La réalité mixte pour faire face aux catastrophes naturelles

La gestion des risques environnementaux repensée grâce à la recherche universitaire.

12 mars 2020
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Qu’est-ce que la réalité ? Quelle large question ! Remarquez, elle est certainement des plus pertinentes actuellement, dans un contexte où les avancées technologiques sont capables de nous faire douter de l’environnement où l’on se trouve. Cela dit, on parle depuis longtemps de réalité virtuelle, de réalité augmentée, mais moins de réalité mixte. C’est pourtant grâce à ce concept que des chercheurs comme Marc Parveau de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) peuvent espérer mettre au point des systèmes complexes qui amélioreront la société, notamment en contexte de gestion de risques environnementaux. Rien de moins. Et ça, c’est du réel !

Grossièrement, la réalité mixte consiste à combiner le monde réel et le monde virtuel dans un casque porté par une personne. Cela permet notamment de faire cohabiter deux réalités qui ne se touchent habituellement pas (ou mal) et mieux comprendre ce qui surviendrait si le phénomène reproduit devait se matérialiser.

De ce point, les possibilités liées à la gestion des risques environnementaux sont infinies. « Il existe plusieurs outils pour gérer des crises, mais ces données sont présentement visualisées en 2D sur des écrans d’ordinateur, illustre M. Parveau. Ce sont des outils qui ne sont, pour la plupart, pas collaboratifs, ni intuitifs ce qui augmente le défi d’interprétation des données. L’idée, avec la réalité mixte, c’est justement de faciliter la compréhension des données, de prendre de meilleures décisions plus rapidement. »

Marc Pavreau, de l’UQAR, étudie les systèmes de réalité mixte, une combinaison du monde réel et du monde virtuel. Photo de l’UQAR.

Catastrophes naturelles

Ces données pourront provenir de diverses sources. M. Parveau a travaillé sur une solution qui permettra de transférer toute coordonnée GPS dans une carte 3D et ainsi créer un environnement mi-réel mi-virtuel. Le cas hypothétique d’une fuite radioactive est alors intéressant pour démontrer la pertinence du projet : il serait désormais possible de prévoir la propagation d’une fuite et ainsi diminuer ses impacts sur la population.

Il s’agit-là d’un exemple coup-de-poing, mais qui illustre à merveille une possible application de cette technologie. Transposez maintenant ces développements en cas d’ouragans, de feux de forêt ou d’autres catastrophes naturelles, et vous comprendrez que la suite des choses est probablement fort attendue par les décideurs du monde.

Une technologie accessible?

Maintenant installé en France après sa maitrise en informatique à Rimouski, M. Parveau poursuit ses recherches sur le développement du système de réalité mixte. « Nous avons démontré que tout est faisable, maintenant nous cherchons des partenaires intéressés à nous épauler », explique le chercheur, persuadé que le prototype créé et testé fera éventuellement des petits encore plus performants. « Très peu de gens travaillent précisément sur une telle avancée dans le monde. Je veux que ce soit accessible », précise-t-il, insistant sur l’impact positif que pourrait avoir la réalité mixte sur la gouvernance et la gestion des risques en général si elle est mise à la portée du public. Ce n’est probablement qu’une question de temps.

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