentors et mentorés gèrent eux-mêmes leurs échanges sur la base d’une rencontre par mois – virtuelle dans les circonstances. Les deux parties restent liées par un contrat de bienveillance et de confidentialité, précise Mme Ferré.
Élo, « le Tinder du mentorat »
Ancien étudiant à l’UQAM, Singra Zagré ne tarit pas d’éloges sur l’importance et l’efficacité de telles initiatives, notamment à distance. Il a été l’un des tous premiers mentorés d’un programme similaire à l’École des sciences de la gestion en 2015. « En tant qu’étudiant étranger, ce n’est pas facile. On se demande comment s’intégrer, comment adapter son CV au marché de l’emploi canadien », se souvient celui qui finira par retourner au Burkina Faso, son pays d’origine, après avoir décroché un poste de cadre comme auditeur interne de son entreprise.
En 2019, il s’inscrit à Élo Mentorat, une plateforme de cybermentorat qui s’adresse alors uniquement aux anciens diplômés de l’UQAM actifs sur le marché du travail. « J’avais besoin d’être plus visible sur les réseaux sociaux, dit-il, ma mentor m’a donné des astuces pour mon profil LinkedIn. »
Les utilisateurs d’Élo remplissent un profil en fonction de leurs objectifs, champs d’intérêt et compétences que la plateforme va jumeler selon un algorithme, à l’instar des applications de rencontres. Mentors et mentorés évoluent ensuite de manière autonome. « Dans les réseaux sociaux, on est en contact avec tout le monde et personne à la fois, alors que cet outil propose une aide personnalisée », défend sa conceptrice Catherine Légaré.
Cette année, la plateforme a élargi son mandat en s’adressant à tous les membres de la communauté uqamienne, diplômés mais aussi étudiants. En quelques semaines seulement, « les statistiques explosent, le besoin est là », évalue la rectrice de l’UQAM, Magda Fusaro.
Cette plus grande accessibilité résulte d’une réflexion sur la santé mentale des étudiants entamée l’an dernier, précise Mme Fusaro qui a observé un accroissement des cas de détresse psychologique à l’Université. L’année 2020 n’aura rien arrangé à la tendance, bien au contraire. « La pandémie peut entraîner une solitude, c’est une période qui favorise les questionnements, la réflexion sur les choix de carrière. Pouvoir en discuter, échanger, c’est fondamental. » Le cybermentorat, outil d’accompagnement, d’orientation, d’intégration, peut aussi simplement offrir une écoute salvatrice.
Postes vedettes
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
Laisser un commentaire
Affaires universitaires fait la modération de tous les commentaires en appliquant les principes suivants. Lorsqu’ils sont approuvés, les commentaires sont généralement publiés dans un délai d’un jour ouvrable. Les commentaires particulièrement instructifs pourraient être publiés également dans une édition papier ou ailleurs.