Se tailler une place au congrès de l’Acfas en tant que jeune chercheur
Quelques conseils pour accroître vos chances que votre proposition de colloque à l’Acfas soit acceptée.
Depuis des décennies, le congrès annuel de l’Acfas est l’événement scientifique francophone le plus complet et le plus rassembleur au Canada; durant cinq journées très chargées (généralement en mai), il réunit dans une université-hôtesse — toujours différente — des chercheurs, des étudiants, des thésards et des experts dans tous les champs de la recherche, allant des sciences exactes aux sciences humaines et sociales, en passant par les domaines de la santé et de l’éducation. S’il existe des sections disciplinaires précises (chimie, physique, philosophie, psychologie, éducation, etc.) qui regroupent — presque invariablement et chaque année — des communications libres, chaque congrès accueille également des dizaines de colloques ponctuels axés sur une thématique précise ou à la rencontre de plusieurs disciplines; ces colloques thématiques d’une journée (ou parfois deux) sont tenus sous la supervision d’un chercheur qui, la plupart du temps, en propose la tenue avant de lancer un appel à propositions. Un processus d’évaluation par un comité de sélection a lieu pour toutes les étapes.
De nombreux professeurs se souviennent d’avoir fait leur « première communication arbitrée » lors d’un congrès de l’Acfas, souvent à l’époque où ils étaient doctorants. En plus d’offrir la possibilité d’exposer ses travaux ou ses hypothèses de travail, le congrès de l’Acfas permet d’assister à des présentations inédites faites par des collègues œuvrant dans des disciplines connexes, provenant d’autres établissements, quelquefois de l’étranger, occasionnant ainsi un heureux choc des idées.
À partir de quand un chercheur peut-il envisager d’organiser un colloque à l’Acfas?
Est-il possible pour un jeune chercheur ou un doctorant d’organiser sous son seul nom un colloque à l’Acfas? On sait que les colloques thématiques de l’Acfas sont habituellement supervisés par des professeurs, des chercheurs aguerris ou des équipes provenant de laboratoires subventionnés. Pourtant, rien n’interdit aux chercheurs ayant peu d’expérience de proposer un projet de colloque pour un prochain congrès annuel de l’Acfas; mais quelles sont les chances réelles de succès quand le proposeur est un jeune chercheur ayant peu d’expérience? Voici quelques « ficelles du métier » afin d’aider toute personne voulant proposer un colloque thématique. Ces conseils n’engagent pas l’Acfas; ils sont le résultat d’une présence répétée au conseil d’administration, puis au comité scientifique du congrès de l’Acfas.
Comment les propositions de colloques à l’Acfas sont-elles évaluées?
La procédure pour proposer un colloque thématique est clairement expliquée sur le site de l’Acfas. Cependant, il convient de mettre en évidence les déficiences pouvant, très souvent, disqualifier un projet qui, autrement, aurait pu être accepté. Il n’y a pas de mauvais sujet de colloque, seulement des projets qui semblent trop bancals, mal ficelés ou pas assez clairs. Il est crucial d’expliquer clairement la pertinence, le but et l’approche du colloque en évitant le jargon.
La règle du 50 pour cent est déterminante : il faut absolument que les intervenants annoncés proviennent d’établissements différents, et chaque université ne peut être représentée que par 50 pour cent des intervenants d’un colloque thématique, afin de multiplier les points de vue. Un laboratoire ou un groupe de recherche peut déléguer plusieurs membres, à condition de respecter cette limite maximale de 50 pour cent par établissement. Autrement dit, on ne peut pas tenir un colloque de l’Acfas réunissant que des intervenants de la même université. Les participants provenant d’une institution autre qu’une université (cégep, secteur privé), tout comme les chercheurs indépendants (ou sans affiliation) sont les bienvenus pour proposer des projets.
La rigueur scientifique
Il va sans dire que la rigueur scientifique est le critère déterminant de tout projet de colloque. Ce n’est pas l’ambition ou le nombre d’intervenants qui compte, mais la pertinence et l’originalité. Il faut donc expliquer clairement comment ce colloque tente de répondre à un besoin ou d’approfondir un phénomène de société.
La cohérence entre les différentes interventions
Un projet de colloque thématique doit déjà contenir un programme provisoire, avec les noms des intervenants pressentis et le sujet de leur intervention. Ces éléments indispensables permettent au comité scientifique de juger des contenus et de la cohérence de tout le projet. Comme pour un mémoire de maîtrise, un projet de colloque bien délimité prouve que le sujet exploré a bien été circonscrit et que les interventions donneront lieu à de l’approfondissement, et non à des généralités. Un colloque thématique de l’Acfas ne doit pas répéter ou résumer des travaux déjà existants; il faut au contraire apporter des prolongements, des critiques ou de nouvelles hypothèses. Le proposeur ne doit pas nécessairement être rattaché à l’université où le congrès aura lieu.
Un point déterminant
Dans l’évaluation des propositions de colloques thématiques, un point peut faire la différence : le nombre d’intervenants confirmés. Trop souvent, un projet de colloque annonce des noms de personnes à contacter ou à inviter, sans que l’on sache si ces universitaires — quelquefois des sommités — accepteront vraiment de se déplacer. Le fait d’avoir un grand nombre d’intervenants confirmés au moment de déposer sa demande (habituellement en octobre de chaque année) montre la faisabilité du projet et peut en outre prouver que celui-ci est rassembleur.
Combien de participants faut-il réunir?
Un colloque thématique n’est pas une section disciplinaire et ne doit pas nécessairement rassembler une dizaine de présentateurs! Habituellement, quatre interventions constituent un minimum, à condition de respecter une diversité de provenances institutionnelles. Il n’y a pas non plus de maximum; mais le fait d’avoir une douzaine d’intervenants constitue déjà une somme imposante de visiteurs à gérer!
Faut-il inviter d’autres jeunes chercheurs?
Certains se demandent s’il faut inviter d’autres jeunes chercheurs, ou uniquement des chercheurs confirmés lorsqu’un colloque est organisé par un candidat sans grande expérience. Il n’y a pas de règle ni de norme à l’Acfas : un colloque thématique a pour but de montrer l’état de la recherche en cours ou de proposer des avenues interdisciplinaires originales. On peut consacrer tout un colloque thématique aux travaux d’un chercheur influent, à une controverse ou une découverte, à une publication récente et inspirante, ou simplement proposer un regard scientifique sur un événement de l’actualité plus ou moins récente. Ce sont bien souvent les doctorants qui peuvent montrer et illustrer de nouvelles tendances dans leur domaine de recherche. Comme de plus de plus de chercheurs adoptent des perspectives interdisciplinaires, voire transdisciplinaires, il est prévisible que ceux-ci soient à l’origine de telles initiatives.
Il existe bien d’autres dimensions à considérer lors de la préparation d’un colloque thématique; mais la plus importante sera de présenter un projet qui donnera le goût d’y assister! Bien sûr, le programme pourra s’étoffer, des participants se désisteront et d’autres pourront s’ajouter en cours de route : cela fait partie des aléas de la recherche et de la frénésie que l’on peut goûter lors du congrès annuel de l’Acfas!
Yves Laberge détient un doctorat en sociologie et a fait partie du conseil d’administration de l’Acfas, en plus d’avoir pris part à trois reprises au comité scientifique du congrès de l’Acfas. Il a organisé plusieurs colloques à l’Acfas.
Postes vedettes
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
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